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L’entrée en grande pompe de Pyramids FC

Karim Farouk, Mardi, 24 juillet 2018

Acheté en juin dernier par un groupe d’investisseurs saoudiens, Assiouty Sport, rebaptisé Pyramids FC, est devenu le phénomène du football égyptien, surtout après avoir inondé le marché de transferts grâce à un énorme support financier de ses actionnaires.

L’entrée en grande pompe de Pyramids FC
L’encadrement administratif et technique du club de Pyramids a été officiellement présenté lors d’une conférence de presse au Caire en juin dernier.

Sur le modèle de Manchester City et du PSG, le club de Pyramids FC compte faire une révolution dans la hiérarchie du football égyptien, bien aidé par ses richissimes investisseurs du Golfe. Assiouty Sport, équipe sans grande base de supporters qui a terminé à la 9e place du classement lors de sa deuxième participation en championnat, a annoncé en juin dernier la vente de son équipe de football à des investisseurs saoudiens pour une somme de 5 millions de dollars et le changement du nom de l’équipe en Pyramids FC.

Le nouveau-né a grandi vite. Poussé par une envie d’attirer les stars, qui étaient jusque-là limitées aux ténors cairotes Ahli et Zamalek, aux grands pouvoirs financiers et attraction médiatique, Pyramids FC a étalé ses gros muscles financiers sur le marché des transferts cet été. Le nouveau club a embauché en l’espace d’un mois une vingtaine de joueurs dont 5 Brésiliens, l’attaquant palestinien et ancien international junior d’Allemagne, Dani Schahin, et le défenseur international syrien Omar Midani. De même qu’il a pu recruter les internationaux égyptiens Ali Gabr et Omar Gaber qui venaient de disputer la Coupe du monde 2018 avec les Pharaons en juin dernier. Aux commandes de cette séduisante palette, c’est l’entraîneur brésilien Alberto Valentim qui a été nommé à la barre, outre un conseiller technique pour le club, l’Argentin Ricardo La Volpe, ancien sélectionneur du Mexique et du Costa Rica et champion du monde avec l’Argentine en tant que joueur en 1978. « La valeur de notre équipe de football a dépassé la somme de 65 millions de dollars jusqu’à présent. Je veux faire de Pyramids FC un grand nom dans le football égyptien, arabe et africain. Je veux qu’il devienne une marque mondiale », a dit Turki Al-Sheikh, l’un des investisseurs et ministre des Sports en Arabie saoudite.

L’arme de l’argent

Cette renaissance flamboyante a été appuyée sur de gros contrats de sponsoring dont le montant a dépassé 400 millions de livres pour sa première année, selon les déclarations officielles, éclipsant de loin les anciens records d’Ahli et de Zamalek de 500 millions et 400 millions respectivement sur trois ans.

Ce surinvestissement pour bâtir leur effectif a créé une vague inflationniste dans ce mercato estival qui a laissé les grandes puissances classiques impuissantes face à la concurrence. Mais ces recettes ont suscité beaucoup de débats dans les médias et parmi les observateurs vu la capacité de l’équipe à survivre à une telle allure, surtout en l’absence de règlement contrôlant les dépenses des clubs, à l’image de la règle du fair-play financier appliqué en Europe qui oblige les clubs à ne pas dépenser plus d’argent qu’ils n’en gagnent. « Avec l’arrivée d’une nouvelle puissance, il est normal qu’il y ait des vagues d’inflation. Au début des années 2000 avec l’arrivée des clubs appartenant à des compagnies, les prix ont sauté aussi. C’est notre première année et on veut construire une solide équipe, et donc, il est normal qu’on dépense beaucoup pour acquérir les meilleurs éléments sur le marché tant qu’il n’y a rien qui nous empêche. Je ne comprends pas pourquoi les gens nous critiquent, c’est arrivé de même en Europe avec Manchester City, Chelsea et PSG et personne n’a dit là-bas que leurs nouveaux investisseurs sont arrivés pour nuire au football », a dit Ahmad Hassan, ancien capitaine des Pharaons et porte-parole du club, lors d’un entretien télévisé.

Hassan a aussi révélé que Pyramids FC a un projet sportif et économique très ambitieux qui ne se limite pas seulement à construire une solide équipe de football. « Nous allons faire une académie pour former les jeunes talents et présenter à la scène locale et internationale de nombreux joueurs sur le modèle de Mohamad Salah. Comme l’exemple de l’académie en Côte d’Ivoire dans les années 1990 et 2000 qui avait produit beaucoup de talents qui sont ensuite devenus la génération dorée du pays. D’un autre côté, nous avons une firme anglaise qui a fait des études et mis en place un plan sur les quatre prochaines années au bout desquelles le club doit générer des profits », explique Hassan.

La première phase est de se situer parmi les grands clubs du championnat. Objectif réalisé au moins dans ce mercato où il a remporté tous ses duels. Il reste à mettre en épreuve sa formule technique sur le terrain lorsqu’il affrontera Enppi le 3 août prochain en début du championnat. « Nous visons à terminer dans le carré d’or cette saison. Ce nouveau club est né grand et on veut le faire grandir encore », conclut Hassan.

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