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Football : Nouvelle formule pour les compétitions africaines

Karim Farouk, Mardi, 25 juillet 2017

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a été dotée d'une nouvelle formule. Le nombre d'équipes passe de 16 à 24, la compétition aura lieu en été. Et le calendrier des interclubs africains a été modifié.

Football : Nouvelle formule pour les compétitions africaines
L'Egypte a affronté une équipe du Cameron privée de 7 de ses atouts en finale de CAN 2017. (Photo : Reuters)

Lors de son élection en mars dernier, le nouveau président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Ahmad Ahmad, s’était engagé à réformer le football africain. Promesse tenue : 4 mois plus tard, il a procédé à d’importantes modifications portant sur la structure et le calendrier des compétitions africaines.

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est la première concernée par ces réformes, le nombre d’équipes participantes étant passé de 16 à 24 et la compétition ayant désormais lieu au mois de juin au lieu de l’actuelle date de janvier-février. « Vous avez proposé que la coupe soit ouverte à 24 pays, que ses dates soient déplacées en juin, et qu’elle offre un nouveau visage en adéquation avec le football mondial, qu’elle soit plus rayonnante et organisée dans des conditions optimales. Mes chers collègues, mes chers amis, ces propositions historiques, retenues par le symposium et fortement encouragées par le Comité exécutif réuni hier en séance ici, sont maintenant entre vos mains », a déclaré Ahmad, vendredi dernier, suite au symposium de la CAF, qui a eu lieu à Rabat les 19 et 20 juillet derniers.

La révolution des dates

Le passage à 24 équipes a le mérite d’augmenter les chances des sélections participantes et de réduire la compétition entre les 56 concurrentes lors des qualifications. Si la mesure engendrera davantage de pression et augmentera le coût pour le pays hôte — que ce soit au niveau de l’hébergement ou du nombre de stades (6 au lieu de 4) — la CAF a promis d’assurer le soutien nécessaire pour que la compétition soit un succès. Bien que le Maroc se soit proposé en tant que remplaçant pour accueillir l’édition 2019 — première édition avec la nouvelle formule — le Cameroun, pays hôte prévu, a annoncé qu’il n’avait aucun problème avec les réformes effectuées.

Parmi ces dernières, c’est la modification de la date de la compétition qui passe de janvier à juin, qui constitue la véritable révolution. En effet, au cours des trois décennies passées à la tête de la CAF, l’ancien président Issa Hayatou (1988-2017) avait catégoriquement refusé de déplacer les dates de la CAN pour des raisons climatiques. Un refus qui laissait les clubs européens frustrés à un important tournant de la saison : à chaque édition de la CAN, un bras de fer s’engageait entre les clubs et les pays, et ce sont les joueurs qui en payaient les frais. « Beaucoup de clubs hésitaient à signer des contrats avec des joueurs africains, car ils ne voulaient pas les perdre tous les deux ans à cette période de l’année. Certains clubs ont même ouvertement déclaré qu’ils ne voulaient pas de joueurs engagés avec leurs sélections », a indiqué l’agent de joueurs Saif Rubie à la BBC. Ainsi, le Cameroun, champion en titre de la CAN 2017, a été privé de 7 de ses vedettes, dont le défenseur de Liverpool, Joël Matip, qui ont préféré rester avec leurs clubs. « C’est une bonne chose (de changer la date). En tant qu’entraîneurs, nous réclamions ce changement depuis longtemps, car nous avions de gros problèmes relatifs à la libération des joueurs par leurs clubs », a indiqué le sélectionneur du Mali, Alain Giresse, au micro de France24.

La nouvelle n’a d’ailleurs pas manqué de faire écho en Europe, notamment auprès des entraîneurs comptant sur des internationaux africains dans leurs effectifs. « C’est fantastique. Quand j’ai embauché Mohamad Salah (Egypte), je pensais que je le perdrais, lui et Sadio Mané (Sénégal) un an et demi plus tard pour tout l’hiver. Ce ne sera pas le cas et j’en suis heureux, car j’aurai deux importants joueurs à ma disposition », se réjouit l’entraîneur de Liverpool, Jurgen Klopp.

Le nouveau calendrier des interclubs

La modification du calendrier des compétitions interclubs constitue un autre changement important, mais dont l’impact est limité au continent africain : au lieu de l’actuel calendrier février-novembre, le comité exécutif a opté pour la formule août-mai. Ces nouvelles dates viendront s’aligner sur les calendriers locaux de plusieurs pays du continent, notamment d’Afrique du Nord, qui connaissaient jusqu’à présent de grands problèmes en raison des collisions entre leurs calendriers et celui de la CAF. L’inconvénient est que les joueurs auraient moins de repos. « Avec le nouveau format, les joueurs des équipes évoluant dans ces compétitions ne bénéficieront pas de repos en été. Notre saison est supposée se terminer en mai, alors que les phases de poule de la Ligue d’Afrique et de la Coupe de la Confédération se déroulent de juin à juillet. Et ensuite, les clubs commencent à préparer la nouvelle saison », avait dit Amer Hussein, chef du comité des compétitions au sein de la Fédération égyptienne de football. En effet, depuis 2017, il y a eu un changement dans le format des compétitions interclubs, ce qui a prolongé leurs calendriers. Les joueurs d’Ahli et de Zamalek, qui constituent le noyau dur de la sélection égyptienne, souffrent de fatigue et de nombreuses blessures en raison de la succession des matchs. Ils vont enchaîner leur troisième saison d’affilée sans un temps de repos adéquat. Quant à la CAF, si elle n’a pas encore annoncé la date d’entrée en vigueur du nouveau calendrier, cela ne devrait pas tarder, surtout avec le lancement des nouvelles dates de la CAN en 2019.

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