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Abdallah Al-Saïd : La concentration est la clé de ma réussite

Amr Moheb, Jeudi, 05 janvier 2017

Vainqueur de l'H d’Or du meilleur joueur égyptien évoluant en Egypte, Abdallah Al-Saïd, parle de sa carrière, de ses plans d’avenir et des chances de l’Egypte au Mondial 2018.

Abdallah Al-Saïd : La concentration est la clé de ma réussite

AL-AHRAM HEBDO : Vous avez remporté le trophée de l’H d’Or 2016 du meilleur joueur égyptien évoluant en Egypte, et vous êtes deuxième dans le classement général des meilleurs joueurs égyptiens après Mohamad Salah, avec un écart important (46 points) par rapport au 3e, Mohamad Al-Nenni. Quelles sont vos impressions ?

Abdallah Al-Saïd : C’est un grand couronnement pour l’une de mes meilleures saisons. Je suis satisfait de ma performance cette saison. J’ai 31 ans, je m’approche de la fin de ma carrière de footballeur. Je fournis des efforts inlassables pour réaliser une bonne carrière, avant d’y mettre fin. Je me suis bien concentré et j’ai déployé tous les efforts aux entraînements et pendant les matchs avec Ahli ou avec l’équipe nationale. C’est d’ailleurs mon attitude générale depuis mon jeune âge. Avec les années j’accumule aussi les expériences qui me permettent de me faire distinguer et de remporter des titres tels que l’H d’Or.

— Comment jugez-vous la performance de Mohamad Salah, arrivé premier, ainsi que celle de Nenni, 3e ?

— C’est aussi un honneur pour moi de remporter cette place dans un sondage prestigieux comme celui de l’H d’Or. Il faut le reconnaître, Mohamad Salah mérite la première place. Il est sans concurrent. Salah est un as du football égyptien en ce moment. Il est rapide, intelligent, très technique et buteur. Il figure parmi les grands ambassadeurs du football égyptien et son niveau évolue beaucoup d’une saison à l’autre. Bien qu’il soit encore jeune, il a une grande maturité technique. Sur le plan personnel, une forte amitié nous lie. Même avant de faire ma connaissance, il parlait bien de moi dans les médias et avec nos amis communs. Et quand nous nous sommes rencontrés lors des regroupements de l’équipe nationale, nous sommes devenus amis. C’est quelqu’un d’une personnalité incomparable. Je l’aime beaucoup. Nous parlons souvent au téléphone, je l’appelle après ses matchs avec l’AS Rome pour le féliciter. Il m’appelle aussi après les matchs importants pour m’encourager et me donner des conseils. Bien qu’il soit plus jeune que moi, il possède une grande expérience qu’il a accumulée dans les grands clubs européens tels que le FC Barcelone‚ le Chelsea, Fiorentina et l’AS Rome. Sur le plan technique, j’aime beaucoup jouer à ses côtés. Il est intelligent et rapide. Nous nous entendons bien sur le terrain. Pour ce qui est de Mohamad Al-Nenni, c’est aussi un grand joueur. Ce n’est pas pour rien qu’il évolue sous les couleurs d’Arsenal, un des grands clubs européens. Il est jeune et il peut aller très loin dans sa carrière.

Abdallah Al-Saïd : La concentration est la clé de ma réussite

— Qu’en est-il de Ramadan Sobhi et Tareq Hamed ?

— Tareq Hamed est un très bon milieu de terrain. Il a réalisé aussi une année exceptionnelle en 2016 aussi bien avec Zamalek qu’avec sa sélection nationale. Quant à Ramadan, je le connais depuis qu’il était junior et je l’ai épaulé à Ahli avant qu’il ne signe pour Stoke City (1re div. anglaise) et à l’équipe nationale. C’est un joueur de qualité. Il est très technique, de bonne condition physique et très jeune. Il réussira une grande carrière en Europe s’il se concentre seulement sur le football. Il doit prendre Mohamad Salah comme modèle, ce dernier se concentre entièrement au football et ne pense pas à autre chose. J’espère aussi que Sobhi fera de même.

— Pensez-vous donc que la concentration soit le mot d’ordre ?

— Bien sûr. La concentration est la recette de la réussite, de ma réussite. C’est la clé de la réussite de tout footballeur. Lorsque j’étais petit au Centre de formation de l’école des talents à Ismaïliya, j’étais très attentif aux conseils, aux consignes et aux enseignements de mes entraîneurs. Aujourd’hui encore, je n’oublie pas les conseils de mes entraîneurs de l’époque, je fais allusion à Sérag et Adel Abou-Greicha. Je me souviens aussi des conseils de mes coachs dans les équipes cadettes et juniors au club Ismaïliya, comme Achraf Kheidr, Mahmoud Gaber et Chawqi Abdel-Samad. Tous ces enseignements que j’accumule depuis l’âge de 10 ans ont ajouté quelque chose dans mon style de jeu tout au long de ma carrière. C’est ça le rôle des entraîneurs, mais le plus important est ton rôle toi-même en tant que joueur. Par exemple, moi je me suis mis en tête depuis mon jeune âge que je serai footballeur, c’était une vocation. Et pour devenir un footballeur professionnel, célèbre, qui gagne sa vie du football, je dois faire des sacrifices en abandonnant beaucoup de choses pour me consacrer seulement au football. Je garde cette attitude depuis mon enfance jusqu’à maintenant et je la garderai jusqu’à la fin de ma carrière de footballeur.

— On dit de vous que vous êtes polyvalent, qu’en pensez-vous ?

— Oui c’est vrai, mais mon poste préféré est le milieu offensif comme meneur de jeu qui épaule les attaquants. Avec les juniors à Ismaïliya, j’étais attaquant-finisseur, au n°9, car je suis fin dribbleur et je marquais beaucoup de buts. Mais avec l’équipe A d’Ismaïliya j’avais des responsabilités défensives et offensives. Mes entraîneurs m’ont placé en meneur de jeu au milieu de terrain. Arrivé à Ahli, j’ai eu la chance d’épauler mes deux joueurs préférés Abou-Treika et Barakat. A Ahli, Abou-Treika évoluait en tant que meneur de jeu, j’étais alors ailier gauche, ce qui ne me plaisait pas trop. Après qu’Abou-Treika eut arrêté de jouer, j’ai retrouvé ma place préférée au milieu de terrain. Je me sens plus productif pour l’équipe dans ce poste.

— Quel sont vos bons et mauvais souvenirs de 2016 ?

— Mon meilleur souvenir est le but que j’ai marqué contre les Young Africans de Dar es Salam (1re div. tanzanienne) aux arrêts de jeu. Ce but a qualifié Ahli à la phase de poule de la Ligue des champions d’Afrique. Un autre bon souvenir est le match Egypte-Congo où j’ai bien joué et marqué. Mon mauvais souvenir en 2016 a été notre défaite 3-1 contre Zamalek lors de la finale de la Coupe d’Egypte. Ce n’était pas notre jour et nous avons raté beaucoup d’occasions. — Et vos rêves manqués ? — Mon rêve manqué ne date pas d’hier. Je l’ai raté il y a une dizaine d’années. Mon grand rêve d’enfance était de partir évoluer en Europe. A l’âge de 18 ans j’étais à Ismaïliya et j’ai eu une proposition à travers l’entraîneur néerlandais de l’équipe pour partir évoluer à PSV Eindhoven. Mais le président du club de l’époque, M. Yéhia Al-Komi, a refusé. J’aurais pourtant pu réussir une bonne carrière en Europe.

— Que souhaitez-vous pour 2017 ?

— Malheureusement, je ne suis pas le type des gens qui savent planifier pour leur vie. Tout ce que je fais est de m’entraîner sérieusement et de fournir le maximum d’effort sur le terrain pendant les matchs. Cependant, je souhaiterais remporter la Ligue des champions d’Afrique de la CAF avec Ahli et participer à la Coupe du monde des clubs de la FIFA. J’ai participé à deux reprises avec Ahli à la Coupe du monde des clubs et ça me manque beaucoup. Sur le plan local, j’espère remporter toutes les compétitions avec mon club et faire une bonne performance.

— Mais vous nourrissez sûrement le rêve de participer à la Coupe du monde 2018 en Russie ...

— A l’heure actuelle, notre qualification pour la Coupe du monde qui aura lieu en Russie en 2018 n’est pas du tout sûre comme veulent bien le croire la plupart des Egyptiens. Nous avons gagné deux matchs, oui. Mais il nous reste encore quatre autres à remporter. Les médias et les supporters ont exercé une grande pression sur les joueurs et le staff de l’équipe nationale lors du dernier match contre le Ghana et la joie de la victoire était extrême et exagérée. Peut-être parce que nous ne remportons plus la Coupe d’Afrique des nations depuis un certain nombre d’années et nous venons de nous qualifier à la CAN 2017, puis nous avons gagné nos deux premiers matchs de qualification pour le Mondial 2018. Je veux dire que nous ne devons pas exagérer dans la joie et l’optimisme. Nous devons être réalistes. Nous avons un bon coach en la personne de l’Argentin Hector Cuper qui est à la tête d’un staff technique qui travaille bien. Nous avons aussi une bonne génération de joueurs mais nous ne sommes pas encore qualifiés pour la Russie 2018. Il nous reste des matchs à gagner. C’est quand nous serons qualifiés officiellement que nous pourrons nous réjouir. Cela dit, je pense que nous avons de grandes chances de nous qualifier pour la Coupe du monde pour la première fois depuis 1990.

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