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Khaled Qorani : La sélection junior a réalisé une performance exceptionnelle

Marianne Youssef, Mardi, 20 décembre 2016

Khaled Qorani, directeur technique de la sélection nationale d’haltérophilie, revient sur l’excellente performance de la sélection junior égyptienne, lors de la 22e édition des Championnats d’Afrique qui se sont achevés la semaine dernière au Caire. Interview.

Khaled Qorani
Khaled Qorani, directeur technique de la sélection nationale d’haltérophilie.

Al-Ahram Hebdo : L’Egypte a remporté la première place aux Championnats d’Afrique juniors. Quel regard portez-vous sur ces championnats ?

Khaled Qorani : Les championnats qui se sont déroulés cette année en Egypte se divisent en deux catégories, les moins de 17 ans et les moins de 20 ans. Six pays africains y ont participé : l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, la Libye, le Soudan et l’Afrique du Sud. L’Egypte était représentée par 4 équipes, une équipe masculine et une équipe féminine pour chacune des deux catégories. La sélection junior a réalisé une performance exceptionnelle en remportant la première place. Chez les hommes, la Tunisie est arrivée deuxième suivie par l’Algérie. Chez les femmes, la Tunisie a été également placée deuxième, suivie par l’Afrique du Sud. Ce qui est incroyable dans la performance des athlètes égyptiens c’est que non seulement ils ont remporté la première place dans les 6 catégories de poids auxquelles ils ont participé, mais deux d’entre eux ont battu des records africains. L’haltérophile Ahmad Emad (15 ans, 77 kg) a soulevé 156 kg à l’arraché, alors que le record africain était de 155 kg. Ahmad Al-Sayed (18 ans, 85 kg), quant à lui, a battu 2 records. Il a d’abord soulevé 143 kg à l’arraché battant le précédent record de 141 kg, puis a soulevé 179 kg à l’épaulé-jeté, alors que le record était de 178 kg. Ces deux haltérophiles ont été nommés meilleurs athlètes africains de la compétition.

— Comment avez-vous préparé cette jeune sélection pour atteindre un tel niveau ?

— Nous avons commencé il y a 6 mois en sélectionnant 50 haltérophiles de différents clubs de tous les gouvernorats d’Egypte, parmi ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats aux Championnats nationaux. 40 jours avant les Championnats d’Afrique, ces haltérophiles ont fait un camp intensif dans le gouvernorat du Fayoum. En tant que directeur technique, j’ai testé les athlètes et sélectionné les 26 qui ont ensuite participé à la compétition. Bien que 40 jours de préparation soient très peu pour préparer les Championnats d’Afrique, ces athlètes suivaient de bons entraînements dans leur club. Ils étaient donc au meilleur de leur forme lors de la compétition, et ont su affronter des adversaires coriaces comme la Tunisie et l’Algérie. Nos haltérophiles ont été à la hauteur et ont affiché un vrai talent, laissant présager un bel avenir pour eux dans cette discipline.

— Pensez-vous que cette équipe puisse réaliser une bonne performance aux JO des Jeunes (JOJ) prévus en août 2018 ?

— Oui, bien sûr. Les jeunes haltérophiles ont déjà réalisé cet exploit en remportant une médaille d’or et une médaille de bronze aux JOJ de Chine en 2014. Lors des qualifications pour les JOJ de Chine en 2013, l’équipe s’était classée 2e derrière la Chine, ce qui est un vrai exploit. Je ne cache pas que pour rééditer cette performance, l’équipe devra suivre une longue période de préparation. Pour le moment, il faut se concentrer sur les Championnats du monde qui auront lieu en avril prochain et qui nous permettront de nous qualifier aux JOJ de 2018. Pour valider une participation olympique, notre équipe doit compter parmi les 6 meilleures équipes chez les hommes et les femmes. Si tel est le cas, deux hommes et deux femmes seront qualifiés aux JOJ.

La préparation commencera au début de l’année avec des camps intensifs dans le gouvernorat du Fayoum. Nous ne pourrons malheureusement pas nous entraîner en dehors de l’Egypte suite à la récente décision du ministère du Sport d’annuler tous les camps à l’étranger en réaction à la crise du dollar. En parallèle, nous devons établir le plan de formation des équipes masculine et féminine de 18 à 20 ans, qui, dans quatre ans, auront l’âge de participer aux JO de Tokyo 2020. Elles devront être bien entraînées pour rééditer l’exploit des champions olympiques, Mohamad Ehab et Sara Samir.

— Comment évaluez-vous le niveau actuel général de la discipline ?

— Je dirais que l’haltérophilie est devenue l’une des disciplines phare de l’Egypte ces dernières années, qui a rapporté pour le pays des médailles internationales et olympiques. Lors des derniers JO à Rio, les haltérophiles égyptiens ont décroché 2 médailles olympiques. Plus tôt, au JO de Londres en 2012, la performance de l’Egypte avait également été très bonne avec une médaille de bronze pour Tareq Yéhia (85 kg) et une médaille d’argent pour Abir Abdel-Rahmane (75 kg). Ces deux dernières médailles ont été officialisées il y a quelques mois suite au scandale des tests anti-dopage des haltérophiles russes. Je pense que l’haltérophilie s’apprête à vivre un grand développement dans les prochaines années. Les jeunes dans les centres de jeunesse et dans les clubs montrent de plus en plus d’enthousiasme à l’égard de cette discipline. Une augmentation du nombre de pratiquants aura, je l’espère, comme résultat la découverte d’athlètes de haut niveau.

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