Mohamad Ibrahim : Aux Mondiaux d’Allemagne 2014, l’Egypte avait terminé 2e au tableau final des médailles, avec un total de 6 médailles dont 3 d’or, 2 d’argent et une de bronze. Quant à l’équipe dames, elle s’est classée à la première place grâce aux 3 médailles d’or, 2 en individuel et une en com­pétition par équipe. Cette année aux Mondiaux, notre but sera de décrocher la première place au tableau des médailles. Les karatékas égyptiens sont prêts à réaliser cet exploit. Il faut savoir que l’Egypte est désormais l’une des grandes nations de la discipline. Et cela n’est pas le fait du hasard. C’est un long parcours qui a commencé en 2006, l’année où le karaté a commencé à offrir de nombreuses médailles à l’Egypte. A l’époque, Aymane Abdel-Hamid, président de la fédération, était le directeur technique de l’équipe. Mais après la médaille d’or remportée aux derniers Mondiaux en 2012, on a travaillé avec plus de concentration. Notre plan de travail était de fournir à la sélection un bon nombre de compétitions et de stages de préparation, et à organiser un championnat national d’un très haut niveau. En outre, on a adopté un système d’élimina­toires pour choisir les karatékas talentueux de la sélection nationale avant chaque compétition dans le but de créer une concurrence permanente entre les karatékas et améliorer leur niveau.

— En tant qu’entraîneur de la sélection, avez-vous fait de grands changements dans la composition de l’équipe ?

— Comme d’habitude, nous avons organisé des éliminatoires avant les Mondiaux pour sélection­ner les karatékas les plus talentueux. En outre, j’ai fait quelques changements. Le plus important est la présence d’un bon nombre de jeunes athlètes qui participeront à leurs premiers Mondiaux seniors tels Malek Gomaa (-60 kg), médaillé d’or aux Mondiaux juniors, Amr Abdel-Moneim (-75 kg), Ahmad Saïd (-84 kg), champion d’Afrique. Et chez les dames, la bonne surprise est le retour de Yasmine Hamdi, qui a repris la compétition après un an d’arrêt à cause d’une grave blessure. Je souhaite avoir dans mon équipe un grand nombre d’athlètes jeunes qui sont très doués et qui possè­dent le potentiel pour devenir des stars.

— Ces Mondiaux seront les premiers après l’intégration du karaté aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. Qu’est-ce que cela repré­sente pour vous ?

— Premièrement, je suis très heureux que le karaté ait été intégré aux JO. C’est un rêve qui a enfin vu le jour. Après plusieurs tentatives, la dis­cipline a enfin été admise aux JO. Elle fera ses débuts en 2020 à Tokyo, avec le base-ball/softball, le skateboard, le surf et l’escalade. Un format de compétition très réduit sera appliqué aux Jeux de Tokyo 2020. Le tournoi accueillera 80 athlètes. Il se limitera à 3 catégories de poids, chez les hommes comme chez les femmes. Avec 116 pays membres de la WKF, les places olympiques seront très chères. Il faut savoir qu’avec l’intégration du karaté aux JO, de nombreux pays commenceront à accorder plus d’importance à cette discipline. Cela signifie que la concurrence sera plus forte. Nous devons donc travailler dur pour conserver notre place.

— Qu’est-ce qui manque au karaté égyptien pour continuer sur la même lancée ?

— L’Egypte possède les meilleurs athlètes au monde. On a une base très riche de jeunes athlètes. Notre seul besoin est d’appliquer un système pro­fessionnel. On a besoin de sponsors qui s’intéres­sent à la discipline et qui peuvent promouvoir les athlètes égyptiens. Et les karatékas égyptiens ont besoin d’un statut professionnel pour se concen­trer à 100 % à l’entraînement. Notre but à présent est de dominer le monde du karaté et de remporter des médailles olympiques.