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Zamalek condamné à l’exploit

Mohamad Mosselhi, Mardi, 11 octobre 2016

Zamalek disputera samedi la finale aller de la Ligue des champions d’Afrique contre la formation sud-africaine de Sundowns. Une rencontre difficile pour Zamalek qui cherche à arracher son premier titre africain depuis 2002.

Zamalek condamné à l’exploit
Zamalek a perdu à deux reprises contre Sundowns en phase de poule. (Photo : AFP)

Le rêve zamalkawi est proche. Les Blancs, qui ont réussi à atteindre la finale de la Ligue des champions d’Afrique, sont maintenant à deux doigts de l’exploit, et ils sont priés de défendre leurs chances bec et ongles pour remporter le titre tant attendu. « Je sens que nous sommes très proches du titre africain. Nous avons beau­coup travaillé lors de cette compétition et je suis sûr que Dieu va nous récompenser pour nos efforts », indique Ahmad Al-Chennawi, gardien international de Zamalek. En effet, la mission de Zamalek lors de la rencontre de samedi ne sera pas du tout simple.

La difficulté de la rencontre ne réside pas dans le fait qu’il s’agit d’une finale ni qu’elle sera disputée à l’extérieur, mais qu'elle est liée plutôt aux circonstances difficiles auxquelles est confronté Zamalek actuellement. L’équipe souffre d’un grand déficit au niveau des effec­tifs qui l’oblige à disputer cette finale avec un effectif de 17 joueurs seulement dont 3 gar­diens.

Cette situation critique est due au départ de 11 joueurs l’été dernier, et aussi à la blessure d’autres joueurs comme Ali Fathi et Mohamad Ibrahim. Par conséquent, Zamalek a disputé les demi-finales avec 11 titulaires et 4 joueurs sur la touche et la situation ne sera pas différente lors de la finale. Le handicap de Zamalek n’est pas seulement numérique, il concerne aussi le niveau des joueurs. Les Blancs ont joué les demi-finales sans latéraux. Les deux joueurs qui ont joué sur les deux flancs, à savoir Ahmad Tawfiq et Ramzi Khaled, sont des milieux de terrain et ils ont joué à ce poste pour sauver la situation.

Ce manque d’effectif pose d’énormes difficul­tés au directeur technique de l’équipe, Moëmen Soliman, qui ne cesse de se plaindre. « Atteindre la finale malgré ces difficultés est un exploit », a déclaré Moëmen Soliman. « Ce grand manque d’effectif m’enlève toute possibilité de trouver des tactiques appropriées, car je suis obligé de travailler avec des outils limités », ajoute-t-il.

Malgré une large victoire de 4-0 à domicile contre les Marocains de Wydad au match aller des demi-finales, Zamalek était sur le point de quitter la compétition lors du match retour à Casablanca. Un but de l’attaquant nigérian de l’équipe Stanley Ohawuchi a sauvé les Blancs, mené 5 à 1, d’une humiliante défaite et leur a permis de se qualifier de justesse pour la finale. « Dès les 20 premières minutes de la rencontre, j’ai constaté qu’il y avait de grandes lacunes dans notre défense. Mais un petit regard sur la touche m’a rappelé qu’avec un attaquant et 3 milieux offensifs, je ne pourrais pas remédier à cette lacune défensive », explique l’entraîneur de Zamalek. Avec 5 joueurs possédant tous un carton jaune, l’entraîneur a demandé à ses joueurs d’être très prudents puisqu’un carton supplémentaire signifie encore un joueur absent pour le match retour.

Un autre handicap pour Zamalek est que huit de ses joueurs font partie de la sélection natio­nale et qu’ils ont joué la semaine dernière contre le Congo pour les qualifications au Mondial. Ces joueurs sont arrivés en Egypte lundi, avant de partir pour l’Afrique du Sud le jour suivant. « Le cadre technique va faire son maximum afin d’aider les joueurs à surmonter la fatigue due au décalage horaire », indique Alaa Abdel-Ghani, entraîneur adjoint de l’équipe. Il affirme que son équipe jouera de façon défensive lors de la rencontre de samedi, afin de réaliser le meilleur résultat possible à Pretoria et simplifier la mission de l’équipe au match retour à domicile. Une stratégie devenue habituelle pour l’équipe depuis la nomination de Moëmen Soliman. Celui-ci donne beaucoup d’importance à l’organisation défensive et s’ap­puie beaucoup sur le potentiel de ses milieux offensifs Ayman Hefni, Chikabala et Moustapha Fathi, placé derrière le buteur de l’équipe, Bassem Morsi. Avec cette stratégie, l’équipe a remporté la Coupe d’Egypte et a réussi à se hisser en finale de la Ligue des champions d’Afrique. Il est clair que l’équipe a beaucoup souffert à Casablanca, mais selon Soliman le problème était que l’équipe au complet n’était pas dans sa forme habituelle.

Un rival dangereux

Eliminée des 8e de finale de la compétition après sa défaite contre l’équipe congolaise de Vita Club, Sundowns a remplacé les Congolais, disqualifiés de la compétition pour des raisons administratives. En effet, lors de sa rencontre avec Sundows, l’équipe congolaise avait aligné un joueur malgré sa suspension pour trois ren­contres, ce qui lui a valu une disqualification. Ironie du sort, Sundowns a poursuivi son che­min dans la compétition jusqu’en finale, réali­sant de bons résultats lors de la phase de poule dont deux victoires contre Zamalek, ce qui lui a permis de prendre la tête du groupe et de se qualifier pour les demi-finales devant le repré­sentant égyptien. « Je demande à mes joueurs d’oublier les précédents résultats réalisés contre Zamalek. La finale est un match tout à fait différent », déclare Pitso Mosimane, entraî­neur de Sundowns. Théoriquement, Sundowns est une équipe plus puissante que le Wydad, mais techniquement elle souffre de la même lacune que l’équipe marocaine, à savoir la fra­gilité de sa défense. L’équipe joue un jeu collec­tif assez moderne sous la direction de son entraîneur expérimenté qui a pris en main l’équipe nationale sud-africaine il y a plusieurs années. La puissance de l’équipe réside dans son quatuor offensif Keagan Dolly, Leonardo Castro, Khama Billiat et Ejike Uzoenyi. Les deux derniers ont marqué contre Zamalek au Caire et Moëmen Soliman à raison de s’en méfier. « C’est vrai que nos deux défaites contre Sundowns donnent un avantage psycho­logique à nos adversaires, mais j’ai demandé à mes joueurs d’oublier ces résultats et de penser à l’avenir, surtout qu’on est très proche de réa­liser un grand exploit attendu depuis 14 ans par tous nos supporters », conclut l’entraîneur de Zamalek.

Les six finales de Zamalek

1984

Les six finales de Zamalek

Zamalek a battu la formation nigériane de Shooting Stars 2-0 lors du match aller de la Ligue des champions d’Afrique au stade du Caire. Et ce, grâce à un doublé du célèbre attaquant des Blancs, Gamal Abdel-Hamid. Les Blancs ont réussi aussi à battre le représentant nigérian 1-0 sur son terrain lors du match retour, rempor­tant ainsi leur premier titre africain.......

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.1986

Les six finales de Zamalek

L’attaquant de Zamalek, Ayman Younès, réalise un doublé qui couronne une vic­toire méritée de 2-0 au Caire contre les Ivoiriens d’Africa Sports. Mais les Blancs ont subi une défaite sur le même score au match retour avant de remporter le titre après une victoire de 4 à 2 aux tirs au but.

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1993

Les six finales de Zamalek

Sous le commandement de Mahmoud Al-Gohari, Zamalek remporte son troi­sième titre aux dépens de la célèbre for­mation ghanéenne de Kotoko. Les deux équipes n’ont pas réussi à marquer durant les 180 minutes de la finale. La séance des tirs au but a témoigné de la naissance du gardien de Zamalek, Nader Al-Sayed, qui a arrêté trois tirs menant son équipe à une victoire de 7 à 6.

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1994

Les six finales de Zamalek

La formation tunisienne de l’Espérance prive Zamalek de conserver son titre de champion d’Afrique. Un nul vierge au Caire lors du match aller permet aux Tunisiens d’obtenir une large victoire de 3 à 1 au retour. Effat Nassar marque le but de consolation des Blancs.

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1996

Les six finales de Zamalek

Une fois de plus, Nader Al-Sayed offre à son équipe le titre africain. Zamalek perd à l’aller 1 à 2 contre les Nigérians de Shooting Stars avant de gagner au retour sur le même score au Caire. Al-Sayed a confirmé son talent pour arrêter les tirs au but en arrêtant deux tirs permettant à son équipe de remporter le match 5 à 4.

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2002

Les six finales de Zamalek

Un but rare du fabuleux milieu défensif de l’équipe, Tamer Abdel-Hamid, dans les filets de la formation marocaine de Raja suffit aux Blancs pour accrocher une cin­quième étoile à leur maillot. Zamalek concède un nul vierge au match aller, ce qui a facilité sa mission au retour. Ce titre est le dernier de Zamalek qui rêve d’une 6e étoile en 2016.

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