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Le bronze égyptien aux JO

Doaa Badr, Mardi, 16 août 2016

Mohamad Ihab (77 kg) a réalisé son rêve en remportant la médaille de bronze d’haltérophilie aux JO de Rio. Il lui aura fallu beaucoup de force pour en arriver là.

Mohamad Ihab
Mohamad Ihab, a réalisé son rêve en remportant la médaille de bronze d’haltérophilie aux JO de Rio. (Photo : AP)

La salle couverte de Riocentro à Rio de Janeiro a accueilli la com­pétition de l’haltérophilie aux JO 2016. Et l’Egypte y était présente en force mercredi dernier. Une grande partie de la délégation égyptienne était, en effet, sur les lieux pour suivre le meilleur haltérophile égyptien, Mohamad Ihab (77 kg), vice-cham­pion du monde. Ihab a été à la hauteur des rêves égyptiens : il a remporté la médaille de bronze avec un total de 361 kg (165 à l’arraché et 196 à l’épaulé-jeté).

Sur le podium, Ihab, en pleurs, a brandi une photo de son père décédé pour lui dédier la médaille. « La joie me comble, cette médaille est très précieuse, c’est le fruit de mon travail et de mes sacrifices. Je dédie cette médaille à mon père décédé, car j’ai pu réaliser cela grâce à lui. J’étais sûr que Dieu serait près de moi et que j’allais remporter cette médaille. J’ai tout fait pour réaliser cette médaille. Mais ce n’était pas facile, la concur­rence était rude », a -t- il déclaré avec émotion.

Il est vrai que la lutte pour la médaille a été féroce. Après l’épreuve de l’arraché, la concurrence pour la médaille d’or était limitée entre le Chinois Xiaojun Lyu et l’Arménien Andranik Karapetyan. Et pour la médaille de bronze, le Kazakh Nijat Rahimov, le Thaïlandais Chatuphum Chinnawong et Ihab étaient en course, puisque les trois avaient réalisé un levé de 165 kg à l’arraché. Mais à l’épaulé-jeté, la situation a totalement changé. L’Arménien s’est blessé en essayant de soulever 195 kg et a aban­donné. Le Thaïlandais s’est contenté de 191 kg après 2 fautes. Le Kazakh a réalisé la surprise en soulevant 214 kg à l’épaulé-jeté, devançant ainsi Ihab et le Chinois, respectivement 2e et 3e.

Pour en arriver là, le champion égyptien s’est distingué très tôt dans son parcours. Pratiquant cette disci­pline depuis l’âge de 8 ans au Centre de jeunesse de Fayoum, Mohamad Ihab (27 ans, 77 kg) s’entraînait avec son père, ancien haltérophile. Sa pas­sion pour la discipline lui a permis de progresser à grands pas. Ainsi, il rejoint la sélection juniors à l’âge de 13 ans. Il devient l’une des stars de son équipe grâce à ses bonnes perfor­mances en Championnat national. En remportant la première place 3 années successives au Championnat national, il a pu rejoindre la sélection seniors à l’âge de 16 ans. A partir de 2007, il a brillé en compétitions africaines et internationales. En 2007, il se classe 5e aux Mondiaux juniors en République tchèque.

En 2008, il remporte 3 médailles de bronze et une d’argent aux Mondiaux juniors de Colombie. En 2009, il com­mence son parcours chez les seniors en se classant 12e aux Mondiaux. La même année, il remporte une médaille d’or aux Championnats d’Afrique d’Ouganda, et une autre médaille de bronze aux Mondiaux.

Puis en 2012, et précisément avant les JO de Londres, le jeune homme est suspendu pendant 2 ans après avoir été contrôlé positif lors d’un test anti­dopage. « Au début, j’ai mal vécu cet épisode de ma vie, mais grâce au soutien de mon entraîneur au sein du club Fayoum, je suis revenu à l’en­traînement en 2013 », se souvient-il. Pendant plus d’un an, Ihab s’est entraîné seul avec son entraîneur dans sa ville natale. « Avec l’entraîneur Amr Ramadan, j’ai commencé une nouvelle étape. Il m’a dit que je devais réaliser un exploit international pour oublier le passé », ajoute-t-il. Ainsi, le jeune homme avait bien l’intention de faire un come-back.

Il a travaillé sur ses records person­nels pour les améliorer grâce à un programme bien établi, en ne perdant pas de vue les records mondiaux à dépasser. Sa suspension a été levée en août 2014 et il a réintégré la sélection nationale. Le premier exploit réalisé après son retour a été 2 médailles d’argent et une de bronze aux Championnats du monde au Kazakhstan.

2015 a ensuite été pleine de succès pour le jeune champion, car il a rem­porté 2 médailles d’argent aux Mondiaux des Etats-Unis en soule­vant 152 kg à l’arraché et 211 à l’épaulé-jeté. La même année, il rem­porte 3 médailles d’or aux Jeux arabes et se classe 2e au niveau mondial. « A la fin de chaque compétition, je procé­dais à une évaluation de mon niveau. Ce qui m’a aidé à toujours m’amélio­rer », dit-il.

Aujourd’hui, le médaillé olympique est sûr de ses capacités pour aller au-delà de cette médaille de bonze aux JO.

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