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Football : Le Championnat retrouve ses couleurs

Mohamad Mosselhi, Mardi, 05 février 2013

Après une année sombre, le Championnat national égyptien a repris samedi dernier. Mais son sort reste peu clair, étant donné les troubles politiques qui secouent l’Egypte.

Le championnant
(Photo: Ahmad chéhata)

Comme les responsables l’ont promis, le Championnat égyptien a repris samedi dernier après une année de suspension suite à la catastrophe de Port-Saïd, qui a fait plus de 70 victimes et des centaines de blessés lors d’une rencontre opposant Ahli à Masri le 1er février 2012. Cette catastrophe a causé l’annulation du Championnat de la saison dernière et remet encore en doute le sort de la nouvelle saison, malgré les nombreuses confirmations de la part du ministre de Sport et de la Fédération Egyptienne de Football (FEF). Les responsables du football égyptien ont tenu leurs promesses et le Championnat égyptien a commencé samedi, malgré l’instabilité et les troubles que connaît le pays actuellement. Ahli, champion d’Afrique 2012, était présent dans la rencontre d’ouverture de cette saison qui l’a opposé à Ghazl Al-Mahalla dans le cadre des matchs du groupe A.

En effet, le Championnat égyptien sera organisé cette saison sous un système différent, à savoir le système des groupes. A cause du démarrage tardif de la compétition, en février, et qui se fait d’ordinaire en septembre, la FEF a dû appliquer ce système pour réduire le nombre des matchs. C’est alors qu’Ahli a été placé à la tête du groupe A, alors que son rival Zamalek s’installait à la tête de l’autre groupe, à savoir le groupe B. Les équipes de chaque groupe joueront un championnat selon un système d’aller et de retour, et les deux premières équipes de chaque groupe vont jouer une finale à quatre pour désigner le champion, alors que les trois dernières équipes de chaque groupe vont jouer une autre finale à six pour désigner les quatre équipes reléguées en D2. Même si ce nouveau système est sévèrement critiqué par de nombreux entraîneurs des équipes participantes qui pensent que le niveau technique de la compétition sera très faible, la FEF affirme qu’elle n’a pas d’autre choix. Le plus important pour elle est que la compétition locale reprenne quel que soit le niveau de la compétition. C’était clair que le niveau technique des rencontres laisse à désirer, comme les rencontres de la première journée l’ont montré.

Complètement déconcentrés

« Les joueurs n’arrivent pas à croire qu’ils rejouent dans le Championnat, c’est pour cela qu’ils paraissaient complètement déconcentrés lors de la rencontre », a déclaré Ossama Nabih, entraîneur de Zamalek, suite à la victoire de 2-0 de son équipe contre Ittihad d’Alexandrie à l’occasion du match d’ouverture du groupe. Cette déconcentration était perceptible aussi chez les joueurs d’Ahli qui se sont contentés d’une simple victoire de 1-0 aux dépens de la modeste équipe de Ghazl Al-Mahalla. « Je suis ravi de la reprise du Championnat, mais j’ai le sentiment que la compétition sera interrompue à n’importe quel moment, voire elle pourrait être annulée. Ce n’est pas un sentiment personnel, c’est le sentiment de la majorité de l’équipe et de tous les joueurs participant à ce Championnat », confie Abdel- Wahed Al-Sayed, capitaine de Zamalek. Il est évident aussi que les responsables des clubs n’accordent pas beaucoup d’importance à cette nouvelle édition du Championnat. La direction d’Ahli en est un exemple. Au lieu de recruter les stars des autres clubs, elle a prêté facilement 3 joueurs de grand calibre, 2 jours seulement avant le coup d’envoi du Championnat. L’attaquant Mohamad Nagui « Gedo » et son coéquipier Ahmad Fathi ont rejoint l’équipe de la deuxième division anglaise Hull City, alors que la grande star de l’équipe, Mohamad Abou-Treika, a quitté les Rouges pour évoluer dans le Championnat émirati, précisément dans le club Bani Yas. La situation est pire chez Zamalek qui a disputé la rencontre d’ouverture de son groupe sans entraîneur à cause de l’absence inexplicable du directeur technique portugais, Jorvan Vieira, qui a disparu depuis plus de 3 semaines. Et c’était l’adjoint Ossama Nabih qui a assuré l’intérim lors de la rencontre de Ghazl Al-Mahalla. Ibrahim Hassan, directeur technique de Ghazl Al-Mahalla, a exprimé sa grande satisfaction quant à la performance de son équipe contre Ahli, en sachant que la préparation de son équipe pour le Championnat s’est réduite à une rencontre amicale face à Zefta, équipe de la troisième division égyptienne, la semaine dernière. Sabri Al-Menyawi, directeur technique d’Ismaïli, était assez clair en déclarant que le Championnat ne représente rien pour lui et son équipe. « Le Championnat ? De quel Championnat on parle ? Je me concentre actuellement sur la Ligue arabe des champions et sur la Coupe de la confédération », confie le directeur technique d’Ismaïli. Cette nonchalance était aussi présente chez les supporters. Ces derniers, qui étaient privés de suivre les rencontres du Championnat dans les stades à cause de la décision des responsables de la sécurité d’organiser les rencontres à huis clos, n’ont pas donné beaucoup d’importance aux rencontres. Ils ont suivi les rencontres à la télé dans plusieurs cafés. Leur nombre était très réduit aussi. La majorité des clients préféraient discuter sur les événements qui secouent le pays actuellement. Certains ont même demandé de changer les chaînes diffusant les matchs afin de suivre sur d’autres chaînes ce qui se passe devant le palais présidentiel qui a connu des affrontements entre la police et les manifestants. C’est clair que l’enthousiasme habituel des Egyptiens pour le football local a beaucoup diminué à cause des troubles politiques qui prévalent dans le pays, mais il est évident que si le calme revient, les citoyens s’intéresseront au football, car ce dernier est considéré comme un opium pour la majorité du peuple égyptien. Mais une question primordiale pour la poursuite du Championnat s’impose : l’Egypte retrouvera-t-elle son calme ?

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