
Après l'argent aux Mondiaux, Abdel-Rahman vise le podium olympique. (Photo : AP)
Le 30 août à pékin, les Championnats du monde d’athlétisme se sont achevés après 9 jours de concurrence, avec des exploits africains. Pour la première fois de l’Histoire, le Kenya termine à la première place. Et pour la première fois aussi de l’Histoire, l’Egypte figure au tableau des médailles grâce au lanceur de javelot Ihab Abdel-Rahman. En réalisant un jet de 88,99 m, (loin de son record personnel de 89,21 m réalisé à Shanghai, le 18 mai 2014), l’Egyptien a décroché la médaille d’argent derrière le Kényan Julius Yego (92,72 m), réalisant ainsi un nouveau record du javelot et la 3e meilleure performance mondiale de tous les temps dans cette discipline. La médaille de bronze a été remportée par le Finlandais Tero Pitkamaki (87,64 m), champion du monde 2007. «
Je suis très heureux. La joie me comble après avoir réalisé une première dans l’histoire de l’athlétisme égyptien. Je n’arrive pas à exprimer mes sentiments, mais j’ai beaucoup travaillé pour réaliser une médaille aux Mondiaux. Dieu merci », déclare le jeune Egyptien de 26 ans. Il faut savoir que le vice-champion du monde avait des problèmes juste avant les Mondiaux. Il souffrait toujours d’une ancienne blessure au dos. En plus de la maladie de sa mère. Ainsi, en raison de cette dernière, il a annulé son dernier stage de préparation prévu en Chine avant les Mondiaux pour rester auprès d’elle et lui rendre visite quotidiennement après l’entraînement. «
Abdel-Rahman est très attaché à sa mère. C’est pourquoi nous avons accepté qu’il effectue sa dernière préparation en Egypte au lieu de la Chine pour rester auprès d’elle », confie Walid Atta, président de la Fédération égyptienne d’athlétisme, qui avait déclaré avant les Mondiaux que «
Abdel-Rahman est prêt pour décrocher une médaille à Pékin ». Cette médaille d’argent obtenue par le jeune Egyptien est donc très méritée, vu les circonstances.
Premier au classement mondial en 2014 et 7e aux Mondiaux 2013, Abdel-Rahman était parmi les favoris pour une médaille au javelot. Après deux excellentes saisons, il avait entamé l’année avec un programme de préparation bien ficelé et des buts très précis. En décembre dernier, il a fait un stage en Finlande, sous la houlette de son entraîneur finlandais, Petteri Pironen. Ensuite, au mois de février, ils sont tous les deux partis en Afrique du Sud jusqu’à la mi-mars. Puis, il est rentré au pays pour disputer les Championnats d’Egypte où il a réalisé un record : 81,41 m. Avec la sélection nationale, il est parti à Manama, à Bahreïn, pour disputer les Championnats arabes, considérés comme une étape de préparation. Il a décroché l’or en réalisant 80,72 m. Le 15 mai, lors de la Ligue de diamant du Qatar, il a réalisé son premier but de la saison en se qualifiant pour les JO de Rio de Janeiro 2016 avec un record de 83,18 m. En outre, il a participé aux compétitions internationales. Ses meilleures performances de l’année étaient une médaille d’or au meeting du Maroc avec 85,44 m, le 15 juin dernier, et un record de 85,50 m réalisé au meeting de Turku (Finlande), le 25 juin.
Les progrès du champion sont dus à la bonne organisation de la Fédération égyptienne, et surtout à son entraîneur finlandais. « Il faut savoir que c’est le même entraîneur que l’année dernière, et c’est la Fédération égyptienne, présidée par Walid Atta, qui lui paye », dit-il. Petteri Pironen prend en charge plusieurs athlètes d’un très haut niveau tels que le Finlandais Tero Pitkamaki, médaillé de bronze aux Mondiaux, et le Kényan Julius Yego, champion du monde. « Je m’entraîne avec les meilleurs lanceurs de javelot et sous la houlette de l’un des meilleurs entraîneurs au monde. Mohamad Naguib, directeur technique de la sélection égyptienne, suit de très près mon programme de préparation », ajoute-t-il.
Abdel-Rahman a fait ses débuts au centre de jeunesse de Kafr Saqr dans le gouvernorat de Charqiya. A l’âge de 12 ans, il s’amusait avec ses amis en lançant des pierres le plus loin possible. « Je gagnais toujours. L’entraîneur du centre a remarqué mon talent et ma force physique. Il m’a encouragé à rejoindre l’équipe du centre, et j’ai commencé à disputer des compétitions au niveau des écoles de mon gouvernorat. J’ai toujours été le premier », raconte Ihab. A 17 ans, il rejoint le club Ahli. Il a intégré, au cours de la même année, la sélection junior grâce à ses bonnes performances aux Championnats d’Egypte. En 2007, il a réalisé son premier exploit au niveau africain en remportant la médaille de bronze aux Championnats d’Afrique juniors. En 2008, il a continué sur sa lancée en remportant la médaille d’argent aux Championnats du monde juniors en Pologne, et la médaille d’or aux Championnats arabes en Tunisie. En 2009, à 19 ans, il commence sa carrière en senior. La même année, il a remporté la 5e place aux Jeux méditerranéens. En 2010, il a remporté la médaille d’or aux Championnats d’Afrique et a été qualifié à la Coupe des confédérations où il a remporté la 6e place. « En 2011, mon niveau a été gravement affecté par une blessure aux épaules et par l’annulation de nombreux tournois à cause de la révolution du 25 janvier. Ce n’est qu’en 2012 que j’ai commencé à reprendre mon niveau. J’ai participé aux JO de Londres qui représentent pour moi une expérience exceptionnelle », souligne-t-il, tout en ajoutant : « Mon but principal est de décrocher une médaille olympique. Je dois continuer à travailler avec plus de concentration, afin de réaliser mon objectif ».
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