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Football : Ahli rate le podium

Karim Farouk, Mardi, 18 décembre 2012

Le champion d’Egypte et d’Afrique, Ahli, a perdu face aux Mexicains de Monterrey pour terminer 4e en Coupe du monde des clubs, laissant échapper une médaille de bronze.

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Treika
Le meneur d'Ahli, Mohamad Abou-Treika, a été choisi dans l'équipe type de la compétition. (Photo: AP)
Dynamique, esthétique mais pas efficace,
Ahli a enchanté le public au Championnat du monde des clubs qui vient de s’achever au Japon le 16 décembre, mais sans gloire. Les Rouges ont perdu contre les Mexicains de Monterrey (0-2) lors du match de classement pour la 3e place, dimanche dernier, ratant ainsi leur chance d’une deuxième médaille de bronze dans la compétition après celle de 2006. Jesus Corona (3) et Cesar Delgado (65) ont marqué les buts du champion de la CONCACAF alors que leur portier Jonathan Orozco a enchaîné une splendide performance pour bloquer, avec le poteau et la barre, toutes les occasions égyptiennes. « Ce n’est pas le résultat auquel on s’attendait, mais la 4e place n’est pas une catastrophe vu notre préparation », a dit Hossam Al-Badri, entraîneur d’Ahli, après la rencontre, rappelant le manque de préparation de son équipe et d’action du fait de l’arrêt des compétitions locales en Egypte depuis le 1er février dernier (ndlr : le Championnat a été interrompu suite à la tragédie du stade de Port-Saïd qui a fait 73 morts et des centaines de blessés suite à la rencontre de Masri et d’Ahli).

Mais le ténor cairote a ébloui les observateurs et ses fans, les laissant rêver d’un exploit inédit. Malgré un spectacle médiocre face au champion du Japon Sanfrecce Hiroshima, le septuple champion d’Afrique a réalisé l’essentiel en décrochant la victoire 2-1 grâce à une belle frappe de son magicien Mohamad Abou-Treika. Et pourtant, ce n’était pas sans dégâts, car les Rouges ont perdu leur capitaine et milieu de terrain, Hossam Ghali, pour blessure grave au genou. En demi-finales, les hommes d’Al-Badri ont été intimidés par le champion du Brésil et de l’Amérique latine Corinthians en début de partie jusqu’à ce que l’attaquant péruvien Paolo Guerrero ait ouvert le score à la 30e minute. Ahli a montré son vrai niveau lors des 60 minutes restantes, notamment avec l’entrée en jeu d’Abou-Treika pendant la deuxième période, mettant dans l’ombre ses adversaires brésiliens qui ont dû se replier complètement en défense. Ahmad Fathi, Al-Sayed Hamdi, Walid Soliman et Abou-Treika lui-même ont eu des chances devant les filets sans faire preuve d’efficacité. « Je suis triste pour mon équipe. On a payé le prix de notre recul en début de match, mais j’avais une grande confiance en la compétence de mes joueurs. On a pu dominer la rencontre et s’offrir de nombreuses occasions, mais la chance n’était pas de notre côté », s’est lamenté Al-Badri, après la rencontre. L’entraîneur de Corinthians, Tite, n’a pas manqué de saluer cette prestation. « Je savais que ce serait un match difficile, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à un tel courage et à cette performance de la part d’Ahli. Nous n’étions pas dans notre meilleure forme aujourd’hui, mais on travaillera sur nos erreurs avant la finale. (ndlr : Un match qu’ils ont remporté face au champion d’Europe Chelsea (1-0) ».

Al-Badri a décidé de faire des changements lors du dernier match face à Monterrey en introduisant Abou-Treika dès le début de la partie avec Emad Meteab, Sayed Moawad et le gardien Mahmoud Aboul-Seoud aux dépens de Mohamad Nagui « Gedo », Al-Sayed Hamdi, Ahmad Chédid Qénawi et le blessé Chérif Ekrami respectivement. Et à nouveau, le groupe a payé cher son lent début et n’a pas été en mesure de remonter le score malgré sa large domination du jeu. « Nous avons perdu notre concentration lors de cette partie. Quand tu fais de telles erreurs face à une équipe comme Monterrey, il est fort probable que tu perdes le match. Ils ont marqué au début du match à cause d’une erreur naïve de notre part et ont doublé le score, sur une autre erreur, à un moment très critique alors qu’on maîtrisait complètement le match », explique Mohamad Barakat, ailier de l’équipe.

Excellente vision

A 34 ans, le numéro 22 d’Ahli conserve toute sa splendeur. Il est sûrement moins rapide que dans ses vingt ans, mais est beaucoup plus expérimenté, confiant et talentueux. Son excellente vision, ses passes et ses déplacements constituent l’élément-clé du jeu d’Ahli. Le « Zidane » d’Egypte était à la source de l’inspiration de l’équipe dans toutes les rencontres de la compétition, et sa performance a été reconnue par la FIFA qui l’a choisi dans l’équipe type de la compétition avec son coéquipier Ahmad Fathi. Introduit en tant que remplaçant en match d’ouverture, il a qualifié Ahli aux demi-finales en marquant le but de la victoire contre Sanfrecce Hiroshima 2-1 pour marquer son 4e but dans l’histoire de la compétition (ndlr : il a marqué 3 buts en 2006) égalant ainsi le record de l’Argentin Lionel Messi et le Brésilien Denilson. Pendant le deuxième match, il a encore débuté sur la touche avant de rentrer en deuxième période pour mener la relève d’Ahli contre Corinthians et offrir deux excellentes passes décisives à Fathi et Hamdi, seuls devant les buts, mais elles étaient mal exploitées malheureusement. « Abou-Treika est un grand joueur. Son entrée en jeu nous a donné une grande confiance — surtout qu’on menait le jeu — face à une grande équipe comme Corinthians », explique Abdallah Al-Saïd. Conscient de sa qualité, l’entraîneur de Monterrey, Victor Manuel Vecetich, n’a pas caché son inquiétude. « Abou-Treika est la principale source de danger chez Ahli. Je ne pourrai pas le mettre sous surveillance, mais je vais préparer certaines tactiques pour le contrer », a-t-il affirmé. Ses plans n’ont pas été efficaces, car Abou-Treika a forcé le gardien Orazco à tirer le meilleur de lui-même pour bloquer trois dangereuses occasions, outre une tête qui a buté contre le poteau. « Je demande au public de nous excuser. Mes coéquipiers et moi avons tout fait pour offrir cette joie de gagner, mais les conditions étaient très difficiles. Je suis fier de jouer ici pour une 4e fois. J’ai marqué un 4e but pour égaler le record de Messi, mais je ne suis content que lorsque Ahli gagne. Mon grand plaisir c’est quand je joue pour mon club et mon pays. J’aurais voulu procurer la joie au peuple égyptien, car nous avons quelques problèmes actuellement. Cela est mon objectif lors de chaque match, et j’assume cette responsabilité très sérieusement », a dit Abou-Treika sur le site de la FIFA.

Alors que certains parlaient de sa retraite, Abou-Treika prouve encore une fois qu’avec un tel esprit et un tel niveau, l’Egypte peut encore compter sur lui au moins jusqu’à réaliser le rêve de jouer en Coupe du monde 2014 .

Le parcours des Rouges en chiffres

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