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Sporting, une très grande équipe

Chourouq Chimy, Mardi, 21 avril 2015

Sporting a été consacré champion et vainqueur de la Coupe d’Egypte de basket-ball cette saison. Pour la troisième année consécutive, ce club continue de glaner des titres face à Ahli, Ittihad, Zamalek et Guézira.

Sporting, une très grande équipe

De 2013 à 2015, Sporting a remporté 7 titres nationaux sur un total de 9. Il n’arrête pas de prouver qu’il mérite d’être au sommet du basket-ball égyptien, en remportant cette saison le titre de champion d’Egypte et méritant la Coupe. Pour résumer, le secret de cette réussite revient en grande partie au sorcier de l’équipe, Ahmad Marei, directeur technique de Sporting. En 2012, quand Marei a signé pour Sporting, il a décidé de créer une nouvelle équipe capable de remporter des titres sur le long terme. Lors de cette saison, Sporting a terminé 4e après des années passées loin du carré d’or. Mais la bonne administration et la forte volonté des joueurs et de Marei ont porté leurs fruits la saison d’après. Et Sporting, à la surprise de tous, a pu remporter le titre de champion d’Egypte, de la Coupe d’Egypte et du championnat lié juniors-seniors en 2013. Une prouesse qui lui a permis d’intégrer la cour des grands en terminant 2e en 2014, après de longues années passées en queue de classement. Il a aussi remporté le championnat lié et la Coupe d’Egypte.

En 2015, il vient de prouver qu’il reste la meilleure équipe, en remportant le titre de champion d’Egypte et de la Coupe. « On a réussi à arracher des titres depuis 2013, mais ce n’était pas notre objectif ultime. Notre but était de créer une équipe forte qui réunit toutes les catégories d’âge », souligne Ahmad Marei. Ce dernier a surpris tout le monde en faisant appel aux jeunes juniors inexpérimentés lors des matchs décisifs de Sporting. Marei ne compte pas, spécialement, sur les grands joueurs expérimentés ou des joueurs professionnels étrangers. Son équipe est un mélange de joueurs expérimentés tels Ahmad Mounir et Waël Badr, 34 ans, et de joueurs plus jeunes tels Mohamad Khorshid et Ahmad Hicham, 28 ans. A ceux-là s’ajoutent des moins jeunes tels que Youssef Shousha et Ezz Farid, 22 ans, ainsi que des juniors de moins de 18 ans à l’instar de Omar Abdin et Ibrahim Hégazi, 17 ans. « Quand j’ai pris la charge de l’équipe en 2012, j’ai refusé d’acheter des joueurs d’autres clubs ou des professionnels. J’ai seulement eu recours aux joueurs de l’équipe. Les jeunes faisaient l’objet de beaucoup d’attention », explique Marei. Un an après, il a comblé les lacunes de l’équipe en achetant Waël Badr qui jouait à Guézira. Ensuite, il a acheté 2 pivots professionnels tunisiens : Waël Berae et Makram Ben Ramadane. « Je permets aux juniors de jouer afin d’acquérir une expérience sans que je perde mes matchs. Je fais jouer les professionnels, mais pas pendant tout le match. J’accorde beaucoup d’intérêt aux joueurs expérimentés mais aux jeunes aussi. Je ne crois pas aux remplaçants. Tout le monde doit jouer », renchérit-il. Il pense que le secret de sa réussite technique réside dans le fait qu’il compte sur 16 joueurs durant les matchs et non sur les 6 joueurs pivots, comme c’est le cas dans les autres équipes.

Selon lui, la défense et la contre-attaque sont les lacunes de son groupe. Mais il a beaucoup de confiance en ses joueurs qui ont besoin d’un peu de temps pour combler ces lacunes.

La réussite de Marei n’est pas uniquement due aux joueurs de haute facture et au budget alloué à cette équipe. « On a dit que la réussite de Sporting était le résultat des sommes d’argent offertes aux joueurs. Mais cela est faux et injuste. Car notre budget est le même que celui des autres grandes équipes qui nous suivent en classement. On a beaucoup travaillé pour atteindre ce niveau », note Waël Badr, capitaine de l’équipe. Sporting est, désormais, tenue de satisfaire ses fans et de conserver sa place au sommet du classement. Là est l’autre grand défi.

Des concurrents à la peine

Zamalek, Ahli, Ittihad, Guézira, ces équipes du sommet sont toujours en compétition, mais loin des titres. Les raisons sont différentes. Sporting a connu une ascension fulgurante pendant 3 saisons consécutives, alors que le niveau et les ambitions des autres avec leurs histoires en championnat national et en coupe d’Egypte ont beaucoup diminué. Guézira, qui a terminé deuxième cette saison, est le moins blâmé. Mais un club comme Zamalek a terminé 7e. C’est impardonnable. Il a terminé la saison dernière à la 11e place, ce qui a choqué tout le basket-ball égyptien. « On a constaté une négligence pendant plus de 3 ans de la part de l’administration. Le basket-ball n’est plus une priorité pour le club sous la direction de Mahmoud Abbas », indique un responsable. Quant à Ahli, il a terminé 4e. Selon les experts, c’est une grande perte pour le basket-ball égyptien. Son niveau était décevant pour tous, tout au long du championnat. Et Ittihad a défrayé la chronique dans le milieu du basket, à cause de ses problèmes financiers qui ont frappé le moral et le niveau des joueurs.

Mais en général, ces clubs imputent leur baisse de niveau, en grande partie, au système de jeu du championnat national ou aux professionnels étrangers. « Chaque équipe a le droit d’avoir 2 professionnels étrangers. C’est-à-dire 32 joueurs étrangers en championnat national. C’est une grande erreur à mon avis », souligne Fathi Chéhata, directeur technique de Zamalek, qui explique que les équipes à grands budgets gagnent grâce à ces professionnels. Il pense qu’il faut compter plus sur les joueurs égyptiens qui doivent être mieux formés par les entraîneurs afin d’améliorer leur niveau. « Le but du championnat national est de former de bons joueurs pour la sélection égyptienne. La plupart des équipes de basket-ball achètent des joueurs en position de meneurs de jeu. Le résultat est qu’on est nul à ce niveau-là », souligne Tareq Sélim, directeur technique de Guézira.

D’autres adressent des critiques acerbes au championnat lié juniors-seniors. Certaines équipes en profitent, car elles ont de bons juniors, alors que d’autres voient leurs points baisser à cause du niveau moyen de leurs juniors.

Par ailleurs, le championnat lié se déroule durant toute l’année, alors que le championnat national seniors et la Coupe d’Egypte se jouent pendant deux mois seulement. Ainsi, les blessures sont multiples et les joueurs sont sous pression. La Fédération égyptienne, qui est actuellement à la recherche d’un directeur technique national, se réunit avec les entraîneurs afin de régler les problèmes. Fathi Chéhata a proposé d’annuler le championnat lié et d’organiser une autre compétition regroupant les seniors et les juniors, loin du championnat national. D’autres ont proposé d'interdire les professionnels étrangers ou de ne recourir qu’à un seul.

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