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Yousry Al-Sharkawy : Le tourisme médical en Afrique se chiffre à plus de 40 milliards de dollars

Aliaa Al-Korachi, Dimanche, 28 novembre 2021

Le Congrès africain du tourisme médical s’est récemment tenu en Tunisie. Dr Yousry Al-Sharkawy, président de l’Association des hommes d’affaires africains égyptiens (EABA), en explique les enjeux.

Yousry Al-Sharkawy,

A-Ahram Hebdo : La Tunisie vient d’accueillir la deuxième édition de le Congrès africain du tourisme médical. Quelle est l’importance de cet événement pour les pays africains ?

Yousry Al-Sharkawy: Le Congrès africain du tourisme médical offre de grandes opportunités pour les pays de l’Afrique du Nord, notamment l’Egypte et la Tunisie, pionnières de l’Afrique en matière du tourisme médical. Il constitue également une occasion pour échanger les points de vue et définir les opportunités dans le domaine du tourisme médical et hospitalier. La présente session de cette conférence a témoigné de la participation de 20 Etats, plus de 55 intervenants, 50 soumissionnaires et 5000 participants. Ainsi, l’Association des hommes d’affaires africains égyptiens (EABA) a veillé à soutenir cette conférence via un partenariat stratégique susceptible d’approfondir l’action africaine commune au niveau du secteur privé, sachant que l’association chapeaute deux grands comités de santé et de tourisme. Le secteur du tourisme a, à vrai dire, été gravement touché par la pandémie du Covid-19, ce qui a imposé un nouveau défi économique, une nouvelle médecine, une nouvelle santé publique : la santé post-Covid.

— Que représente le tourisme médical pour l’économie des Etats africains ?

— Le tourisme médical désigne l’acte de voyager pour recevoir des soins médicaux spécialisés ou économiques, ainsi que des services axés sur le bien-être ou le rétablissement. Il est à noter que le tourisme médical en Afrique se chiffre à plus de 40 milliards de dollars et que le continent est exportateur en la matière vers de nombreux Etats non africains. Je crois qu’il est temps de tourner une nouvelle page en matière de tourisme médical et de devenir les acteurs de cette transformation. Un début brillant aboutit à des résultats brillants.

— Qu’en est-il pour les pays de l’Afrique du Nord en particulier ?

Yousry Al-Sharkawy,
La Tunisie est l’une des destinations privilégiées pour le tourisme médical.

— La région de l’Afrique du Nord dispose d’une grande opportunité dans le secteur du tourisme médical, notamment l’Egypte et la Tunisie, qui occupent respectivement les rangs 27 et 28 en termes de classement mondial du tourisme médical. L’Egypte a, de facto, accordé au tourisme médical un intérêt particulier. Elle a annoncé, en juin 2019, le lancement de la plus grande cité au Moyen-Orient et en Afrique en matière de tourisme médical, avec des investissements dépassant 20 milliards de L.E. La Tunisie s’est, pour sa part, attelée à mettre au point une nouvelle ressource de revenu national, en liant le tourisme aux soins médicaux et en élaborant les plans de la cité médicale intégrée, destinée à prêter des services sanitaires de haute qualité. L’Algérie a, elle, commencé, dès 2017, à mettre en place une nouvelle approche dans le domaine du tourisme médical. Elle a, à cet effet, consacré 70 sources chaudes dans 34 gouvernorats au profit du secteur privé intéressé par l’investissement, dans le but d’attirer davantage de touristes médicaux, précisément 300000 touristes médicaux africains en Algérie. Quant au Maroc, il jouit de nombreux avantages et d’atouts prometteurs dans ce domaine. Il est prévu que la cité médicale « Marrakech Healthcare City », située au sud de la ville, devienne la prochaine destination mondiale dans le domaine du tourisme médical. La Tunisie et les pays nord-africains ont une longue histoire de relations avec l’Union européenne pour développer ce secteur, mais le résultat n’était pas à la hauteur. Le chemin vers l’Afrique commence à partir de Tunisie, de l’Egypte, du Maroc, du Kenya et de l’Afrique du Sud. Seule la Libye demeure l’un des plus grands pays exportateurs de touristes recherchant la thérapie, à défaut d’infrastructures capables de prêter des services de santé appropriés.

— Et comment développer davantage ce secteur ?

— Il incombe de coordonner entre les divers partenaires stratégiques: les gouvernements africains, les banques, les bailleurs de fonds étrangers, les fonds d’investissements ou les investisseurs du secteur privé. Le but en est de soutenir l’évolution de ce secteur vital et de réorienter les flux touristiques, dirigés souvent vers la Jordanie, l’Inde, la Turquie et l’Europe de l’Est. Nous, Africains, sommes capables de le faire, grâce à nos atouts exceptionnels en matière de coûts, de cadres médicaux, d’établissements sanitaires et de potentiel humain, si nous réussissons à exploiter tous ces outils. Nous avons discuté, lors du Congrès de Tunisie, de tous ces points généraux et importants, notamment les modalités de mise en oeuvre des tendances des leaders et des gouvernements africains, favorisant de nouveaux plans pour élargir de telles activités et accroître les événements et les ateliers y afférents. S’y ajoutent la formation des cadres, l’opérationnalisation du rôle des médias dans la promotion de ces activités et le fait de jeter un éclairage sur les opportunités prometteuses d’investissement dans ce secteur .

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