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Promouvoir l’agribusiness

Amani Gamal El Din , Mercredi, 17 novembre 2021

Les panélistes de la session consacrée au secteur agricole et agroalimentaire estiment que chaque pays africain doit disposer de son modèle propre, en prélude à une intégration réussie.

L’Afrique dispose des plus vastes terrains arables au monde.
L’Afrique dispose des plus vastes terrains arables au monde.

Le deuxième jour du forum a consacré une session à un sujet crucial pour le continent africain qui est le secteur agricole et l’usage de la technologie afin d’accroître la production et améliorer l’emploi. En effet, le secteur constitue la pierre angulaire de l’économie africaine, car il fournit 60% des emplois et représente 16,5 % du PIB. Selon les panélistes, l’Afrique dispose des plus vastes terrains arables au monde. Mais de nombreux problèmes se dressent face à la progression du secteur comme les changements climatiques et l’impact négatif du Covid-19 qui ont retardé la mise en place d’un système agraire et agroalimentaire durables, ce qui menace davantage la sécurité alimentaire.

Parmi les problèmes évoqués également, il y a les conflits, qui détruisent le continent, et le fait que le secteur privé soit déconnecté de la prise de décision. Les panélistes ont fait une analyse très réaliste du problème et se sont éloignés des stéréotypes qui cantonnent le problème au seul manque de technologie et de méthodes agricole durables. « Les défis sont multiples et sont présents à toutes les étapes de la chaîne de valeurs du secteur », a résumé la modératrice de la session, Shamiso Fred, PDG de l’African Business Association au Zimbabwe. Il y a par exemple les politiques de gestion erronées et l’achat et la vente de terrains agricoles corrompus.

Les défis de la numérisation

Bien que le transfert technologique et la numérisation soient cruciaux, ils sont une arme à double tranchant pour les habitants du continent, surtout dans le secteur agricole et agroalimentaire, selon les panélistes. « Chaque citoyen africain sait ce que nous devons faire, mais nous restons cloués à nos places, en attendant que les autres fassent ce que nous devons faire nous-mêmes », martèle Fred. Selon elle, le message « made in Africa » doit être lancé par les Africains eux-mêmes. Gertrud Mongella, ex-présidente du Parlement panafricain, a expliqué que la technologie appliquée en Afrique a déjà été utilisée dans d’autres pays et accommodée à leurs besoins. Kayode Adetokunbo, vice-président de l’Association nationale des Chambres de commerce, ajoute qu’il y a un analphabétisme numérique inouï et que les stages de formation à la numérisation agricole sont consacrés à une élite. Il explique qu’il faut accorder un intérêt particulier à l’industrialisation et à l’entreprenariat. « Si nous voulons intégrer le commerce mondial, nous devons exporter une production manufacturée et non pas des matières premières », affirme-t-il.

L’Afrique a tous les ingrédients en vue d’une intégration, mais il y a un manque de coordination. La Zone de libre-échange est une opportunité. « Nous avons les terrains, le capital humain et les ressources », analyse Fred. Mais avant l’intégration, chaque pays doit savoir se tailler un modèle agricole et agroalimentaire qui lui est propre, soutenu par une technologie adaptée à ses besoins. Ceci requiert que toutes les parties concernées travaillent sous une même ombrelle, des preneurs de décision au secteur privé en passant par les académiciens, les associations agricoles et les centres de recherche

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