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L’université à l’image de la société

Lundi, 28 mars 2016

En 2010, le poète et écrivain Alaa Khaled a consacré le thème principal de sa revue Amkéna (les lieux) au thème de « l’université ». Il a choisi son ami et célèbre écrivain Alaa Al-Dib pour évoquer la période de sa vie passée à l’université à l’époque de la Révolution de 1952.

Comme de nombreux écrivains de sa génération, Al-Dib ne s’était jamais remis de la défaite de 1967, préférant se replier sur son oeuvre et sur la présentation des jeunes talents dans sa fameuse rubrique Assir Al-Kotob (le jus des livres). Mais il ne peut s’empêcher de regretter les bouleversements qui ont eu lieu dans la société. L’université, qui était pour lui le chantier de l’engagement politique, de la connaissance, de l’ouverture sur la pensée libre, et le lieu de l’épanouissement de la classe moyenne des années 1950, a dramatiquement changé au cours des années. « Réduire la patrie à la taille d’un nain, et transformer l’université en une usine délabrée où circulent les idées usées », écrit-il dans l’une de ses oeuvres. Car si Al-Dib est l’érudit qu’il est devenu, celui qui a traduit Samuel Beckett et Henry Miller écrit le scénario de l’incontestable Momie de Chadi Abdel-Salam, il le doit au temps passé dans la bibliothèque de l’université. « Elle ouvrait de 8h à 17h. Tout ce que j’ai lu dans ma vie, je l’ai lu dans cette période. C’est la vraie période de lecture ». Il lit, dévore les classiques russes. Gogol, Tolstoï, Dostoïevski. La classe moyenne à laquelle il appartient, c’est aussi celle qu’il a retrouvée plus tard lors de ses engagements militants, et qu’il reflétera dans son oeuvre Zahr Al-Leimoune (fleur de citron) où le héros se traîne dans un présent morose et se souvient de son passé de militant communiste au Caire et de son intense histoire d’amour. Waqfa Ala Al-Monhadar (arrêt sur la pente), qui n’est pas un ouvrage de fiction, relate la même histoire. Sa trilogie romanesque, Qamar Ala Al-Moustanqaa (lune au bord du marécage), Atfal Bila Domoue (enfants sans larmes), et Oyoun Al-Banafseg (regards de violettes), s’intéresse au destin d’une famille marquée par l’émigration dans les pays du Golfe

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