Un jour d’avril, Carrie, la fille de la romancière Flora Conway, disparaît alors que les deux jouaient à cache-cache dans leur appartement de New York. La disparition de Carrie n’a aucune explication. La porte et les fenêtres de l’appartement étaient closes, les caméras de ce vieil immeuble de Brooklyn ne montrent pas d’intrusion. L’enquête de police n’a rien donné. L’écrivaine de renommée doit assister à une cérémonie pour la remise d’un prix littéraire, mais souffrant de phobie sociale, elle se fait très discrète et vit à l’écart de tous, surtout après la disparition de sa fille.
Au même moment, de l’autre côté de l’Atlantique, à Paris, un écrivain au coeur brisé, Romain Ozorski, est en train d’écrire son vingtième roman. Cet auteur populaire est ravagé par la séparation de son fils dont la mère a réussi à obtenir la garde exclusive suite au divorce. A ce moment, se pose une question : qu’est-ce qui peut lier Flora et Romain ? Seul Romain détient la clé du mystère qui devient rapidement une passionnante énigme littéraire sur les relations complexes entre l’écrivain et ses personnages.
C’est d’ailleurs le sujet préféré de Guillaume Musso, l’auteur le plus lu en France. Selon l’institut GFK, qui fournit une information de référence sur les marchés et les comportements des consommateurs, Musso est pour la neuvième année consécutive le roi des ventes. Traduit en 45 langues et lu dans le monde entier, ses livres ont été vendus à plus de 32 millions d’exemplaires. Un record, comme le révèle la maison d’édition Calmann- Lévy. Guillaume Musso a été également d’après les chiffres, l’auteur le plus lu durant le confinement. Auteur de Et Après, La Fille de papier, Un Appartement à Paris, La Jeune Fille et la nuit et La Vie secrète des écrivains, ses oeuvres ont été plusieurs fois adaptées au cinéma.
Dans La Vie est un roman, Guillaume Musso nous fait suivre ses personnages principaux, Romain et Flora, mêlant le réel à l’irréel. Une belle démonstration de ce que l’imagination peut éclairer quand on a une vraie habileté de conteur. Il jongle entre fiction et réalité, plonge dans le labyrinthe mental de ses deux héros écrivains, et parcourt les dédales de l’écriture et des personnages. On passe de la résolution du mystère de la disparition à l’énigme de l’écriture, une sorte d’autoportrait de l’écrivain au travail.
Et à chaque fois qu’on pense détenir les clés, au fur et à mesure, on s’aperçoit qu’on est surpris à la fin. Ses histoires sont tellement bien ficelées qu’elles savent surprendre par une fin qu’on n’a pas vu venir.
La vie secrète des écrivains
Le roman offre une véritable réflexion sur le métier d’auteur, on se demande en lisant si ce sont les personnages qui guident eux-mêmes les auteurs et non l’inverse. « Si dans ma réalité, Flora est un personnage de mon roman, dans la sienne, c’est moi qui joue ce rôle et qui suis sa marionnette ». C'est dans cette frontière incertaine entre réalité et fiction que se déroule le roman. Un univers mystérieux où les personnages prennent vie, dans un livre riche en surprises. Et au fil du récit, il y a plusieurs portes qui s’ouvrent et se referment. Un livre qui pousse à la réflexion, révélant que la vie est pleine de surprises et que rien n’est écrit d’avance, comme le dit bien l’auteur pour décrire ses personnages : « Pour lui, tout est écrit d’avance. Pour elle, tout reste à écrire ».
Musso relate qu’au cours de vingt ans de carrière, il n’a cessé de faire ces allers-retours entre l’univers imaginaire de l’écriture et sa vie personnelle. En écrivant, il voit que les personnages ont envie de s’émanciper et de faire des choses auxquelles on ne s’attend pas. « J’ai largement dépassé le cap des 45 000 heures de travail, à vivre au milieu des personnages, du papier, ce qui faisait peut-être de moi une personne inadaptée à la vie réelle ». En se décrivant lui-même, il le dit ainsi : « Cela fait longtemps déjà que je trouve mon bonheur dans un monde né de ma propre imagination ».
Pour Musso, un livre est un miracle. Car ce n’est pas parce que l’auteur a réussi à écrire dix romans qu’il parviendra à écrire le onzième. « Je ne connais toujours pas le mode d’emploi. A chaque fois, il fallait tout réapprendre. A chaque fois, je me demandais comment j’avais fait les fois précédentes. A chaque fois, cela me coûtait davantage d’extraire à nouveau quelque chose de moi pour la restituer à travers la fiction ».
Cela explique pourquoi la plupart de oeuvres de Musso touchent à l’art d’écrire. Son précédent livre, La Vie secrète des écrivains, parle de l’amour des livres. Dans La Vie est un roman, il dépeint le pouvoir de ces livres, et la puissance de leurs personnages sur celui qui lit et celui qui écrit.
La Vie est un roman, de Guillaume Musso, aux éditions Calmann-Lévy, 2020, 304 pages.
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