
Le Teatro de Maadi allie café, culture et divertissement.
(Photo:Bassam Al-Zoghby)
Quand on entend le mot de l’arabe dialectal « Teatro », on pense tout de suite au Teatro d’Alexandrie. Un Café culturel fondé en 2011 par l’homme de théâtre Mahmoud Abou-Douma.
En deux ans, cet espace indépendant est devenu un point de repère pour la vie culturelle et artistique à Alexandrie. Situé dans un ancien bâtiment romain, dans la rue Fouad, le Teatro organise des activités variées et lance des festivals artistiques importants.
« Notre projet a bien réussi à Alexandrie, cette ville côtière de 7 millions d’habitants. Mais je rêvais aussi de travailler au Caire. Je suis originaire de Haute-Egypte et j’ai longtemps vécu dans la capitale. Alexandrie est ma ville d’adoption », explique le fondateur de Teatro.
La version cairote du Teatro est une villa moderne qui s’étend sur deux étages, décorés comme le Teatro d'Alexandrie. Le premier étage se compose d’une salle de réception, d’une bibliothèque et d’un restaurant qui sert des plats traditionnels égyptiens. Au deuxième étage, une galerie expose et vend des objets d’art égyptiens. Une salle est également réservée aux ateliers d’artisanat et d’écriture. Une seconde salle, plus vaste, sert aux répétitions théâtrales et artistiques.
Le jardin est un café qui peut se transformer en espace théâtral ou en cinéma en plein air. Amina Abou-Douma et Nadine Al-Shiaty, qui s’occupent de la programmation culturelle, ont prévu des ateliers théâtraux et des soirées de stand-up pour le mois de février. Un programme riche et varié en divertissements.
« La révolution du 25 janvier a changé la société et les scènes culturelle et artistique. Il était temps de poursuivre un ancien rêve: un café culturel. L’idée c’est de produire de la culture et d’en tirer profit en même temps. En Egypte, faire de la culture n’est jamais un métier rentable. J’ai pensé autrement. De plus, je ne voulais pas faire partie des organismes d’Etat qui adoptent une stratégie culturelle officielle. En coopération avec certains membres de la famille et en partenariat avec des amis, le Teatro est né », explique Abou-Douma, qui a quitté son travail comme professeur à l’université et son poste comme programmeur culturel à la Bibliothèque d’Alexandrie pour poursuivre son rêve. Aujourd’hui, le Teatro est géré par sa fille Amina, spécialiste en entreprenariat culturel.
Il ne s’agit pas d’une ONG qui cherche des subventions d’hommes d’affaires ou d’institutions locales ou internationales. Abou-Douma précise : « J’ai longtemps travaillé comme organisateur culturel avec les institutions donatrices. Mais la règle est simple: elles ne financent que les projets qui sont rentables. C’est pourquoi on a choisi de fonder une entreprise commerciale qui s’autofinance. A la fin de l’année, une partie de nos profits est réinvestie dans la production artistique » .
Tous les jours de 9h à minuit. 10, rue 200, Degla, Maadi. Tél. : 25191697.
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