Al-ahram hebdo : Pourquoi entend-on de moins en moins parler du Festival du film de Louqsor ?
Magda Wassef : Bien au contraire ! La publicité a débuté plus tôt que d’ordinaire, mais les conjonctures en Egypte ne sont pas stables. Cela se répercute sur le nombre des spectateurs, notamment des films européens. Mais le public pour les films égyptiens était présent.
— Le retrait de certains sponsors a-t-il eu un impact sur le Festival ?
— Il a eu un impact sur le potentiel financier du festival. Cette année, nous avons perdu deux des principaux parrains : l’Union européenne et la fondation Sawirès. Mais le festival a réussi à survivre malgré les problèmes et les difficultés. Le programme du festival demeure, et c’est l’essentiel. Cette édition a même connu de nombreuses évolutions. Sur le plan technologique, nous avons mis en place des appareils de projection accompagnés de système Dolby dans les deux salles de projection. Durant les deux précédentes sessions, on se plaignait de la mauvaise qualité de la projection malgré l’excellente qualité des films. D’où l’importance de ces évolutions technologiques, bien qu’elles soient coûteuses. Ce qui a influencé le budget consacré à d’autres choses.
— Pourquoi les films ne sont pas sous-titrés en arabe, bien qu’une grande partie du public ne parle pas de langues étrangères ?
— Le sous-titrage est important. Les films ont, en effet, été sous-titrés lors de la première édition du festival, ce qui a augmenté le nombre de spectateurs. Lors de la 2e édition, l’année dernière, le don de l’UE était consacré à la publicité. Mais cette année, nous n’avons pas obtenu de dons de l’UE, car nous n’avons pas présenté la demande à temps. De plus, nous n’avons pas présenté de rapports sur la session précédente.
— Certains critiques et journalistes se sont plaints du niveau médiocre des courts métrages ...
— J’ai regardé ces courts métrages avec le directeur technique du festival, le critique Youssef Chérif Rizqallah. Il s’agit de l’avis personnel d’une critique. Qu’un film vous plaise ou pas est une question relative. Ce concours comprend 16 courts métrages, il est impossible qu’ils soient tous de qualité mauvaise. La qualité des films varie dans tous les festivals, on ne peut pas généraliser.
— Pourquoi la France a-t-elle été choisie comme invitée d’honneur ?
— Le choix de l’invité d’honneur a toujours un objectif. Par exemple, le choix de la Grande-Bretagne comme invitée d’honneur à la première édition avait plusieurs raisons. La plus importante était que les films sélectionnés étaient de réalisation anglaise, mais de production américaine. Cette année, nous avons voulu présenter le cinéma français au public égyptien, comme celui de la nouvelle vague dont nous avons parlé dans la brochure du festival, ainsi que les films d’Yves Boisset et des films d’animation. La France possède une histoire cinématographique importante et occupe une place essentielle dans le cinéma mondial.
— Qui assumera la responsabilité de la prochaine session du festival lorsque vous deviendrez présidente du festival du cinéma du Caire ?
— Rien n’a encore été décidé. Mais je suis certaine qu’il existe de nombreuses compétences capables d’assumer la responsabilité du festival, que ce soit à l’intérieur de la fondation organisatrice du festival, Noon, ou à l’extérieur.
— Quelle est la première mesure que vous adopterez pour le Festival du Caire ?
— La première chose sera de revoir les anciens dossiers. Le président de la précédente édition, le critique Samir Farid, a présenté l’année dernière une excellente édition au niveau technique et évolution. Mais une vive polémique a été soulevée autour de certaines questions administratives. Il est nécessaire de les étudier, afin d’éviter cela lors de la prochaine session. Par la suite, je compte bien étudier l’orientation artistique du festival, afin de sélectionner les meilleurs films pour la prochaine session .
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