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Le cinéma turc fait sa percée

Page réalisée par Farah Souames , Mardi, 27 novembre 2012

Cette 35e édition est dédiée à la révolution du 25 janvier et au Printemps arabe. L’événement est marqué par les remous politiques dans la région, avec une attention particulière portée sur les cinémas turc et africain. Jusqu’au 6 décembre.

Turc
Le film turc, Love in The Secret Garden

La Turquie est cette année présente en force avec six projections de films produits en 2011 et 2012. Un séminaire intitulé « Drame turc et public égyptien » est par ailleurs prévu le 4 décembre. Depuis quelques années, le cinéma turc se fait remarquer dans de nombreux festivals internationaux. Phénomène en vogue, les productions turques percent tant sur le petit que sur le grand écran et ont réussi à se faire une place dans le réseau de la distribution commerciale au Moyen-Orient et en Europe occidentale.Aujourd’hui, les thèmes centraux du cinéma turc restent les relations humaines et familiales sur fond de bouleversements sociopolitiques. Il jette ainsi un regard contrasté sur le pays, avec Istanbul en toile de fond incontournable. Culturellement, la ville et la campagne sont séparées par un abîme : une réalité dans laquelle se retrouve le spectateur arabe tant au Maghreb qu’au Moyen-Orient. Le public est désormais curieux de découvrir une nouvelle facette des productions turques, loin des feuilletons télévisés auxquels il est habitué. Parmi les titres les plus attendus : Do not Forget me Istanbul — réalisé entre autres par Hany Abu-Assad, Stefan Arsenijevic et Stergios Niziris — en raison de sa particularité et du nouveau souffle qu’il apporte au domaine du court métrage. Cette oeuvre est un projet collectif qui réunit six réalisateurs de différentes origines culturelle et ethnique. Considéré comme une expérience cinématographique majeure, le film regroupe six courts métrages d’une durée de 15 minutes chacun, mettant en scène des personnages de diverses origines (greque, arménienne, serbe, etc.) aux histoires familiales particulières.L’autre titre attendu est Where the Fire Burns (où brûle le feu) d’Ismail Gunes. Le réalisateur n’est pas un inconnu des festivals, il a remporté le Grand Prix des Amériques, la plus haute distinction du 36e Festival des films du monde. Où brûle le feu raconte l’histoire de la jeune Ayse dont la famille, conservatrice, découvre la grossesse lors de son hospitalisation. Refusant de dévoiler le nom du père de son enfant, la jeune femme est confrontée à un destin sombre et à la volonté de son père de la tuer pour cet affront. Cette oeuvre aborde la délicate problématique du crime d’honneur, décriant la violence disproportionnée propre à bien des sociétés traditionnelles en Turquie, mais aussi la compréhension et la tendresse. Le succès du cinéma turc est appelé à durer. La jeune génération de réalisateurs ne manque ni d’audace ni de créativité. Mais les productions turques restent pour l’instant trop modernes pour le monde arabe et trop orientales pour l’Occident. Les choses pourraient changer.

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