Le Festival International du Film du Caire s’ouvre le dimanche 8 novembre à 19h15, avec la projection du film The Cut du réalisateur allemand d’origine turque, Fatih Akin, sur le génocide arménien. 16 films représentant 14 pays concourent cette année pour la Pyramide d’or, qui sera attribuée le 18 mai à l’Opéra du Caire, qui accueille cette année toutes les activités du Festival. « Au programme de cette édition, 64 films de 30 pays, exposant l’actualité du cinéma international, dont 28 films représentant le cinéma européen, 6 en provenance de l’Amérique latine et 5 longs métrages du Canada et des Etats-Unis », affirme le critique Samir Farid, nouveau président du festival, lors de la conférence de presse tenue la semaine dernière.

The Cut, film de l'ouverture.
Parmi les films en compétition cette année, signalons la fiction australienne Charlie’s Country (pays de Charlie) de Rolf de Heer, Five Stars (cinq étoiles) de l’Américain Keith Miller, le long métrage grec Forever (pour toujours) de Margarita Manda, et Sand Dollars (dollars du sable) de Laura Amelia Guzmán et Israel Cardenas, représentant la République Dominicaine.
L’Egypte sera présente en compétition officielle avec le long métrage The Gate of Departure (portail du départ), du jeune réalisateur Karim Hanafi. D’ailleurs, d’autres genres cinématographiques seront de mise cette année, pour la première fois, en compétition, tels les dessins animés, à travers l’oeuvre japonaise Giovanni’s Island (l’île de Giovanni) de Mizuho Nishikubo, et le documentaire à travers le film français We Come as Friends (entente cordiale), de Hubert Sauper.
Une Egyptienne, à la tête du jury

Maps to the stars.
Nouveauté de cette édition: le choix d’une star égyptienne pour présider le jury international. Il s’agit de la comédienne égyptienne Yousra, qui a été élue pour assumer cette tâche, alors que jusqu’ici le festival avait l’habitude de désigner un cinéaste occidental à la tête du jury.
Par ailleurs, le jury moins éclatant cette année que durant les années passées, regroupe des noms assez cinéphiles, dont le réalisateur et producteur chinois Wang Xiaoshuai, Prix du jury du Festival de Cannes en 2005, pour Rêves de Shanghai, le cinéaste éthiopien Haile Gerima, la productrice danoise Corinne van Egeraat, la réalisatrice française Dominique Cabrera, le critique libanais Ibrahim Al-Aris, le critique grec Alexis Grivas, la scénariste égyptienne Mariam Naoum, et la directrice de la photo Nancy Abdel-Fattah. Les noms du panel inspirent donc de la fraîcheur et de l’homogénéité, des éléments indispensables pour mener à bien leur travail.

Diplomacy.
La direction du CIFF espère que l’événement sera bénéfique pour l’industrie cinématographique du pays, qui connaît des moments difficiles depuis quelques années. « Malheureusement, le Festival du Film du Caire n’a pas permis à travers son histoire aux films étrangers d’être achetés par les sociétés égyptiennes, ni aux films égyptiens d’être vendus à l’étranger. Chose à laquelle nous tenterons de remédier cette année », ajoute Samir Farid.
Ce dernier a pour objectif de regrouper les sociétés de production de films étrangers avec leurs homologues égyptiennes, dans le but de discuter des possibilités de la projection de films égyptiens à l’étranger, tout comme la projection de films étrangers en Egypte. Et ce, sans omettre le dossier de la coproduction.
Nouvelles sections

Goodbye to language.
Toujours dans le registre de la nouveauté au profit de la cinéphilie, une
Semaine de la critique sera tenue, regroupant un comité de critiques, membres de la Fédération Internationale des critiques de films FIPRESCI. Le Tunisien Khemais Khayati en sera le président, entouré de jurés dont Deborah Youngand, critique de film à
The Hollywood Reporter ainsi que la critique allemande Barbara Lorey.
Une autre section pour les films arabes sera de mise durant cette 36e édition, à l’initiative de l’Association des scénaristes et des critiques égyptiens. Sept longs métrages arabes seront projetés dans ce cadre, en lice pour le Prix Chadi Abdel-Salam, (50000 L.E. pour le meilleur film), et le Prix Fathi Farag pour la meilleure contribution artistique (25000 L.E.). Présidé par la star égyptienne Laïla Elwi, le comité du jury de cette section comprend, entre autres, le critique libanais Mohamad Rouda et le producteur tunisien Nejib Ayed.

Giovanni’s Island.
Côté hommage, cette édition rend hommage à un groupe de cinq, en leur attribuant le Prix Naguib Mahfouz pour l’ensemble de leurs oeuvres. Ce sont le réalisateur allemand Volker Schlöndorff, le cinéaste marocain Noureddine Sail, l’ancien ministre français de la Culture, Jack Lang, le réalisateur d’animation italien Simone Massi, et la comédienne égyptienne Nadia Loutfi, dont la photo a été choisie pour l’affiche de cette édition du festival.
Tant d’espoir pour la manifestation cinématographique numéro 1 en Egypte, qui aspire à recouvrer son aura d’antan.
Lien court: