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Elissa, la nostalgie de l’amour et des émotions mélodiques

Mardi, 12 août 2014

Dans son nouvel album Halet Hob (amour), la chanteuse libanaise Elissa reste fidèle à elle-même et réserve sa placedéjà avancée dans le rang des divas arabes. Une voix angélique, des rythmes musicaux mixtes, des textes bien triés. Rien n’a vraiment changé, sauf que l’on gagne encore en qualité et en émotions.

Elissa

On dit d’elle que c’est la voix veloutée de la jeune femme orientale. Loin de la vague déferlante du pop, du jazz ou du chaabi, Elissa présente un nouveau tube réussi à la musique arabe : Halet Hob (amour), qui vient de sortir pour devenir le tube de la saison musicale du petit Baïram.

Une oeuvre au goût intimiste, qui lui va, en fait, à merveille, où se dégage un mélange des différents univers musicaux de la chanteuse. Rythmes arabo-occidentaux, pop, folks sont toujours présents, mais Elissa moder­nise cette fois-ci encore sa world music par des thèmes tant touchants que frais.

Poursuivant l’histoire du succès ini­tié par la cantatrice, le CD renferme 14 chansons, mêlant le dialecte liba­nais à l’égyptien, les thèmes roman­tiques et les mélodies égyptiennes différentes. Elle a collaboré avec un grand nombre de paroliers et de com­positeurs tels que certains noms phare de la discographie d’Elissa. Comme il est connu avec la diva libanaise, elle continue à travailler avec la même équipe dans plusieurs titres. Dans Halet Hob, elle signe trois chansons portant les paroles du talentueux Bahaeddine Mohamad et la musique de Madyan : Ana Nefsi (j’ai envie de), Wagaat Albi (tu m’as fait mal au coeur) et Law Etqabelna (si nous nous sommes rencontrés). Trois chansons au thème lyrique, où le parolier excelle à se servir de son style carac­téristique: peindre le for intérieur humain avec des paroles et des adjec­tifs les plus simples.

On trouve dans ces chansons des descriptions du genre: « Nous ne nous sommes pas encore rencontrés, mais nous réfléchissions aux mêmes choses au même moment. Nos senti­ments dépassent les mots et les termes, même le silence entre nous a son grand désir, il a ses grandes significations ! ».

D’ailleurs, dans ces mélopées qui figurent parmi les plus réussies de l’album, le chant est d’une grande fluidité. Elissa parvient, et sans grand effort, à utiliser l’accent égyptien et la saveur orientale dans des registres fort expressifs.

Fidèle au style romantique dont la grande majorité de ses chansons est teintée, Elissa tente cependant depuis toujours d’échapper aux étiquettes. Or, avec Ya mérayti (ô, mon miroir), elle délaisse de nouveau les étiquettes simplistes et déjoue les pronostics. Elle retrouve les thèmes assez lyriques et personnels en incarnant une jeune fille qui parle à son miroir, le seul témoin de ses souffrances et de ses espoirs, mais aussi de ses muta­tions tant conceptuelles que senti­mentales.

Le répertoire revisité

Par ailleurs, la cantatrice, qui a réa­lisé de grands succès grâce au renou­vellement des rythmes et des modes musicaux, n’a pas hésité toutefois dans cet album à interpréter des tubes légendaires, tels Hélwa ya baladi (ô ma patrie, comme tu es belle!) de la regrettée diva égyptienne Dalida, ou Awel Marra Téheb ya Qalbi (c’est la première fois que tu aimes, mon coeur) de la légende Abdel-Halim Hafez. Une vraie première dans un seul CD pour l’artiste au goût pour­tant inventif et rebelle, une aventure qui n’est pas très bien réussie.

Cependant, Elissa assume aussi pleinement avec ce disque sa volonté de satisfaire les différents goûts et générations. Elle aborde d’ailleurs de front— et comme de coutume dans ses albums— la situation des femmes vaincues. On peut saluer la grande crédibilité de certaines chansons telles que Be Raghm al-zorouf (mal­gré les conditions), Add Al-Ayam (forte face aux jours) et Battali Téhebbih (arrête de l’aimer).

Concernant la gaieté et l’euphorie de l’amour, elles sont toujours pré­sentes à travers des pièces très réus­sies et saisissantes, telles Law Etqabelna (si nous nous sommes ren­contrés), Halet Hob (amour), Omr Guédid (nouvelle vie), Ana Magnouna (je suis folle de toi) et bien sûr Hob Al-Omr Kollo (l’amour de ma vie).

Bref, Halet Hob est un album aux paroles et aux arrangements riches, qu’on résume en deux mots: nostal­gie et émotion. Naviguant entre nou­veauté et traditions, Elissa prouve au grand public que c’est une artiste qui aborde des styles hors des sentiers battus, et des mélopées distinguées grâce à sa voix éthérée et attendris­sante.

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