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Gros flops sans éclat

Yasser Moheb, Mardi, 18 février 2014

Assez controversée et amplement critiquée, la saison cinématographique des vacances de la mi-année scolaire tire à sa fin. Bilan d’une saison imparfaite, loin d’être intéressante.

Gros
Khettet Gemmy (plan de Gemmy).

A quelques jours de sa fin, le bilan chiffré du ciné­ma de la saison de la mi-année reste de plus en plus décevant. Les salles ont attiré moins de spectateurs que l’année dernière, soit une baisse d’entrées de 12 % à comparer avec 2013. Pas encore de résultats finaux, mais les recettes tournent autour de 8 mil­lions de L.E. Le chiffre des rentrées est en chute libre pour la quatrième année consécutive.

Déjà en baisse de 8 %, le box-office égyptien est en berne : pour la première fois en 5 ans, la barre du million d’entrées n’est pas encore franchie. La faute à quoi ? Tout d’abord, à l’absence de belles oeuvres, malgré la grande publicité pour les films qui ont réussi à défier la censure. Comme de coutume chaque année, les boîtes de produc­tion en Egypte investissent des mil­lions de L.E. dans des films aux­quels ils croient énormément, mais qui finissent par se casser les dents au box-office.

Le premier du box-office des films arabes de cette saison, La Moakhza (excusez-moi), culmine à 2,41 de millions L.E. de recettes. Un succès peut-être pour ce film, mais le score est très faible pour un leader. Il faut remonter au début des années 2000, où un film qui finit premier au box-office rapportait plus de 10 millions en un mois.

Enfin projeté, après avoir été reje­té trois fois par la censure, La Moakhza de Amr Salama aborde la relation entre musulmans et chré­tiens à travers l’histoire d’un enfant dont la vie est bouleversée suite à la mort de son père. Ayant découvert les dettes de son mari, la veuve est obligée de mettre son fils dans une autre école, faute de moyens. Au sein de son nouvel établissement scolaire, l’enfant décide alors de ne pas annoncer sa religion à ses cama­rades de classe.

La Garçoniera (la garçonnière) de Hani Guirguis Fawzi vient au deu­xième rang avec des recettes de 2,23 millions de L.E. en deux mois. Au total, quelques milliers de personnes se sont rendues dans les salles obs­cures pour découvrir le long métrage de Ghada Abdel-Razeq, Nidal Al-Chafei et Monzer Rayhana. Un huis clos entre une maîtresse, son amant et un cambrioleur.

Khettet Gemmy (plan de Gemmy) de Tamer Bassiouni, classé 3e, trouve également son public. Avec 617 074 L.E. depuis sa sortie le 29 janvier dernier. Ce premier long métrage interprété par la jeune chanteuse Sandy essaie de résister dans les salles, surtout avec une histoire à la Cendrillon, d’une jeune fille corpu­lente qui tombe amoureuse de son camarade à la faculté. De quoi l’en­courager à découvrir une formule chimique, ou plutôt magique, qui lui permet de paraître plus belle et mince le matin, et retrouver son obésité le soir. Interprétée par le jeune Islam Gamal, avec Loutfi Labib, Hanaa Al-Chourbagui et la petite Jana, cette comédie musicale tente de compen­ser ses 2 millions de L.E. de budget.

Trois films catcheurs

Comptant sur son contenu, déjà à la mode depuis trois ans, le film Al-Mahragane (la musique électro-populaire) s’installe à la 4e place dans le box-office, avec 504 161 L.E. Ce long métrage autobiogra­phique du trio fondateur du genre de musique et de chansons appelé Mahragane, désignant l’électro chaabi présenté dans les fêtes et les noces de mariage dans les quartiers populaires égyptiens. Ce long métrage réalisé par Hossam Al-Gohari suit la naissance de ce genre de chansons populaires, régnant parmi les adolescents de certaines classes sociales, à travers la vie de ses fondateurs.

Décevante à 100 pour cent, la comédie Saïd Claquettes est encen­sée par quelques mauvaises cri­tiques. Le comédien Amr Abdel-Guélil n’a séduit que quelques cen­taines de fans et le film occupe la cinquième place du box-office, avec 293 453 L.E. Il s’agit du plus mau­vais démarrage pour le comédien dont les films collectaient jusque-là beaucoup plus de bénéfices. C’est l’histoire de Saïd, un clapman modeste qui souffre de schizophré­nie : il s’imagine qu’il a une fille qui a été kidnappée, alors qu’il est stérile.

Au pied du podium, vient le second film de Hani Fawzi, Asrar aeliya (secrets de famille), se contentant de 203 448 L.E. de recettes depuis sa sortie le 22 jan­vier dernier. Ecrit par Mohamad Abdel-Qader et interprété par Mohamad Mahran, Pacinthe Chawqi et Salwa Mohamad Ali, le film, qui a fait déjà couler beaucoup d’encre, traite de la question de l’homosexualité. D’où ses pro­blèmes avec la censure.

On est nettement face à une saison cinématographique faible au box-office égyptien, avec peu de sorties d’oeuvres sans grandes stars et une fréquentation en berne. Même si les revenus sont logiques par rapport à certains contenus qui laissent à dési­rer, les producteurs ne sont pas satisfaits des résultats.

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