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Encore un foyer de l’art chez les Jésuites

Lamiaa Alsadaty , Mercredi, 21 septembre 2022

Jésuites Roof Garden (JRG) est le nom de la nouvelle galerie qui a ouvert ses portes, la semaine dernière, sur la terrasse du studio Nassibian, à Faggalah. Une activité supplémentaire qui s’ajoute à celles organisées par le centre El Nahda des Jésuites.

Encore un foyer de l’art chez les Jésuites
Le vernissage de la galerie, le 9 septembre dernier.

Le bâtiment numéro 15 à la rue Mahrani, dans le quartier de Faggalah, à quelques pas du Collège des Jésuites. C’est dans cet ancien grand studio de production cinématographique des années 1940, le studio Nassibian, qu’est installé le centre culturel El Nahda. Il suffit d’atteindre la terrasse pour qu’un nouveau monde se dévoile, Jésuites Roof Garden (JRG).

Ce vaste et beau local de 200 m2, récemment rénové, réunit une salle d’exposition et une autre salle en plein air, pour que les oeuvres d’art soient, malgré la simplicité des endroits, mises en valeur de façon optimale. El Nahda est un centre qui offre, depuis 25 ans, des activités culturelles variées. Ayant deux visées principales, à savoir éducationnelle et culturelle, il comprend une section dédiée au cinéma au Caire, à Alexandrie et en Haute-Egypte. Et ce, outre une autre section consacrée aux théâtres de rue, de société, etc. sans oublier l’école d’animation et le théâtre qui a pris feu il y a un an. « L’idée m’a traversé l’esprit : pourquoi ne pas avoir une section consacrée aux arts plastiques ? », s’interroge Hisham Aslan, directeur du bureau des médias du centre El Nahda, qui n’a pas hésité à s’adresser au père William Sidhom, fondateur du Centre des Jésuites, pour lancer l’idée. Ayant l’esprit jeune et toujours très motivé, le père William s’est montré enthousiaste. « D’ailleurs, le docteur Mohamed Aboul- Ghar, grand gynécologue et collectionneur d’art, a souligné que le grand défi était non de fonder une galerie, mais de la gérer. J’ai alors tout de suite pensé au plasticien Mahmoud Hamdi, qui est un expert en la matière, car il s’agit d’organiser des activités en lien avec l’événement en cours ou autres », indique Aslan.

Selon lui, fonder la JRG constitue un véritable défi, notamment dans le contexte économique actuel et après l’incendie qui a ravagé le théâtre et la crise de Covid-19. « Un des principaux challenges était où et comment créer la galerie ? », explique Mahmoud Hamdi, commissaire et gestionnaire de la galerie JRG. « La terrasse du bâtiment a été choisie étant un endroit peu employé. En même temps, le fait d’y tenir des expositions ne va pas influencer le déroulement des autres activités en place. Des bénévoles, parmi les professeurs et les étudiants en art, n’ont pas hésité à nous donner un coup de pouce », souligne-t-il.


Une oeuvre de Chadi Adib.

A l’occasion de l’ouverture de la galerie, les sculptures, peintures, installations et photographies de dix artistes sont exposées jusqu’au 30 septembre au grand public. Des oeuvres du grand peintre Omar El-Fayoumi côtoient ainsi celles d’autres artistes en herbe.

Une galerie de tout et pour tous !

« L’exposition de l’inauguration se distingue de toute autre exposition par le fait qu’elle cherche à attirer un nombre important d’artistes et de visiteurs. C’est pourquoi il s’agit d’une exposition collective réunissant des artistes qui appartiennent à des tranches d’âge différentes, mais aussi de tendances variées », précise Hamdi, ajoutant que la mission de la galerie est de découvrir de nouveaux talents, mais également d’être des passeurs d’images, des messagers de la création humaine. « Cette fois-ci, les artistes participants ont exposé des oeuvres qui n’étaient pas réalisées exprès pour l’exposition, mais les prochaines fois, il y aura des révélations et des oeuvres encore plus fraîches », souligne Hamdi.


Peinture abstraite d’Ahmed Mourad.

La jeune artiste Mariam El-Kassabany, qui présente 3 statues d’insectes en polyester, fait remarquer : « Artistes curieux et amateurs de tous les âges s’étaient donné rendezvous pour cette première exposition ».

Depuis 2019, El-Kassabany a travaillé sur le thème des insectes, notamment sur l’idée de l’équilibre : de grandes masses qui s’appuient sur de plus petites. « C’est un thème inspiré de la nature qui me permet de m’éloigner des thèmes traditionnels. En 2019, j’ai exposé une collection de sculptures d’insectes à la Bibliothèque d’Alexandrie. J’en ai choisi 3 pour qu’elles soient exposées à la JRG », poursuit El-Kassabany.

Ahmed Mourad, un ingénieur en électricité installé en Roumanie depuis une quinzaine d’années, s’est lancé dans le domaine de l’art de manière plus professionnelle, en tenant sa première exposition en solo, l’année dernière. A travers les cinq peintures abstraites, exposées à la JRG, il confirme son style emprunté à l’expressionnisme abstrait. « C’est une bonne chose de voir les galeries d’art se multiplier. Et celle-ci en particulier, vu son affiliation au Centre des Jésuites, est une grande opportunité pour les artistes en herbe, quelles que soient leurs tendances », commente-t-il.


Insecte de Mariam El-Kassabany.

Chadi Adib, spécialisé en installations et livres d’artistes, expose quatre peintures à l’huile qu’il avait réalisées pendant le confinement, ainsi qu’une lithographie. « La plupart des galeries d’art se trouvent dans le quartier huppé de Zamalek. Donc c’est une bonne initiative de créer une galerie en plein centre-ville, s’adressant à un public différent de cinéphiles et d’amateurs de théâtre », conclut-il.

Jusquau 30 septembre, à la galerie JRG, au 15, rue Mahrani, Faggalah, de midi à 22h, sauf les dimanches.

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