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Expérimenter pour échapper à la pandémie

May Sélim, Lundi, 13 décembre 2021

La 28e édition du Festival international du Caire pour le théâtre expérimental se tient jusqu’au 19 décembre. Une édition de 6 jours, avec 12 spectacles en compétition officielle.

Défilé (Egypte).
Défilé (Egypte). (Photo : Al-Sayed Abdel-Qader)

Le coup d’envoi de la 28e édition du Festival international du Caire pour le théâtre expérimental a étélancémardi 14 décembre au théâtre Al-Balloun. Cette édition, présidée par le metteur en scène alexandrin Gamal Yaqout, devait se tenir en septembre dernier, mais elle a étéreportée pour se tenir enfin en format abrégé.

La 28e édition du Festival international du Caire pour le théâtre expérimental

Nomméen juillet dernier, Yaqout a essayéde travailler rapidement afin d’élaborer les grands traits de cette nouvelle édition, réduite à6 jours au lieu de 11 àcause de la pandémie. Il a choisi de la tenir en présentiel et a écartél’option en ligne. «L’année dernière, le festival, présidé par Alaa Abdel-Aziz, a opté pour une manifestation semi-directe, semi en ligne. Mais pour moi, le théâtre est une rencontre vivante entre les comédiens et le public. Et par suite, le festival doit respecter ce critère de base : la rencontre », a déclaréGamal Yaqout dans la presse.

Outre la période de préparation assez limitée, il y avait aussi les contraintes imposées par l’approche de la 5e vague du Covid-19, notamment les restrictions de voyage. Yaqout a préféréquand même hausser les critères de sélection et privilégier la qualitédes spectacles. D’oùle choix de 12 spectacles, en provenance de Grèce, d’Allemagne, d’Ukrainie, d’Indonésie, des Emirats arabes unis, de Tunisie, d’Egypte, du Soudan, de Bahreïn, du Koweït, de Palestine et d’Arabie saoudite, lesquels participent àla compétition officielle.

Ce nombre est assez restreint àcomparer avec les éditions passées, celles de l’avantpandémie. Vu le budget réduit de cette édition, le président du festival a décidéde décerner 6 prix, qui seront essentiellement des bourses de stage et de formation théâtrale.

Les corps sexpriment àhaute voix

+970 (Palestine).
+970 (Palestine). (Photo : Al-Sayed Abdel-Qader)

Cette année, les spectacles de danse se taillent la part du lion. Après de longs mois d’isolation, dus àla pandémie, il est temps de libérer les corps. Le spectacle allemand Deals With God, chorégraphiéet montépar Julia Maria Koch, est le premier àêtre présentédans le cadre de la compétition officielle. Six danseurs y développent par leurs corps des scènes symbolisant la vie humaine : violence, séduction, contrôle, naissance et mort …Le parcours d’une vie se résume ainsi par le biais de ces corps en quête de sérénitéet de paix. Le 15 décembre à20h, au théâtre Al-Ballon.

Le spectacle tunisien La Conférence des oiseaux mêle la danse, le langage corporel àla quête spirituelle. En s’inspirant de l’oeuvre du poète persan soufi Farideddine Al-Attar, le metteur en scène Nouafel Azara signe son adaptation théâtrale. En ayant recours àun jeu d’éclairage bien étudié, il joue sur la sobriétéde la scène et sur les corps en mouvement, pour avoir une riche scénographie. Les oiseaux ou les comédiens dansent, mènent un voyage vers la véritéabsolue, vers Dieu. Les 15 et 16 décembre, à17h au Théâtre national.

Dans les deux spectacles égyptiens Défilé, produit par l’Opéra du Caire, et Gémeaux, produit par l’Organisme général des palais de la culture, la danse touche àtout. Le premier est un spectacle de danse chorégraphiéet mis en scène par Walid Aouni avec la troupe de danse contemporaine de l’Opéra du Caire. Défilé est un bref aperçu des contraintes imposées par le Covid-19 et en même temps un panorama des spectacles précédents de la troupe.

La Conférence des oiseaux (Tunisie).
La Conférence des oiseaux (Tunisie). (Photo : Al-Sayed Abdel-Qader)

Aouni a choisi de célébrer la vie malgréla pandémie et de présenter au public un spectacle gai, humoristique et plein de vivacité. Il choisit aussi de mettre en évidence les scènesclés des meilleurs spectacles de la troupe montés par luimême et quelques-uns parmi ses disciples dont, entre autres, Monadel Antar, Sally Ahmed et Mahmoud Moustapha. Les 17 et 18 décembre, à19h, au théâtre Al-Gomhouriya.

Gémeaux, chorégraphiéet mis en scène par l’Alexandrin Samir Nasri, est un spectacle évoquant la perplexitéde l’homme, partagéentre deux désirs. Puisant dans la musique folklorique égyptienne, le spectacle met en scène trois danseurs : deux hommes et une femme. La chorégraphie traduit souvent des scènes de rivalitéentre deux hommes face àune femme qui ne sait trop lequel des deux eux choisir. Les 17 et 18 décembre, à21h, au théâtre Al-Salam.

+970 est un spectacle palestinien donnépar le théâtre Al-Horreya àJénine. En fait, le spectacle, qui garde comme titre le code d’appel téléphonique palestinien, résulte d’un atelier de danse tenu àl’école des arts de la performance, au théâtre Al-Horriya de Jénine. +970 s’interroge sur l’identité, en associant la danse au langage verbal. Les 15 et 16 décembre, à18h30, au théâtre Al-Talia .

Pour programme détaillé, à consulter le site du festival www.cifet.org

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