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Un thriller d’excellente facture

Yasser Moheb, Lundi, 13 septembre 2021

Avec le film Al-Aref (le connaisseur), le comédien Ahmad Ezz et le réalisateur Ahmad Alaa Al-Dib retrouvent l’élan de leurs grands succès et signent l’un des meilleurs films d’action de ces dernières années.

Un thriller d’excellente facture

Bienvenue à bord. Veuillez attacher vos ceintures, nous allons partir à la découverte d’événements agités, d’une trame d’action et de suspense vallonnée : piratage, bandits, pistolets, poursuites et vengeances. .

Classé comme numéro 1 au box-office depuis sa sortie il y a quelques semaines, avec 55 millions de L.E. de recettes, ce métrage s’inscrit dans la continuité des précédents films du réalisateur Ahmad Alaa Al-Dib, connu pour ses films d’action à succès commercial.

Ce dernier offre là un beau polar, baigné dans un suspense minutieusement tissé avec un quadruple d’acteurs très solide : Ahmad Ezz, Ahmad Fahmi, Mahmoud Hémeida et Carmen Bsaibes, le réalisateur rassemble donc ses outils et se lance dans le projet.

C’est l’histoire d’un super-héros, brave et intelligent, fidèle à son métier et à sa patrie, Younès (interprété par Ahmad Ezz), connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme d’Al- Aref (le connaisseur).

Ce jeune expert en informatique travaille pour le compte d’un service de sécurité en Egypte. Ses beaux-parents viennent d’être assassinés par un voleur international d’informations, Radi (campé par Ahmad Fahmi). Celui-ci est un expert en piratage des réseaux sociaux et en cambriolage d’informations, au profit d’organismes et d’agences internationaux. Il ciblait essentiellement Al-Aref (le connaisseur), étant son unique rival, avant que ce dernier ne l’emporte dans l’une des opérations sécuritaires.

Younès est recontacté par le général Mourad (incarné par Mahmoud Hémeida) afin de mener une nouvelle opération visant à arrêter Radi. Cela fait un superbe duo surtout que, dès le début, les événements du film portent sur leur course-poursuite. La confrontation entre les deux va en crescendo jusqu’à la scène finale.

Un script d’une subtilité narrative

Un jeu du chat et de la souris s’engage alors entre les deux hommes, et en pleine opération, Younès rencontre la jeune Syrienne Maya (jouée par la Libanaise Carmen Bsaibes), travaillant pour d’autres agences de sécurité. Le super-héros est aidé par Assaad (Moustapha Khater) au Portugal et Ali (Mohamad Mamdouh) en Malaisie.

Durant tout le film, on n’a pas l’impression qu’il s’agit d’ennemis jurés. Ensuite, arrive le troisième personnage principal du film : Maya ou la comédienne Carmen Bsaibes, avec sa touche très féminine.

Les personnages sont tous bien dessinés, chacun apporte véritablement son plus. Le scénariste Mohamad Al-Sayed Béchir signe là une histoire qui échappe aux déjà-vu et aux déjà-prévu par certains scènes et éléments dramatiques assez enthousiasmants et émotionnels. Toutefois, il ne faut pas visionner Le Connaisseur uniquement pour son scénario. C’est vrai qu’il est bien ficelé, mais parfois c’est du basique. On se trouve dans la salle obscure face à un thriller de bonne facture. Surtout qu’on ne tombe ni dans le piège du « geek », ni dans le piège du type ultra-beau gosse, super-bon dans tout.

Une réalisation au millimètre

Sur la forme, Al-Aref est un film bien bâti où la mise en scène est souveraine, insufflant une efficacité qui n’est pas négligeable. Le réalisateur, qui a déjà signé des oeuvres télévisées à succès telles que Badal Faqed (remplaçant) et Hagma Mortadda (contreattaque) et qui a travaillé comme assistantréalisateur avec Chérif Arafa dans les films Mafia et Al-Guézira (l’île), produit une parfaite réalisation, avec de très beaux plans mettant bien en valeur chacun des personnages.

Dans l’ensemble, le film est dynamique avec un bon rythme. Les scènes d’action et les cascades sont soignées, montrant ainsi que les thrillers égyptiens ont fait du progrès en termes d’action et d’originalité. Le métrage bouge suffisamment pour ne pas être linéaire. Les aventures et les poursuites se succèdent, non sans beauté visuelle. Le rythme très correct est guidé par un jeu de montage assez habile, portant la signature d’Ahmad Hafez, lequel réussit à maintenir la cadence. De même, le décor ainsi que la superbe photographie, signée Ahmad Al-Morsi, offrent une grande prouesse visuelle.

Un casting d’enfer

En fait, le long métrage joue avant tout sur un bon casting. En tête d’affiche, Ahmad Ezz est au top dans un rôle sérieux et réfléchi. Charismatique, il donne l’impression qu’on ne peut plus l’arrêter dans son jeu. Il forme un duo surprenant avec Ahmad Fahmi, le bad guy du film. Carmen Bsaibes, la touche de beauté dans ce monde de brutes, est engageante et juste. Elle réussit à apporter une touche dynamique et radieuse.

Moustapha Khater, lui, livre au film une prestation joyeuse et pleine de vitalité. Les autres comédiens, eux, sont presque tous excellents, surtout Mahmoud Hémeida, Mohamad Mamdouh, le jeune Hazem Ihab, la belle Jordanienne Rokayn Saad ; tous campent leurs personnages sereinement.

Si Al-Aref est un excellent film, c’est principalement pour son action très bien dosée, son suspense bien géré et ses plans de caméra efficaces, même si les scènes d’explosion se comptent par dizaines. La réalisation d’Ahmad Alaa Al-Dib parachève une production rythmée, sympathique et décomplexée qui fait passer aux spectateurs un très bon moment de cinéma.

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