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Une galerie très éclectique

Lamiaa Alsadaty, Dimanche, 25 juillet 2021

Quatre artistes femmes ont eu la merveilleuse idée de fonder la galerie CLEG. Une nouvelle conception galeriste plantée au coeur de Cheikh Zayed à l’ouest du Caire et dédiée à l’art sous toutes ses formes.

Une galerie très éclectique
CLEG, une galerie-musée.

CLEG vient de s’ajouter à la planète galeriste, un nom qui retient l’attention de par son étrangeté. Or, ce n’est que la contraction de Colors of Egypt, le titre d’une exposition tenue en 2019, laquelle a regroupé quatre artistes femmes: Farida Darwish, Farida Elkouni, Rasha Ghaleb et Dina Fahmy. Elles ont réussi à gagner l’intérêt des amateurs d’art et à recueillir des réactions positives. CLEG devient ainsi leur porte-bonheur !

Afin de propulser davantage leur succès, ces quatre passionnées se sont réunies avec une envie : fonder une galerie où l’ancien style dialoguerait avec la création contemporaine. En janvier 2020, la galerie avait à peine ouvert ses portes qu’elle se trouvait dans l’obligation de fermer, quelques mois après, à cause de la pandémie. Huit mois après, CLEG reprend ses activités, mais uniquement en ligne.

En effet, le travail d’équipe fut l’une des clés de leur succès. Les tâches sont distribuées de la sorte: Dina Fahmy est responsable de la communication et des relations publiques, Rasha Ghaleb est conceptrice-directrice, Farida Darwish est conservatrice responsable de l’acquisition des collections, et Farida Elkouni est comptable et gestionnaire.

Petit à petit, la galerie a commencé à se faire une place. Ceci, en réunissant les créations d’artistes égyptiens et étrangers, présentant un éventail de styles et de supports. CLEG permet ainsi de mieux saisir l’exubérance et le foisonnement des styles: des oeuvres imposantes côtoient d’autres moins connues.

Une galerie très éclectique
Les quatre artistes fondatrices de CLEG.

Cette conception rappelle plutôt ce chevauchement indéniable entre les attributs et les rôles des galeries et des musées d’art. Toutefois, la principale différence concerne essentiellement la mission: alors que le musée cherche à vulgariser l’art, de manière à le rendre accessible à tous, la galerie a un but lucratif: exposer pour vendre. Ainsi, entre faire des bénéfices et partager des connaissances, les fins sont complémentaires. Et pour les concilier, la galerie a mis à la disposition des visiteurs une collection permanente de près de 1 000 oeuvres signées par plusieurs grands noms comme Ragheb Ayad, Salah Taher, Gazbia Sirry et Omar El Nagdi. « Tous les talents sont invités à exposer leurs oeuvres à CLEG. La création est le critère essentiel », souligne Dina Fahmy.

S’agit-il donc de faire évoluer l’ancrage des arts modernes sur la scène artistique égyptienne, en écho avec la création contemporaine et avant-gardiste? La ligne artistique n’est pas uniforme. Elle se concentre notamment sur des oeuvres éclectiques afin d’ouvrir le regard du grand public sur d’autres horizons.

D’ailleurs, ce n’est pas la seule différence qui distingue ce nouvel espace d’art. Son emplacement l’est aussi. Situé au nouveau centre urbain à l’ouest du Caire, à Cheikh Zayed, ce nouvel espace est loin des deux grands centres artistiques du Caire: le centre-ville et Zamalek. « Le centre-ville cairote ou Zamalek sont devenus des quartiers saturés. Une raison pour laquelle nous avons tout de suite pensé à Cheikh Zayed. Un nouveau centre urbain non isolé et qui ne manque de rien sauf d’une galerie d’art ! », explique Dina Fahmy.

Selon elle, cet emplacement fait aussi que tous ceux qui entrent à la galerie viennent exprès pour voir une exposition, et non pas pour fuir la chaleur par exemple comme ce fut le cas dans certaines galeries situées au coeur de la capitale.

La superficie s’affiche aussi sur la liste des différences. Le local fait environ 1 600 m2 et il est muni de bancs pour permettre aux visiteurs de passer un plus long moment et de discuter avec l’artiste ou avec d’autres personnes sur place, ce qui crée un lieu plus convivial.

Exposition estivale

Du 15 au 18 juillet, les quatre artistes se sont lancées dans une nouvelle aventure, après avoir tenu avec succès une exposition du plasticien confirmé Réda Abdel-Salam, à savoir l’exposition « Wonder Art », dans l’un des complexes touristiques haut de gamme à Marassi, une cité côtière surplombant la magnifique baie de Sidi Abdel-Rahman, sur le littoral méditerranéen, sur la Côte-Nord. Plus de 30 artistes arabes, dont Britt Ghali, Réda Abdel-Salam, Hesham Makhlouf, Ayman Taher, ont exposé leurs oeuvres en pastel, à l’huile ou au fusain dans une ambiance très estivale avec un univers dédié surtout aux paysages baignés par le soleil de la Méditerranée. Des bleus, des ocres et des blancs éclatants .

Villa 118, quartier des diplomates. Cheikh Zayed. De 10h à 18h. Tél. : 010 127 052 42.

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