Amina Khalil et Hassan Al-Raddad, à la vie, à la mort.
Un an après son dernier film romantique, Qessate Hob (histoire d’amour), le réalisateur Osman Abou-Labane renoue avec le genre, avec Tawäm Rohi (mon âme soeur).
Le long métrage se concentre sur la vie quotidienne et l’histoire d’amour de ses deux personnages principaux, à savoir un jeune homme, Omar, et son épouse morte.
Le drame oscille entre le romantique et le psychologique. Omar, campé par Hassan Al-Raddad, souffre d’une dépression sévère, à cause de la mort de son épouse Leïla, jouée par Amina Khalil, laquelle s’est noyée pendant leur lune de miel. A la suite de sa disparition subite, il la cherche partout, parmi toutes les filles qu’il rencontre. Puis, un jour, il consent à demander l’aide d’une psychiatre, la comédienne Ragaa Al-Guiddawi, récemment disparue à cause du coronavirus.
Au bout de plusieurs séances thérapeutiques, cette dernière lui permet de redécouvrir le concept de l’âme soeur.
Il s’agit donc d’un drame à trois temps. La première partie, comique dans son ensemble, met en avant l’amour des deux personnages jusqu’au mariage. La deuxième partie porte sur les thèmes de la mort, la séparation et le chagrin d’amour. Et la troisième partie est celle de la recherche de l’âme soeur et la découverte de la vie sous un angle nouveau.
Enfin, cette partie-épilogue lance indirectement plusieurs questions : Sont-ils faits pour s’aimer, pour s’unir et se fondre l’un dans l’autre, ou bien pour rester séparés, car ils ne sont pas des âmes soeurs ? Le reste des événements apporte la réponse.
Un beau scénario, malgré tout
A sa troisième expérience d’écriture pour le cinéma, la scénariste Amani Al-Tounsi rencontre un nouveau succès avec le réalisateur Osman Abou-Labane. Toujours à travers une histoire d’amour à l’eau de rose.
Elle maîtrise la narration et prouve qu’elle possède l’art de trouver les mots qui touchent. Elle essaie d’apporter un grand soin aux images, aux personnages et aux relations humaines, de façon générale.
Il est à souligner que l’oeuvre renferme quelques scènes copiées presque à la lettre d’autres oeuvres, dont la plus éclatante reste cette scène représentant la rencontre du héros avec son beau-père. Elle rappelle tout de suite le film américain Message in a Bottle (une bouteille à la mer), avec Kevin Costner.
Toutefois, le film excelle à présenter Hassan Al-Raddad, loin du look farceur-jeune premier qu’il a maintenu uniquement au tout début du métrage.
La mise en scène reste l’un des éléments les plus importants et les plus réussis de ce film ; elle repose essentiellement sur la beauté de l’image, les situations romantiques et des incidents tout à fait fantastiques. Osman Abou-Labane a déjà réalisé une dizaine de vidéoclips, tous révolutionnaires sur le plan visuel. Ici si l’esthétique ne comprend pas de grandes surprises techniques, la beauté visuelle demeure l’image de marque du réalisateur. Les lieux et les situations sont bien choisis, les gestes et les cadres renforcent le plus souvent les dialogues. Bref, tout est bien travaillé.
Au plus près de ces comédiens, le réalisateur s’applique à rendre compte de leurs émotions par de gros plans judicieux. On ne peut qu’apprécier le soin apporté par ce dernier, afin de préparer la majorité des scènes.
Le choix des comédiens, Hassan Al-Raddad, Amina Khalil et Aïcha Bin Ahmad tient de la valeur sûre. Ils ont réussi à créer une complicité de tous les jours, mais surtout ce film marque une grande maturité chez Hassan Al-Raddad.
Ragaa Al-Guiddawi joue à la perfection le rôle de la psychiatre, s’attirant habilement la sympathie et l’émoi du spectateur, à chaque fois qu’elle apparaît à l’écran.
Reste à saluer l’image signée Ahmad Yaaqoub, le décor conçu par Ahmad Azab, la belle bande musicale signée Achraf Mahrous et la belle chanson du générique, interprétée par Waël Gassar.
Pour conclure, romantique, frais, humain et émouvant. Un feel-good movie sincère et attachant.
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