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Amoureux d’art, à vos agendas !

Névine Lameï, Mardi, 10 mars 2020

Lancé une première fois en 2000, l’événement pluridisicplinaire Al-Nitaq renaît après plusieurs années d’arrêt. Objectif : ressusciter le centre-ville cairote en tant que noyau artistique. Al-Nitaq est conçu comme une balade à pied entre galeries, cinémas, théâtres, cafés, etc., dont le programme change le 1er dimanche de chaque mois. Tournée.

Amoureux d’art, à vos agendas !
(Photo : Mohmad Hassanein)

Les objets hétéroclites de Dawestashy

Pour célébrer le 30e anniversaire de la galerie Machrabiya, celle-ci expose une cinquantaine d’oeuvres inédites de l’artiste-peintre Esmat Dawestashy, réalisées entre 1970 et 1990. Sous le titre de La Poupée du mouled, ces toiles en trois dimensions ont la capacité de mettre en valeur les choses quotidiennes de la vie en les transformant en des oeuvres d’art contemporaines où tout est mêlé : le rituel, le traditionnel, la culture populaire et la modernité.

L’artiste a recours au collage, à l’assemblage d’objets hétéroclites et à des matériaux mixtes pour nous livrer des émotions contradictoires que l’on ressent tous les jours. Ainsi, des têtes et des mains de poupée, des couteaux, des stylos, des montres, des miroirs et des narguilés sont réunis côte à côte avec des motifs populaires, des dessins pharaoniques, etc. « Un jour, au début des années 1960, en visitant le Mouled (fête foraine) d’Al-Sayed Al-Badawi, à Tanta, j’ai acheté une poupée pour enfants en plastique. De retour dans mon atelier à Agami, à Alexandrie, j’ai placé la poupée dans une cage d’oiseaux que j’avais héritée de mon grand-père. Puis, j’ai lancé un couteau dans la cage de manière à toucher la tête de la poupée. Et j’ai appelé l’oeuvre L’Assassinat de l’innocence. A cette époque, aucun artiste égyptien n’osait faire un tel travail d’installation, c’était très avant-gardiste. J’achetais aussi des objets anciens et les incrustais dans mes oeuvres. Je faisais le tour des marchés, comme celui du vendredi, et je multipliais les voyages en Haute-Egypte, à Siwa, dans le Sinaï … J’aime jouer avec les formes et les matières », écrit Esmat Dawestashy dans le catalogue de son exposition en cours l

Machrabiya, 15, rue Mahmoud Bassiouni. Jusqu’au 31 mars, de 10h à 21h (sauf les vendredis).

Du pharaonique contemporain

Les sculptures en gypse blanc de Magued Mikhaïl, peintes de couleurs variées et d’ornementations populaires ou rurales, ont quelque chose de très égyptien et de très contemporain. Ses personnages répétitifs, agencés les uns à côté des autres, en série, ont le dos tout droit et attendent de pied ferme. Ils sont décorés de lotus bleus, de la couronne d’Horus, ou encore de celle de la Basse-Egypte. Le sculpteur peint des parties de son gypse en couleurs variées. Chaque couleur a une signification qu’il puise dans la culture pharaonique. Ainsi, le jaune est le symbole de l’homme, tandis que le rouge représente la femme, le vert la terre et le bleu la vie. A découvrir à l’espace Karim Francis.

1, rue Al-Chérifein. Jusqu’au 9 avril, de 13h à 20h (sauf les vendredis et les samedis).

L’anniversaire de Beethoven

L’Oriental Hall, à l’ancien campus de l’Université américaine du Caire, célèbre les 250 ans de la naissance de Beethoven avec une soirée de musique de chambre à laquelle participent Wessam Amin au hautbois, Laura Virtanen-Amin et Rasha Yéhia au violon et Mohamed Salah au violoncelle. Un voyage sur les traces de Beethoven qui promet de nous emmener dans les méandres de ses neuves symphonies. Entrée libre.

Le 12 mars, à 20h.

Des univers virtuels

Le rapport entre la technologie, l’artiste et la société est le thème général de deux expositions d’art contemporain au Centre culturel de Tahrir (TCC). Connue pour son travail révolutionnaire combinant la typographie arabe et le graffiti, l’artiste pluridisciplinaire Bahia Shehab projette une série de vidéos qui revisitent les sites de ses précédents projets de graffitis à Beyrouth, New York, Marrakech et sur l’île grecque de Céphalonie. Les installations-vidéo de Shehab sont des séquelles visuelles des bouleversements sociaux.

Shady El-Noshokaty, pour sa part, crée de nouveaux espaces et des créatures évoquant des formes humaines. Il présente des installions à trois dimensions composées de vitrines que l’artiste nomme Colonialisme. C’est le monde des créatures absurdes, des labyrinthes et des frontières qui font rêver. Dans ses univers virtuels, El-Noshokaty reconstruit le monde à sa manière.

Au TCC, jusqu’au 11 mars.

Arrêt sur images

Au cinéma Zawya, à la rue Emadeddine, les journées cinématographiques du Caire se déroulent dans le cadre du festival Al-Nitaq. Au programme cette semaine : In Mansoura You Separated Us, de Dorothée-Myriam Kellou, sur la guerre d’indépendance algérienne. De même que Adam, de Maryam Touzani, qui raconte une rencontre du destin dans la Médina de Casablanca. Quant à Noura’s Dream, de Hinde Boujemaa, il traite de la loi tunisienne sur l’adultère, faisant la discrimination entre hommes et femmes, avec Hind Sabri. Le documentaire soudanais Talking About Trees, de Suhaib Gasmelbari, parle de l’histoire du cinéma à Khartoum, marquée par la censure sous le régime d’Al-Bachir. Enfin, All This Victory, d’Ahmed Ghossein, évoque la guerre de juillet 2006 au Liban, ayant fait rage entre le Hezbollah et Israël. Un programme riche à ne pas manquer.

Cinéma Zawya, 15, rue Emadeddine. Voir page Calendrier pour les séances détaillées.

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