Al-Ahram Hebdo : Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet de Halawat Al-Doniya (beauté de la vie) ?
Ahmad Chaker Khodeir : Premièrement, la qualité du scénario, de la rédaction du script, extrêmement soignée et bien taillée, que ce soit au niveau des personnages ou de la trame. J’ai toujours apprécié le réalisateur Hussein Al-Manabbawi et sa manière de travailler.
— Comment conçoit-on les décors d’un film ou d’une série ?
— D’abord, j’étudie le scénario pour avoir connaissance de l’histoire de ses personnages et de ses niveaux dramatiques. Je discute suffisamment les idées avec le réalisateur pour comprendre ce qu’il veut obtenir comme image, savoir quel produit ou quel goût il souhaite. Mon métier est de concrétiser l’idée que peut avoir un réalisateur et de créer le visuel du monde fictif qu’imagine l’auteur du scénario. Le plus souvent, on cherche des décors réalistes, assez proches de la réalité. Les décors sont aussi réalisés en fonction des personnages.
— Comment trouvez-vous le mobilier et les accessoires nécessaires ?
— Je définis au début l’ambiance générale et l’entourage fictif de tous les personnages de l’oeuvre. A la lecture du scénario et à la vue des premiers éléments qui apparaissent, comme un architecte, j’informe la production du coût des décors en fonction de l’histoire.
— L’âge numérique a-t-il beaucoup changé votre métier ?
— Bien sûr, mais dans le bon sens. J’essaie d’être toujours au courant des dernières inventions. Car ils me permettent de donner libre cours à mes idées créatrices. On peut par exemple dessiner les décors à la main et rapidement les concevoir en 3D à l’aide d’un logiciel d’architecture, afin de pouvoir imaginer l’environnement voulu.
— La maison des femmes dans Halawat Al-Doniya (beauté de la vie) ou celle de la famille dans La Totfeë Al-Chams est un décor central, naturel mais particulier, pouvez-vous nous expliquer quelle était votre vision en les concevant ?
— Pour ce genre de maisons, j’ai dû penser à un dispositif spécial. Elles sont simples mais expressives. Pour les garder fraîches tout en respectant la différence de l’éclairage, souvent sombre dans La Totfeë Al-Chams ou plus chaleureux dans Halawat Al-Doniya, toutes les pièces de la maison devaient donner sur une autre centrale, un moyen d’unir le tout visuellement. Avec les réalisateurs des deux feuilletons, nous avions imaginé durant les préparations beaucoup de plans qui liaient l’intérieur de la maison à l’extérieur, tout en essayant de présenter une image réaliste mais esthétique et retouchée. J’aime rester sur un registre simple, mais profond et fort expressif .
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