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Hassan Attiya : L’Egypte ne peut jamais s’enfermer sur elle-même

May Sélim , Mardi, 25 juillet 2017

Hassan Attiya, président de la 10e édition du festival, fait le point sur la participation arabe cette année.

Hassan Attiya
(Photo: Bassam Al-Zoghby)

Al-Ahram Hebdo : Depuis sa création, le Festival national se consacre aux spectacles égyptiens produits durant l’année. Pourquoi donc avezvous choisi les Emirats arabes unis commeinvité d’honneur du festival ?
Hassan Attiya : Le festival ne risque pas de perdre son caractère égyptien. Mais nous avons voulu nouer un dialogue avec les hommes de théâtre arabes et dépasser nos frontières géographiques. Au départ, on a opté pour le Soudan comme invité d’honneur, mais les conditions politiques et sécuritaires s’y sont opposées. On s’est dit alors : on entend souvent parler du théâtre émirati, sans vraiment avoir la chance de découvrir ses productions. Et l’on a décidé d’accueillir le spectacle Escurial, donné par la troupe du théâtre d’Al-Sharjah, et l’on a organisé un colloque sur le théâtre aux Emirats arabes unis.

— La programmation, cette année, comporte deux spectacles iraqiens de rue ? Pourquoi l’Iraq en particulier ?
— Les deux spectacles iraqiens ont eu lieu à la rue Al-Moez, dans le vieux Caire fatimide, à savoir Al-Dayaa (la perte) et Helm (rêve). L’Iraq est le seul pays qui organise un festival international de théâtre de rue, un genre qui a connu un essor, en Egypte, au lendemain de la révolution du 25 janvier 2011. Durant cette édition du festival, nous avons invité une troupe égyptienne de la ville de Suez, afin de présenter son spectacle de rue : Zaabouba Fi Mahab Al-Rih (Zaabouba dans le tourbillon). Ainsi, les trois spectacles, égyptiens et iraqiens en question peuvent aider à redonner vie à ce genre peu répandu.

— Mais il y a d’autres festivals à caractère international ou arabe qui peuvent assurer cette ouverture sur le monde arabe, comme le festival du théâtre expérimental. Pourquoi ne pas préserver à ce festival son statut national ?
— L’Egypte a officiellement un seul festival de théâtre international : le Festival expérimental. Celui-ci propose aux créateurs égyptiens de jeter un coup d’oeil sur l’activité théâtrale arabe et internationale. Rien n’empêche que le festival national, invite des pays arabes, en marge de ses activités, en tant qu’invités d’honneur.Ceci n’affecte guère l’identité de notre festival, à mon avis. L’année prochaine, nous comptons inviter Les îles Comores, et l’année d’après, ce sera le tour du Maroc. L’Egypte ne peut jamais s’enfermer sur elle-même. Au théâtre, on ne peut aucunement ignorer les textes à valeur universelle, comme ceux des Syriens Saadallah Wannous, de Farhan Bolbol et d’autres, qui continuent encore à inspirer les créateurs égyptiens .

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