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La musique aussi l’aime bien !

Ati Metwaly, Dimanche, 30 avril 2017

Salma Sorour est une jeune violoniste égyptienne talentueuse qui, à 14 ans déjà, jouait avec de grands orchestres.

La musique aussi l’aime bien !
Musicienne prodige, à 14 ans.

Née au Caire en 2003, Salma Sorour est un talent unique. Elle a donné son dernier concert le 8 avril dernier, à la Bibliothèque d’Alexandrie, accompagnée de l’Orchestre de la Bibliothèque d’Alexandrie, sous la direction de Hicham Gabr. La jeune violoniste a interprété l’Introduction et Rondo capriccioso pour violon et orchestra, en La mineur, op. 28, une oeuvre composée par Camille Saint-Saëns. Une composition techniquement exigeante, mais Sorour a réussi à parcourir tous les arpèges et staccatos, avec une aptitude et une précision impressionnantes. Ce n’était quand même pas la première fois que Sorour joue avec un grand orchestre. Parmi ses concerts remarquables, on note le Concerto pour violon et orchestre no 3 en Sol majeur KV 216, qu’elle a interprété à l’Opéra du Caire en 2013, accompagnée de l’Orchestre symphonique du Caire, dirigé par David Crescenzi. « J’adore jouer avec de grands orchestres, car c’est comme si on présente une histoire complète par la musique, on noue une conversation par la musique », dit Salma Sorour, en ajoutant néanmoins qu’elle aime aussi jouer avec des orchestres de chambre ou accompagnée au piano. Sorour vient d’une famille musicale : sa mère enseigne le nay (flûte orientale) à l’Institut de musique arabe, et son père joue le même instrument à l’Opéra du Caire. Son frère Amir (22 ans) et sa soeur Mirna (17 ans) sont également des violonistes et étudiants au Conservatoire du Caire. « Quand j’étais toute petite, j’aimais beaucoup le son du violon de mon frère et ma soeur. Je voulais être comme eux », se rappelle-t-elle. Sorour a commencé ses études de violon à l’âge de 5 ans, avec le professeur Marlise Yonshkan, avec qui elle poursuit ses cours, jusqu’à aujourd’hui au Conservatoire du Caire. Son premier succès important a eu lieu en 2011, lors de sa participation au Concours de la musique du Caire, sous la supervision du chef d’orchestre, Ahmad Al-Saïdi. « J’y ai remporté le premier prix. Cela m’a tellement encouragée. La compétition était consacrée aux jeunes musiciens qui n’étudient pas au conservatoire ».

A partir de ce moment-là, Sorour a commencé ses études au Conservatoire. Elle a reçu de nombreux honneurs en Russie et en Egypte. En 2012, elle a représenté l’Egypte au Concours international de télévision pour les jeunes musiciens à Moscou où elle a reçu un diplôme d’excellence. « J’étais le premier Egyptien à participer à cette compétition et le premier Egyptien à avoir obtenu cette reconnaissance ».

En 2016, Sorour a remporté la première place lors la compétition organisée par le ministère de la Culture. Aujourd’hui, elle est à la septième année du Conservatoire et à la 3e année du cycle préparatoire. Avec ses études au Conservatoire et des répétitions de plusieurs heures à la maison, sa vie entière tourne autour de la musique. « J’ai toujours voulu être différente. Je savais que cela exige beaucoup de travail. Quand j’étais plus jeune, ma mère arrangeait mes horaires. Avec le temps, j’ai pu faire preuve d’autodiscipline ».

Chacun son style
Bien que ses parents pratiquent la musique arabe et orientale, Sorour est fortement liée à la musique classique occidentale. « Mon frère, Amir, sait jouer le répertoire de la musique orientale. Je ne joue que de la musique classique occidentale. J’écoute aussi cette musique, à la maison, sur mon téléphone portable. J’adore la musique en général, et je pense qu’elle m’aime bien. Je crois qu’il existe une relation très forte entre nous, et tellement réciproque ».

Sorour dit que même si elle n’a aucune préférence pour un type de musique ou un compositeur en particulier, Henryk Wieniawski, le violoniste et compositeur polonais, est le plus proche de son coeur.

« Chaque compositeur a sa couleur unique et j’apprends beaucoup grâce à chacun d’eux. Mozart, par exemple, a une couleur spéciale surtout avec la pression particulière de l’archet. Il semble être facile, mais souvent ses oeuvres sont tellement difficiles à interpréter. Cependant, j’aime beaucoup Wieniawski surtout son Concerto pour violon no1 en Fa dièse mineur, op. 14. J’aime aussi Camille Saint-Saëns et le concerto que j’ai joué à Alexandrie ».

Sorour est déterminée à maîtriser davantage sa technique. « J’espère que dans l’avenir, je pourrai poursuivre mes études à l’étranger, si je parviens à obtenir une bourse. J’espère aussi jouer en dehors de l’Egypte, avec de grands orchestres, peut-être à Londres ou à Berlin ».

Alors qu’elle continue son éducation en Egypte, Sorour est en train de se préparer pour deux compétitions de violon, qui auront lieu à Moscou et à Saint-Pétersbourg, en 2018 .

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