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Du jazz festif et riche en sonorités

Yasser Moheb, Lundi, 20 mars 2017

Organisé par le Centre des arts de la Bibliothèque d’Alexandrie et l’Université américaine au Caire, le Festival Hakawi Al-Jazz (contes de jazz) offre une panoplie de concerts et d’activités ayant tous un seul but : s’ouvrir sur ce genre de musique de plus en plus reconnu en Egypte.

Du jazz festif et riche en sonorités
Todd Marcus s'appuie sur le jazz direct, les influences classiques et les sonorités du Moyen-Orient.

Des têtes d’affiche égyptiennes et internationales, au coup de coeur jazzy, s’annoncent au Festival Contes de jazz. Sa première édition, qui se poursuit du 7 mars au 1er avril au Caire et à Alexandrie, est organisée par le Centre des arts de la Bibliothèque d’Alexandrie en collaboration avec l’Université américaine au Caire.

« Ce festival vise à sensibiliser le public égyptien au jazz et à ouvrir une fenêtre pour les différentes générations sur la richesse du jazz, ses origines et ses différents genres », a déclaré à la presse le maestro Hicham Gabr, directeur du Centre des arts de la Bibliothèque d’Alexandrie.

D’après lui, le programme comprendra également quatre ateliers qui se tiendront à l’AUC au Nouveau Caire. « Plusieurs groupes américains participeront aux ateliers, y compris les bandes Rad Trads, Todd Marcus, Le Projet Braden/Michels, et les Huntertones », ajoute Gabr.

Parmi les genres de jazz présentés dans les concerts du festival, citons le jazz latin, le swing, la fusion, le jazz arabe et le jazz contemporain joué essentiellement par la bande américaine Todd Marcus, dont le concert a eu lieu à l’AUC il y a quelques jours.

Joueur de clarinette, compositeur de jazz et chef d’orchestre égypto-américain, Marcus s’appuie largement sur le jazz direct et les influences classiques, mais au cours de ces dernières années, il a de plus en plus exploré les sonorités du Moyen-Orient dans ses compositions, vu son héritage égypto-américain.

Dans ce premier concert, Todd Marcus apparaît avec un quartette de piano, de batterie et de contrebasse. Comme dans la plupart des programmes de Marcus, ce concert a offert un bouquet d’oeuvres composées par lui-même, en plus d’autres tubes classiques, mais livrés dans de nouveaux arrangements.

Mariage de deux cultures
Pendant plus de 100 minutes s’enchaînent des originaux de Marcus, des standards de jazz et des titres un peu plus surprenants, mais assez arrangés pour l’occasion. Ce festin super jazzy a compris le favori, Solstice, mais il a commencé par une pièce inspirée des aventures de son père travaillant entre l’Egypte et le Soudan. Cette pièce, qu’il a intitulée Journey (périple), montre son utilisation unique de la clarinette basse.

Démarrant par des sons d’alto graduels, cette pièce de musique nous emmène dans des paysages que nous arrivons à peine à reconnaître par leur goût tantôt égyptien, tantôt soudanais, mais qu’on redécouvre ornés de nouvelles couleurs de notes de jazz. Les quatre musiciens osent tous, en totale liberté, jouer les plus beaux élans et les solos les plus virtuoses.

Un charmant A Note To Self (une note à soi) est entamé subtilement par le talentueux jazzman à travers sa clarinette en sopranino, à laquelle succède l’alto offrant une basse tissée par les notes du pianiste et la rythmique sans cesse inventive du percussionniste.

Le conte de fées se poursuit avec My Arrival (mon aboutissement). Au moment où il la présente, ponctuée d’applaudissements, le public est déjà conquis. Un morceau de jazz combinant la note essentielle de la chanson Olli Haga (dis-moi quoi que ce soit) du chanteur égyptien feu Abdel-Halim Hafez, et des notes propres à Marcus, où il a essayé de marier le goût musical moyen-oriental aux différentes mélodies du jazz contemporain. Que ce mariage soit bien réussi ou non, le spectacle prend fin sur une note assez haute. Applaudissements debout, ultime présentation du quartette, belle émotion et large sourire sur les visages. Bref, une soirée de jazz mélodique ouvert et assez libre, qui a laissé les musiciens toujours en équilibre, sur la corde tendue, entre les airs connus et les improvisations. Quatre musiciens aux univers complémentaires, mais qui créent une belle ambiance .

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