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Hymne à la vie

Mohamad Al-Roubi, Dimanche, 01 mai 2016

Les films Chaud et sec en été de Chérif Al-Bendari, et Toc-Toc de Romani Saad figurent parmi les grandes révélations du festival cette année. Présentation

Hymne à la vie
La rencontre fortuite d'une jeune mariée et d'un vieux cancéreux.

« Je n’arrive pas à croire que cet homme est tou­jours en vie », lance le méde­cin allemand en examinant les tests médicaux d’un vieil homme atteint de cancer. La phrase qui intervient, peu de temps avant la fin du film Har Gaf Saifan (chaud et sec en été) de Chérif Al-Bendari, résume tout le reste. Car le court métrage est sur l’amour de la vie, en dépit de ses dif­ficultés. C’est un véritable hymne à la vie, écrit par Ossama Al-Cheikh lequel s’attarde sur tous les détails, avec finesse.

La caméra d’Al-Bendari aime les visages des person­nages, elle s’en approche pour mieux exprimer leurs dilemmes. La principale pro­tagoniste, une solitaire inter­prétée par Nahed Al-Sébaï, se marie, un jour torride d’été. Cette dernière est tout le temps au téléphone avec son futur époux. Elle finit par épuiser ses batteries. Dans un transport en commun, elle rencontre le vieux cancéreux, en route pour aller voir un médecin allemand, de pas­sage au Caire. Il nourrit tous les espoirs, mais d’un coup, il perd la serviette renfermant tous ses tests médicaux. La future mariée l’a emportée par mégarde et il la cherche partout, nous emmenant dans les dédales de la ville.

Grâce à un montage assez habile, le réalisateur introduit ses personnages jusqu’à par­venir au moment pathétique : la rencontre entre la jeune mariée et le vieux cancéreux. En dépit de la grande diffé­rence d’âge, ils partagent la même détresse, la même soli­tude. Le sort les unit, pendant quelque temps. Le vieil homme essaye de lui appor­ter le peu de bonheur qu’il peut. Il l’aide à parachever certains détails, se sent utile pour une fois en l’accompa­gnant à la séance photo, à la place de son fiancé en retard.

Puis vers la fin du film, ils se séparent de nouveau, pour que chacun aille faire son petit bonhomme de chemin. Lui, il va voir son cancérolo­gue allemand, lequel martèle sa phrase : « Je n’arrive pas à croire que cet homme est toujours en vie ». Et la fille continue à préparer sa nuit de noces. La caméra nous pro­mène chez elle, montrant sa photo en robe de mariée, après que le vieux cancéreux eut été remplacé par le jeune époux, sous l’effet du photo­montage.

Doucement, le réalisateur nous introduit ensuite chez le vieux patient, qui écoute une belle chanson assez vivace, sur son balcon. La vie conti­nue.

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