(Photo:Mohamad Moustapha)
Al-Ahram Hebdo : Something Else (autre chose) est une manifestation artistique à but non lucratif. Comment expliquez-vous la coopération avec l’entreprise privée d’investissement urbain, Ismaïliya ?
Moataz Nasr : Compte tenu du nombre d’artistes qui participent à l’événement, les organisateurs étaient à la recherche d’espaces à même d’accueillir les oeuvres d’artistes et les diverses performances en question. Nous avions deux critères de choix : sélectionner des lieux accessibles à tous et des espaces qui ne coûtent pas cher, vu notre budget limité. Les acteurs culturels qui collaborent avec nous pour la tenue de l’événement ont dû fournir des éléments de soutien logistique et nous avons donc eu recours à la société Ismaïliya en tant que partenaire privé et local, afin de combler les lacunes financières. Celle-ci nous a offert gratuitement des espaces qui lui appartiennent, dans des anciens immeubles du centre-ville, de quoi permettre au public de redécouvrir les lieux et d’en faire usage. Cela nous a évité aussi de recourir à toutes sortes d’aide étrangère.
— Vous essayez d’introduire l’art contemporain dans l’espace urbain. Comment ceci s’est-il concrètement réalisé à travers cet événement ?
— Nous cherchons à attirer les gens ordinaires, à les impliquer dans les performances, à les habituer aux oeuvres interactives et à aiguiser leur curiosité. Nous essayons de faire sortir les arts plastiques des salles closes.
La société Ismaïliya nous a proposé trois appartements dans l’immeuble d’Al-Chorbagui, à la rue Abdel-Khaleq Sarwat, qui vient d’être restauré. En outre, nous avons exploité l’entrée du cinéma Radio, pour attirer les piétons de passage. On essaye donc d’être présent dans la rue, sans bloquer la circulation.
— Quelle est votre ambition pour Something Else ?
— Something Else se veut à la hauteur des événements similaires tenus en Europe. Plusieurs artistes étrangers se sont dit fiers d’y participer. Par exemple, la foire d’Art Basel en Suisse est devenue une rencontre attendue par le public et par les touristes. Nous espérons transformer le Something Else cairote en une manifestation aussi prisée sur le plan international et local. Il faut tout de même préciser qu’un événement d’une telle envergure ne pouvait avoir lieu sans le concours de plusieurs ONG et institutions culturelles, y compris des parties gouvernementales l
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