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Le cinéma européen d’Alexandrie à Minya

Yasser Moheb, Lundi, 23 novembre 2015

La 8e édition du Panorama du film européen, qui se tient du 25 novembre au 5 décembre, présente cette année, dans 4 villes égyptiennes, 67 films de plus de 26 pays. Coup de projecteur.

Le cinéma européen d’Alexandrie à Minya
Tale of Tales.

Le cinéma européen d’Alexandrie à Minya
The Lobster.

Le panorama du film européen a été depuis sa création pour le public cairote et alexandrin une lucarne sur le cinéma européen. Mais cette 8e édition, qui se tient du 25 novembre au 5 décembre, va étendre ses assises à quatre villes égyptiennes : Le Caire, Alexandrie, Tanta et Minya.

Cette initiative, lancée par la réalisatrice et productrice égyptienne Marianne Khoury et la boîte de production Misr International Films (MIF), s’ouvre aussi davantage à d’autres nouvelles créations européennes : 16 courts métrages, 37 longs métrages et 12 documentaires. Et à Marianne Khoury de commenter : « Cette année, les activités du Panorama se tiennent dans un cadre différent. Car nous essayons d’élargir les activités du cinéma Zawya, qui est désormais un projet de développement cinématographique qui vise à promouvoir les films diversifiés en dehors du commercial et des règles du marché ». Et d’ajouter : « Lors des éditions précédentes, nous avons remarqué que plusieurs jeunes cinéastes et cinéphiles des provinces essayaient de venir au Caire pour assister aux projections. Du coup, nous avons décidé d’aller jusqu’à chez eux, dans le sud comme dans le nord du pays. Nous espérons doubler le nombre des villes accueillant nos activités, au fur et à mesure des prochaines éditions ».

Un hommage spécial est rendu au cinéma des Balkans, 20 ans depuis la fin de la guerre de la Bosnie-Herzégovine, entre 1992 et 1995. Ainsi, six films sont projetés, dont le film serbe Enclave de Goran Radovanovic, candidat aux Oscars 2016, ainsi que les deux films Bonne nuit Sarajevo d’Edu Marin et Le Soleil levé du Croate Dalibor Matanic.

Le scénariste québécois, Marcel Beaulieu, sera présent au Caire, afin de donner une formation d’une journée sur l’écriture des scénarios. Et des projections-débats auront lieu au sein des écoles et des lycées, de quoi donner une dimension pédagogique au Panorama. « Nous collaborons avec le Lycée Français du Caire depuis plusieurs années, mais cette fois-ci, nous sommes en contact également avec des écoles allemandes, quelques écoles internationales ainsi que d’autres établissements publics », souligne Khoury.

Vu l’importance du septième art en tant que moyen de culture, d’expression et de réflexion, les étudiants de ces écoles et lycées sont invités à assister aux projections et à en discuter. Les organisateurs du Panorama du film européen ont déjà envoyé des fiches aux enseignants sur les sujets et les thématiques abordés par les films, dans le but de leur faciliter la tâche.

Outre le panel pédagogique, plusieurs documentaires sont programmés à travers les diverses sections du Panorama, dont une rétrospective du Français Nicolas Philibert, dans le cadre du Rendez-vous du documentaire. A ne pas rater son film Le Pays des sourds, une oeuvre qui met en avant plusieurs protagonistes sourds-muets de tous les âges, dans le but d’explorer le langage des signes. « Cette année, nous essayons de nous concentrer sur la question de la surdité. Outre le film de Philibert, nous avons programmé un autre film polonais The Queen of Silence (la rêne du silence), sur l’histoire d’une bohémienne sourde », souligne Marianne Khoury.

Voyage à travers la Grèce

Le cinéma européen d’Alexandrie à Minya

Temps forts donc qui en appellent d’autres, puisque le Panorama propose également une sélection de courts métrages grecs, projetés sous le titre Un Voyage à travers la Grèce en temps de crise. Et un hommage spécial sera rendu au cinéaste portugais, Manoel de Oliveira, décédé cette année à l’âge de 106 ans. Il avait été témoin de l’histoire du cinéma de son époque, depuis le cinéma muet. Ce dernier n’est devenu internationalement reconnu qu’à l’âge de 70 ans, ayant signé la majorité de ses oeuvres durant les dernières années de sa vie.

A signaler également la section intitulée Carte Blanche, à travers laquelle trois cinéastes égyptiens choisissent trois films européens qu’ils considèrent comme leurs principales sources d’inspiration. Cette année, ce sera le tour des réalisateurs Mohamad Khan, Hala Galal et Amr Salama de partager leurs favoris, avec le grand public. Au menu de cette section : Samedi soir, dimanche matin, un film britannique réalisé par Karel Reisz, Le Havre, une comédie dramatique fino-franco-allemande produite, écrite et réalisée par Aki Kaurismaki, et le drame espagnol The Sea Inside (la mer intérieure) écrit, produit et réalisé par Alejandro Amenabar.

Et pour finir, la rencontre-débat prévue avec le producteur français Pierre Grunstein, qui a produit le film Tess réalisé en 1979 par Roman Polanski. Celui-ci est d’ailleurs projeté dans le cadre de la section Classics du Panorama. Bonne balade cinématographique !.

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