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Une bohémienne d’Algérie

Houda El-Hassan, Mardi, 28 avril 2015

Chanteuse, interprète, auteure et compositrice, Lina Doran sort prochainement un nouvel album intitulé La Gitane. Doran est la fille de l’écrivain Amine Zaoui et de la poétesse Rabia Djelti. Autant dire qu’elle baigne, depuis ses premiers cris, dans un monde artistique.

Lina Doran
Lina Doran, « la gitana ».

A l’écriture de ces lignes, l’artiste algérienne Lina Doran est en plein enregistrement de son album La Gitane, et ce, au studio Melody Music en Normandie. Ses nouvelles chansons sont donc attendues pour ce printemps 2015. Sa voix chargée d’émotion ne cesse de conquérir des mil­lions de coeurs de par le globe. « Juste après la sortie de mon album, je serai en pleine tournée en France, en Espagne et en Algérie. Peut-être ailleurs aussi, si l’occa­sion me le permettra », dit-elle.

Ses chansons aux rythmes jazzy lui ont valu une célébrité de tonnerre et son cha­risme commence à dépasser les frontières hexagonales depuis quelques années. Sa voix à la fois sensuelle et suave rappelle vaguement une certaine Asmahane d’Orient. Sauf qu’il s’agit ici de Lina Doran (d’Oran, sa ville natale).

Blonde platine, elle affectionne les robes noires, bleu ciel, bordeaux, turquoise, simples ou ornées de métaux argentés. Ce qui revêt un caractère plein de sensualité et de douceur. Sa crinière de rêve lui donne un air de princesse de contes de fées, et par­fois, elle a des airs de pin-up américaine, tout droit sortie d’une émission de téléréa­lité Made In New York, quand elle s’habille casual.

Sans aucun doute, son style vestimentaire sur scène rappelle les plus belles des gitanes des clips français des années 1970 et 80. Gitane, oui, elle l’est, dans l’âme, dans les choix musicaux, dans sa beauté mitigée (européenne et nord-africaine), bref, dans ses moindres faits et gestes. D’où son sur­nom, la « gitana ».

Gitane dans l’âme …

Gitane. Elle l’est également dans ses sem­piternels déplacements qu’elle a entamés dès l’âge de 10 ans. En effet, elle a très tôt foulé le sol français. Celui du pays dont elle chérit la scène musicale, depuis ses premiers pas dans la vie.

De même, celle qui a commencé à se faire connaître en tant que chanteuse amatrice dès l’école primaire n’est pas allée par quatre chemins pour faire parler d’elle. Et encore moins pour plaire, envoûter, voire conquérir son premier public, essentiellement compo­sé de sa famille, ses amis, ses enseignants et professeurs de musique qui ont toujours cru en elle et en ses capacités vocales. Car oui, comme toutes les jeunes fillettes qui chan­tent à tue-tête dans leurs salles de bains, sous la douche, Lina rêvait de gloire, de paillettes et de vrais concerts dès l’enfance. Période pendant laquelle elle chantait à l’école, dans les mariages, voire dans les karaokés entre amies. Autrement dit, tous les prétextes et les contextes lui étaient pro­pices pour chanter et jouer aux divettes.

« Aujourd’hui, je rêve de représenter l’Orient et l’Occident à la fois. C’est bien pour cela que je chante en français et en arabe algérien. Mon idole n’est autre que la défunte Warda. Je l’aimais fortement et je l’aime encore, même après sa mort. Sa voix, sa carrière et sa vie m’ont toujours inspiré un grand respect. J’aime également l’icône canadienne Céline Dion dont je collec­tionne les CD depuis mon enfance », pré­cise-t-elle.

Et de poursuivre : « Mais je me reconnais mieux dans mon côté meneuse de cabaret à la manière de la diva Natasha Atlas. Cette artiste fait également partie de mes stars fétiches. Je crois que je me suis assez inspi­rée d’elle, depuis sa chanson Mon Amie la rose ».

Lorsque vous assistez à l’un de ses concerts, vous devez certainement remar­quer qu’elle passe d’un registre musical à un autre de la manière la plus subtile qui soit et à la vitesse du son. « J’aime mélanger mes styles musicaux. Le mélange des registres est un trait de ma personnalité. J’aime sur­prendre mon public, voilà pourquoi je le fais », avoue-t-elle, timidement.

Toujours selon ses mots, la fusion musi­cale peut parfois créer la confusion auprès de certains publics. Mais il n’en est rien quand ce même public aime le chanteur, le suit et l’écoute tout en connaissant ses inspi­rations musicales. Autrement dit, si le public de Lina est sans cesse grandissant, c’est bien parce qu’il aime son côté touche-à-tout qui réussit, tout de même, à bien mélanger les genres pour n’en faire qu’un.

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