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Le spectre du Covid plane à nouveau sur l’Europe

Howaïda Salah, Mercredi, 29 juin 2022

Plusieurs pays européens sont confrontés à une nouvelle accélération des contaminations au Covid-19. L’arrivée de nouveaux sous-lignages d’Omicron est montrée du doigt.

Le spectre du Covid plane à nouveau sur l’Europe
(Photo : Reuters)

L’arrivée de l’été rime cette année encore en Europe avec une remontée des cas de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants d’Omicron, qui suscite des appels à la vigilance. De nombreux pays européens sont confrontés depuis quelques semaines à une nouvelle accélération des contaminations. Premier touché, le Portugal a connu en mai dernier une augmentation marquée par de nouveaux cas. Au Royaume-Uni, les infections quotidiennes sont de nouveau quasiment au plus haut depuis le début de la pandémie. Egalement affectée, l’Italie a enregistré une augmentation de 63,4 % en 7 jours. L’Allemagne subit le même sort. Et la France n’est pas en reste, avec une circulation du SARS-CoV-2 qui s’est accéléré depuis une dizaine de jours en métropole, et un rythme de contaminations désormais au-delà de 44 000 cas (en moyenne sur sept jours).

La reprise s’explique par la conjonction de deux effets, explique Mircea T. Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l’Université de Montpellier. D’une part, un « déclin immunitaire », c’est-à-dire que « la protection conférée par une infection ou une dose de vaccin décroît avec le temps ». D’autre part, l’arrivée de nouveaux sous-lignages d’Omicron, BA.4 et surtout BA.5, qui se propagent d’autant plus rapidement qu’ils semblent bénéficier d’un double avantage de contagiosité et d’échappement immunitaire.

Evolution du virus

« On est face à une évolution continuelle du virus, qui rencontre des personnes ayant déjà des anticorps parce qu’elles ont été infectées auparavant ou vaccinées et qui doit avoir un avantage sélectif pour parvenir à se faufiler », décrypte, pour sa part, Olivier Schwartz, directeur de l’unité Virus et Immunité de l’Institut Pasteur. Concernant la sévérité du BA.5, « il est prématuré de se prononcer en l’absence de données cliniques fermement établies », estime M. Schwartz.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a jugé mi-juin que, sur la base de données encore limitées, « il n’y a aucune preuve que BA.4 et BA.5 soient associés à une gravité accrue de l’infection par rapport aux variants circulants BA.1 et BA.2 ». La population européenne est dans l’ensemble fortement immunisée grâce aux vaccins et aux infections passées. Cela lui confère une protection a priori plus forte contre le risque d’une forme grave de la maladie que contre le risque d’une nouvelle infection, ce qui devrait limiter l’ampleur du rebond des hospitalisations. Cependant, comme lors des vagues précédentes, une augmentation globale des cas de Covid-19 peut entraîner une augmentation des hospitalisations, des admissions en soins critiques et des décès, a prévenu l’ECDC. Celuici a appelé les pays européens à « rester vigilants », en maintenant des systèmes de tests et de surveillance. Des doses de rappel de vaccin supplémentaires seraient également nécessaires pour les groupes les plus à risque de maladie grave.

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