La flambée actuelle de cas de variole du singe dans une trentaine de pays, en-dehors des zones endémiques, suggère que la transmission du virus est passée sous les radars pendant un certain temps, a annoncé la semaine dernière l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les recherches menées à ce jour indiquent que la contagion avait déjà commencé en Europe à la mi-avril. Il s’agit du foyer de variole du singe le plus important et le plus étendu géographiquement jamais signalé en dehors des zones endémiques d’Afrique occidentale et centrale. Plus de 700 cas dans 30 pays — où la maladie n’est pas endémique et n’apparaît que très rarement — ont été signalés depuis le début de l’éruption actuelle de cas, il y a près d’un mois.
L’OMS craint une propagation accrue de la variole du singe pendant l’été. Pour l’organisation, il n’est néanmoins pas nécessaire d’imposer des mesures aussi restrictives que pour le Covid, étant donné que le virus de la variole du singe ne se transmet pas de la même manière. Il s’agit avant tout de contenir au maximum l’épidémie. « L’OMS exhorte les pays touchés à élargir leur surveillance, et à dépister les cas dans leurs communautés au sens large », a averti le directeur de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelant que n’importe qui pouvait être infecté par le virus en cas de contact rapproché avec un malade. Jusqu’ici, la plupart des cas recensés concernent des « hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes », a-t-il précisé.
Vague d’inquiétude
L’arrivée en Europe, mais aussi en Amérique du Nord et au Moyen- Orient notamment, d’une maladie habituellement présente en Afrique a suscité une vague d’inquiétude ces dernières semaines. Si l’agence onusienne de la santé s’attend à une augmentation du nombre de cas, il n’est pour le moment pas question de parler d’une nouvelle pandémie. Bien que la vague de cas en cours n’ait pas encore fait de mort, le virus de la variole du singe tue chaque année sur le continent africain depuis un demi-siècle, a souligné la responsable technique de l’OMS pour la variole du singe, la docteure Rosamund Lewis.
Pour autant, une vaccination de masse à l’aide du vaccin contre la variole humaine, qui accorde une immunité partielle contre la variole du singe mais dont les stocks sont actuellement limités, n’est pas à l’ordre du jour. « Le plus important est d’atteindre ces communautés affectées avec des informations précises », a expliqué la spécialiste. L’autre priorité de l’Agence onusienne est aujourd’hui de protéger les professionnels de santé en contact avec le virus, a-telle conclu. Le virus de la variole du singe présente des similitudes avec celui de la variole humaine, éradiqué depuis les années 1980, date à laquelle les campagnes de vaccination contre cette maladie ont cessé. La baisse de l’immunité dans la population qui s’est ensuivie pourrait expliquer la recrudescence de cas constatée actuellement, selon l’OMS .
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