Mercredi, 24 avril 2024
Opinion > Opinion >

Le projet nucléaire égyptien

Lundi, 30 mars 2015

Alors que l’Egypte est sur le point de mettre à exécution son nouveau projet nucléaire en coopération avec la Russie, il est important de déterminer dès maintenant le type de projet nucléaire dont l’Egypte a besoin et de définir l’environnement stratégique au sein duquel ce projet verra le jour. L’environnement, c’est le contexte politique en Egypte, dans la région et sur la scène internationale et les données économiques, ainsi que le débat soulevé autour de la possession par les Etats de centrales nucléaires.

Dans ce contexte, il y a des priorités qui doivent être prises en considération. Il faut d’abord savoir que l’industrie nucléaire est l’industrie de l’avenir, non seulement parce qu’elle constitue une source permanente et peu coûteuse d’électricité, mais aussi parce que c’est une industrie qui touche à tous les domaines de l’économie nationale. La possession de la technologie nucléaire place l’Egypte au rang des Etats développés. Le monde entier est engagé dans une course pour acquérir la technologie nucléaire. La possession par l’Egypte d’une centrale nucléaire à des fins pacifiques est un droit légitime obtenu par la signature de l’accord de non-prolifération des armes nucléaires.

L’Egypte doit donc s’attacher à son projet nucléaire à des fins pacifiques. Elle doit se doter de la capacité de produire le combustible nucléaire. Renoncer à ce droit légitime de posséder le combustible nucléaire et des stations nucléaires capables d’enrichir l’uranium fera de nous des esclaves soumis aux pays qui possèdent la technologie nucléaire.

Il faut savoir que les grandes puissances, en particulier les Etats-Unis et les pays européens, membres de ce qu’on appelle « le club nucléaire », ne respecteront pas ce qui est mentionné dans le traité de non-prolifération des armes nucléaires. Cet traité conclu en 1968 et entré en vigueur en 1970 comprend 3 axes. Le premier est la non-prolifération des armes nucléaires. Le deuxième est le désarmement nucléaire, et le troisième est l’usage pacifique de l’énergie nucléaire. L’accord a partiellement réussi à empêcher la prolifération des armes nucléaires, puisque seuls 4 Etats n’ont pas signé le traité et ont décidé d’acquérir l’arme nucléaire. Et aussi grâce aux efforts de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le recours à l’énergie nucléaire pacifique a relativement réussi. Cependant, le traité n’a eu aucun effet sur le désarmement des 5 grandes puissances nucléaires. Et ces Etats ne se sont pas contentés de manquer à leurs engagements de désarmement nucléaire, ils ont aussi soutenu des Etats alliés à acquérir l’arme nucléaire comme l’entité sioniste. Tel est l’environnement stratégique dans le lequel notre projet nucléaire verra le jour.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique