Alors qu’on le croyait perdant, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est finalement sorti vainqueur des élections parlementaires israéliennes du 17 mars, devançant largement son rival de gauche, Isaac Herzog. Tout au long de sa campagne électorale, le chef du gouvernement israélien a tenu un discours politique basé sur la peur et le statu quo, focalisant son attention sur les questions sécuritaires et les menaces extérieures, et faisant brandir l’épouvantail du régime iranien et des djihadistes de l’Etat islamique. A la veille de son élection, Netanyahu déclarait qu’il s’opposerait à la création d’un Etat palestinien indépendant s’il conservait son poste, invoquant « le danger que les territoires qui seraient cédés aux Palestiniens tombent aux mains des extrémistes islamistes ». « Tous ceux qui veulent la création d’un Etat palestinien et le retrait de territoires rendent ces territoires vulnérables à des attaques de l’islam extrémiste contre l’Etat d’Israël. Telle est la réalité qui s’est imposée ces dernières années. Celui qui n’en tient pas compte joue les autruches », a déclaré Netanyahu.
La réélection de Netanyahu signifie la fin de tout espoir de relancer un processus de paix en panne depuis des années, avec pour conséquence le retour de la tension dans les territoires occupés. L’Administration américaine, qui espérait visiblement la victoire de Hertzog, a salué du « bout des lèvres » la réélection du premier ministre israélien. En effet, Washington n’a jamais caché ses divergences avec Netanyahu. La solution des deux Etats est un marqueur de la diplomatie américaine depuis 2002, même si elle est devenue de plus en plus virtuelle. Quant aux Palestiniens, ils n’ont à présent d’autres choix que l’accélération des démarches devant la Cour pénale internationale, pour poursuivre Israël. L’offensive diplomatique de Mahmoud Abbas devrait redoubler de vigueur aux Nations-Unies. Le président de l’Autorité palestinienne, privé du versement des taxes par le gouvernement israélien depuis deux mois, espère arracher une résolution sur la fin de l’occupation de la Cisjordanie.
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