Je suis avec un grand intérêt les réunions de l’Etat avec les Egyptiens diplômés des universités étrangères comme Harvard, Oxford, La Sorbonne, Wale, Breston ou autres, pour former une nouvelle élite égyptienne.
En réalité, le processus ne me plaît pas beaucoup, car il est dominé par un esprit qui tente de « façonner à la main » une nouvelle élite oubliant l’histoire et la culture nationales, qui constitueraient, si elles étaient prises en compte, une élite égyptienne naturelle pour diriger le développement du pays.
En effet, l’élite ne se forme pas à coups de décrets présidentiels ou gouvernementaux. Il est impossible aussi de former une élite avec les seuls diplômés d’universités étrangères, alors que nos savants qui ont fait leurs études dans le pays ont été à l’origine du « rêve égyptien » des années 1960. Aujourd’hui, nous avons des rêves basés sur le réacteur nucléaire d’Anchas, le projet de missiles égyptiens, sur celui du complexe de l’acier et du ciment, sur le projet du Grand-Barrage et autres. Et les diplômés des universités égyptiennes ont été écartés de ce processus, pour que soit formée, de manière abusive, une nouvelle élite.
Or, nous devons savoir que l’élite est le produit du peuple, et que sa mission ne peut être limitée à ceux qui ont reçu leur enseignement dans les universités étrangères. L’élite est le produit de tout un peuple et non d’une partie seulement de celui-ci. Telle fut l’élite de Corée ou du Japon qui a réussi à deux reprises une renaissance.
La première avec le gouvernement de Meiji, pour passer de l’ère des Samouraïs et de la noblesse d’épée à celle des avions et des plateformes, et la deuxième fois, après la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki, pour construire la plus grande puissance industrielle en 15 ans.
Compter sur les diplômés des universités étrangères pour former une élite signifie mettre de côté des intellectuels et scientifiques égyptiens, ainsi que laisser les gens en proie à la culture de l’audiovisuel avec des talk-shows absurdes aux invités qui se sont imposés par leur entregent et non leur savoir. Les élites ne peuvent être formées sélectivement, « façonnées à la main » .
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