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A propos du film Halawet roh

Sunday 20 avr. 2014

Je n’ai pas eu l’occasion de voir le film Halawet Roh (beauté de l’âme). Donc, j’accepte les opinions des grands critiques que je respecte et qui affirment que le film est de mauvaise qualité. Je suis d’accord également avec ceux qui disent que l’idée du film est prise du film italien sorti en 2000 et intitulé Malena. Tout ceci est vrai, mais le film, son sujet ou son niveau artistique m’importent peu. Peu importe si nous sommes face à un film X d’un niveau dégradant selon tous les critères et qui, malheureusement, a été approuvé par la censure. Je me demande en réalité s’il est du droit du premier ministre ou de n’importe quel autre organe gouvernemental ou souverain d’empêcher sa projection ou de le renvoyer à la censure. Telle est la véritable question et telles sont les règles que nous devons respecter.

Et la réponse est non, on n’en a pas le droit. Mais que se passe-t-il si effectivement la censure autorise la projection d’un film considéré par l’opinion publique comme un appel à la dépravation, la violence ou diffamant une religion ? La réponse réside dans la force et l’efficacité des associations, des syndicats, des unions des travailleurs et des professionnels. Ces organisations ont le rôle de révéler les déficiences du film et d’appeler à son boycott. De là, je répète qu’il est du droit du Conseil suprême de la femme, voire, il est de son devoir de s’opposer au film et de le dénoncer. Au lieu d’appeler le premier ministre à suspendre sa projection. Il est possible, voire nécessaire, que le Conseil appelle la population à boycotter le film et à le dénoncer parce qu’il porte préjudice à la femme et à l’enfant égyptiens. D’autant plus que les sujets relatifs à la femme et aux enfants relèvent de ses missions essentielles. Pourquoi dis-je cela ? Parce que si nous ouvrons la porte aux interdictions administratives à l’encontre des oeuvres artistiques, nous serons face à la plus grande menace à la liberté d’expression et de création qui s’avère être l’essence de la production culturelle égyptienne, qui à son tour est le produit qui distingue l’Egypte. Nous devons suivre la voie empruntée par le monde entier qui est celle de classer les films par tranches d’âges. C’est une question qui se rapporte tout simplement au respect de la loi. En résumé, le problème n’est pas le film Halawet Roh : il s’agit plutôt de mettre des règles, d’ancrer des traditions et de protéger les valeurs sociales .

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