En guise de riposte et pour la première fois depuis 2006, une trentaine de roquettes ont été tirées à partir du Liban sur Israël. Et l’armée israélienne a lancé plusieurs raids aériens contre ce pays. La Cisjordanie est, elle aussi, en proie à la violence des colons et la situation semble désormais explosive.

Tout porte à croire que les attaques israéliennes sont une manoeuvre de diversion de la part du premier ministre israélien. Confronté à des manifestations massives contre son projet de réforme de la justice, Benyamin Netanyahu veut détourner les regards loin du projet. Les autorités israéliennes ont, en effet, du mal à contrôler les manifestations. La réforme proposée par Netanyahu fait craindre un affaiblissement du système judiciaire israélien et l’attribution d’un pouvoir quasi absolu à l’exécutif. Elle aurait été conçue pour mettre fin aux déboires de Netanyahu avec la justice et éviter qu’il ne soit emprisonné.

Le chef du gouvernement israélien est, en effet, inculpé dans une série d’affaires de corruption. Il a été accusé en 2016 par les autorités judiciaires de fraude, d’abus de confiance. Netanyahu veut, semble-t-il, rassembler les Israéliens autour d’une cause commune et calmer temporairement la situation dans le pays. Mais sa stratégie ne semble pas fonctionner. Car, en dépit de la situation tendue en Israël, les manifestations contre la réforme judiciaire se sont poursuivies pour la 14e semaine consécutive. Ils étaient encore des dizaines de milliers d’Israéliens à manifester samedi pour réclamer la suppression de la réforme.