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L’erreur de la guerre en Iraq

Saturday 18 mars 2023

Mars 2003. Le monde a les yeux rivés sur la Maison Blanche à Washington. Les Américains s’apprêtent à frapper l’Iraq. Le secrétaire à la Défense, Colin Powell, multiplie les déclarations médiatiques. Saddam Hussein détient des armes de destruction massive, affirme-t-il, pour justifier la frappe (fait qui s’est avéré être un mensonge). Au Conseil de sécurité, la France s’oppose avec véhémence aux velléités américaines. Finalement, le 20 mars, les premiers appareils de la coalition lâchent leurs bombes sur Bagdad. La deuxième guerre du Golfe est lancée.

Les Américains avaient fait le pari de transformer l’Iraq en un Etat démocratique et prospère. Aujourd’hui, 20 ans après la guerre, l’Iraq est englué dans ses problèmes : difficultés économiques, corruption et absence de services sont le lot quotidien des Iraqiens. Après l’invasion de l’Iraq, les Américains enchaînent les erreurs. Ils interdisent aux membres du parti Baas d’occuper des fonctions au sein du gouvernement (au lieu de limiter cette exclusion à certains dirigeants) et démantèlent l’armée iraqienne. Mais surtout, ils mettent en place un système politique inspiré du Liban qui institutionnalise le communautarisme. Résultat : les sunnites, aux commandes du pays sous Saddam Hussein, sont exclus. Et une guerre confessionnelle s’installe. Plus de 10 000 Iraqiens y perdent la vie. Mais le grand traumatisme allait être l’apparition du groupe terroriste Daech entre 2014 et 2017 et les multiples exactions djihadistes qui ont favorisé la fuite de la communauté chrétienne.

L’invasion américaine de l’Iraq était assurément une erreur. Elle n’a fait que détruire un pays qui n’a jamais représenté de menace pour les Etats-Unis.

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