L’explosion démographique en Afrique est l’une des préoccupations-clés du fait qu’elle est liée à la capacité des êtres humains à assouvir leurs besoins en ressources. Par ailleurs, cette évolution est liée à l’efficacité des plans de développement sur les niveaux locaux, régionaux et internationaux. L’Afrique est connue par ses taux de fertilité élevés, ce qui veut dire une abondance de la main-d’oeuvre pour gérer les ressources énormes du continent. Mais il y a également le revers de la médaille de ce large nombre d’habitants, qui menace l’équilibre développemental, étant donné que les Africains sont encore incapables de développer leur production et d’atteindre les objectifs onusiens du développement durable 2030. Il est donc prévisible que les Africains les plus pauvres seront en souffrance et il est possible qu’ils intègrent les rangs des organisations terroristes qui sont en expansion.
L’Onu a récemment annoncé que la population mondiale a atteint 8 milliards d’habitants en 2021, dont 2 milliards et 400 millions en Afrique. Ce chiffre atteindrait 3 milliards et demi d’ici 2025, avec une croissance de 82,2%. Ce qui veut dire que la hausse démographique mondiale sera concentrée en Afrique au cours des deux prochaines décennies et demie. Parmi les 5 pays africains les plus peuplés, on trouve des puissances moyennes, comme le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Ces trois pays jouissent d’une stabilité et sont capables de promouvoir leurs capacités en matière de développement. D’autres sont plus vulnérables et fragilisés par les guerres internes comme l’Ethiopie et le Congo, à tel point qu’ils ne peuvent parfois pas répondre aux besoins élémentaires de leurs populations.
Le Nigeria occupe la première place dans la région ouest-africaine et la 7e place au monde en 2021. Ses habitants ont atteint 211 millions et représentent 51,1% du total des habitants de la région, 15,4 % des habitants du continent et 2,7% du monde entier. L’Ethiopie est le n°1 mondial selon la densité démographique dans la région de l’Est africain, avec 118 millions d’habitants, soit 25,8% des habitants de la région, 8,6% de ceux du continent et 1,5% de la totalité des habitants du monde. Elle occupe la 12e place mondiale. L’Egypte occupe la première place dans le Nord de l’Afrique avec 102 millions en 2021, soit 41,1% des habitants de la région, 7,4% de ceux du continent et 1,3% de ceux du globe. Elle occupe la 14e place au monde. La République démocratique du Congo occupe la première place dans le centre de l’Afrique, avec 93 millions d’habitants, soit 50,3 % du total de la région, 6,8% du continent et 1,2% du monde. Elle est classée 16e au monde. Enfin, l’Afrique du Sud est le premier pays le plus dense démographiquement avec 60 millions d’habitants, soit 88,2 % des habitants de la région, 4,4 % de ceux de l’Afrique et 0,8% du monde. Son classement est n°25 mondial et n°6 au niveau des habitants de l’Afrique. Les 5 Etats se trouvent en tête de liste des Etats les plus denses démographiquement avec une représentation d’environ 42,6 % et 7,5% du total de la population mondiale.
L’investissement dans les secteurs du développement humain est l’une des stratégies sur laquelle l’Afrique devra compter, en rapport avec l’investissement dans trois secteurs, l’assurance-santé, l’éducation et la protection et l’autonomisation des femmes et des filles. Et ce, afin de répondre aux besoins grandissants de l’Afrique dans les trois prochaines décennies.
Le secteur industriel doit figurer au centre des politiques publiques régionales, ainsi que des stratégistes des grandes puissances qui procureraient à leurs confrères africains les moyens de développement technologique. L’industrialisation est importante dans le sens où ces secteurs sont les plus contribuables à la localisation de la main-d’oeuvre. Les différents secteurs industriels sont un élément essentiel dans l’expansion de l’usage des moyens et des mécanismes innovants, surtout dans les secteurs de l’agriculture et l’extraction des métaux. Ces mêmes secteurs apportent une valeur ajoutée aux ressources naturelles africaines qui se répercuteraient directement sur les économies africaines et qui renforceraient les capacités de l’Etat.
Conformément aux indices statistiques de l’Unicef, l’Afrique a besoin d’ajouter 5,6 millions d’ouvriers dans le domaine médical et 5,8 millions d’instituteurs d’ici 2030 afin de répondre aux critères internationaux minimums dans la santé et l’éducation, à cause de la croissance démographique rapide. En contrepartie, le fait de ne pas parvenir à des taux convenables de main-d’oeuvre qualifiée dans ces secteurs engendrera un état d’instabilité politique, d’autant que la population africaine est principalement composée de jeunes. Au même titre, cette énergie démographique peut devenir destructrice de la stabilité si elle n’est pas qualifiée à assumer les missions qui lui sont assignées.
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