Les reations égypto-américaines avancent dans des axes déterminés que Washington n’a pas dépassés depuis l’accession au pouvoir du président Joe Biden, et ce, pour des considérations relatives à la nature des relations historiques entre les deux pays. Or, ces relations connaissent actuellement des évolutions importantes. Des changements influents au niveau international ont influencé la nature des relations, dont la tendance de l’ordre international à se diriger vers plus de division. Ce qui aura probablement des répercussions importantes, en particulier avec l’enchevêtrement et la complication des dossiers des relations égypto-américaines d’un côté, et des relations internationales de l’Egypte de l’autre, dans le contexte d’une crise au sein de l’ordre mondial et de l’absence d’une influence effective de l’Onu. Cette situation prévoit la continuité des relations internationales comme telles, et il en est de même pour les relations entre l’Egypte et les Etats- Unis, en présence de relations importantes entre l’Egypte et la Russie et d’un profond conflit entre les Etats-Unis et la Russie. Par conséquent, il sera difficile pour l’Egypte d’avancer dans un axe déterminé et flexible de relations communes et directes. Et ce, en plus du retour aux choix militaires pour régler les conflits. Cette tendance aura des influences graves sur le Proche-Orient, et l’Egypte en particulier. Ajoutons que le recours aux solutions militaires poussera vers encore plus d’affrontements et de heurts et peut influencer la méthode actuelle de traitement des crises, telle la crise de la sécurité hydrique de l’Egypte, et le rôle que peut jouer Washington dans ce cadre.

Quant aux changements les plus influents au niveau régional et au niveau des relations égypto-américaines, citons la continuité de la menace iranienne sur la sécurité du Golfe arabe. Cette menace s’accentuera dans le cas de la conclusion de l’accord nucléaire avec les Etats-Unis et constituera une menace directe pour la sécurité de la région en entier, ce qui imposera à l’Egypte d’assurer son rôle sécuritaire dans toute la région et non pas uniquement dans le Golfe arabe. Citons également la poursuite de l’ingérence turque en Syrie, en Iraq, en Libye et dans le Golfe arabe.

Quant aux facteurs internes influents sur la nature des relations égypto-américaines, le plus important est la continuité de la coopération égypto-américaine dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Chose qui s’est révélée dans l’engagement des deux parties à l’accord de paix conclu entre l’Egypte et Israël et la présence du médiateur américain comme partie signataire de l’accord, et la poursuite de l’ingérence américaine dans les affaires de l’Egypte au niveau de plusieurs dossiers portant sur la démocratie, les droits de l’homme et le refus de grands secteurs de la société de la nature des relations égyptoaméricaines au détriment des rapports avec la Russie et la Chine.

De plus, Washington a rouvert le dossier du prolongement de la présence des forces multinationales et la poursuite de leur mission au Sinaï. Ce qui nécessitera une pré-coordination avec l’Egypte et Israël. Et ce, en plus de la réouverture du dossier du programme des aides américaines octroyées à l’Egypte de façon périodique dans le cadre de la politisation des aides. La preuve est la poursuite du gel de 130 millions de dollars d’un total de 300 millions consacrés à l’Egypte. La plus grande menace des axes d’action influent l’avenir des relations égyptoaméricaines est l’existence d’un scénario atypique des relations qui ne dépasse pas les relations actuelles, ce qui entrave n’importe quel axe de développement des relations au niveau du discours médiatique et politique américain envers l’Egypte et le succès des autres lobbies antagonistes à la politique égyptienne à réaliser des gains au niveau de leurs relations avec Washington. La présence de la partie israélienne dans les axes des relations égypto-américaines et n’importe quelle ouverture égyptienne sur Israël aura des conséquences positives sur les tendances des relations égypto-américaines, alors que l’Administration américaine craint que Le Caire ne décide, petit à petit, de dévier des principes du partenariat de façon non officielle, tout en continuant à compter sur de nouvelles sources d’armement, ce qui constitue une angoisse réelle dans le système des relations égypto-américaines. En plus du penchant de l’Egypte vers l’ouverture militaire et stratégique sur la Russie, la France et la Chine. L’Egypte participe à de nombreux exercices militaires loin des Etats- Unis, ce qui prouve que l’Egypte, selon la conception nationale américaine, est capable de s’activer dans de nombreuses directions et que d’autres forces dans la région aspirent à influencer la particularité des relations égypto-américaines.

L’Egypte a une bonne occasion de dessiner sa politique dans un cadre d’intérêts et de réalisations du plus haut degré d’ententes importantes, surtout que l’Egypte est fortement soutenue par certains cercles politiques américains, en particulier les comités du Sénat, le Pentagone et la CIA. Ceux-ci estiment que l’Egypte est un Etat important pour la sécurité de la région. Le Caire peut renforcer sa présence politique et stratégique auprès de l’Administration américaine non seulement au niveau de leurs relations bilatérales, mais aussi les dossiers régionaux, et particulièrement le dossier palestinoisraélien. Il y a une vision importante qu’il faut mentionner, à chaque fois que les relations égypto-israélienne s’améliorent et connaissent une intensification au niveau des rencontres et des communications, ceci se reflète sur la nature des relations égypto-américaines et son passage à un autre niveau de relations entre les deux côtés. Ce qui prouve le rôle important du Caire dans les conflits les plus compliqués de la région et sa capacité à dire non aux Etats-Unis. Mais les différends persisteront dans les dossiers du QIZ, du commerce, des investissements et autres.