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La paix et les élections palestiniennes

Mardi, 19 janvier 2021

Que faut-il attendre des élections palestiniennes, annoncées cette semaine par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ? 15 ans après le scru­tin de 2005, Abbas a annoncé la tenue d’élections législa­tives et présidentielle, respec­tivement les 22 mai et 31 juillet prochains. Ces élec­tions interviennent sur fond de rapprochement entre le mouvement Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, son rival de la bande de Gaza. Un rapprochement dû aux récentes évolutions dans la région, notamment la conclu­sion d’accords de paix entre Israël et plusieurs pays arabes sous l’égide des Etats-Unis, mais aussi les agissements de l’Administration Trump, qui, 4 années durant, a multiplié les gestes de soutien à Israël.

En 2005, après la fin de la seconde Intifada, M. Abbas avait remporté l’élection pré­sidentielle tandis que le Hamas remportait les législa­tives l’année suivante. Une période d’hostilité entre le Fatah et le Hamas avait alors commencé, les deux mouve­ments s’affrontant dans les rues de Gaza. Le Hamas a pris le contrôle de l’enclave en 2007, tandis que le Fatah s’est imposé en Cisjordanie, occu­pée par Israël depuis 1967.

En septembre dernier, les deux mouvements ont décidé de mettre fin au blocage et d’organiser des élections. Cette décision est surtout liée à l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Le prési­dent américain élu avait déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait relancer les efforts de paix au Proche-Orient. Or, les Palestiniens, divisés, veulent paraître unis et donner une image démo­cratique, afin d’inciter le nou­veau chef de la Maison Blanche à faire pression sur Israël et à faire bouger les eaux stagnantes dans le dos­sier de la paix. Les Palestiniens avaient coupé tout contact avec l’Administration améri­caine en 2017 en raison de son soutien à outrance à Israël.

La question à présent est de savoir si le scénario d’une relance de la paix est plau­sible. En réalité, il dépend de plusieurs facteurs. Une vic­toire du Hamas aux élections palestiniennes, considéré notamment par les Occidentaux comme un mouvement terroriste, pour­rait compliquer la donne. Il faut aussi prendre en consi­dération la situation politique en Israël où des élections législatives sont prévues au mois de mars prochain. Le maintien de l’extrême droite au pouvoir donnera peu de chance à une paix réelle entre Palestiniens et Israéliens. En réalité, tout dépendra des évolutions dans la région.

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