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Trump, Hillary Clinton et les Arabes

Mercredi, 28 octobre 2020

Le monde a l’habitude de suivre l'élection présidentielle américaine avec l’idée en tête que la victoire de l’un des candidats signifie que son projet de diriger le monde aura des répercus­sions sur la planète.

Ces élections sont plus controversées que les précédentes, qui avaient abouti à la victoire de Trump, il y a 4 ans. Bien que l’adversaire de Trump soit Joe Biden, la campagne de Trump s’est focalisée sur Hillary Clinton en rendant publics ses e-mails alors qu’elle occupait le poste de secrétaire d’Etat sous l’Administration Obama de 2009 à 2013. Au cours de cette période, la région arabe a connu des mutations importantes, dont les conséquences sont encore visibles.

Les e-mails d’Hillary Clinton, que l’Adminis­tration américaine actuelle a décidé de rendre publics, dévoilent un plan américain visant à pro­voquer des changements dans nombre de pays arabes. L’objectif est de permettre aux Frères musulmans de s’emparer du pouvoir grâce au soutien américain et de dominer les régimes arabe et régional. Ces nouvelles ne sont pas surpre­nantes. Plusieurs e-mails officiels de Clinton avaient déjà été publiés après le verdict prononcé par un tribunal américain en 2015. Une autre partie de ces e-mails a été publiée à travers la plateforme électronique Wikileaks, réputée pour la publication de tels documents.

Cependant, la publication officielle de ces e-mails met en avant une réalité évidente : plu­sieurs pays arabes dont l’Egypte ont fait l’objet d’un complot américain visant à changer l’iden­tité égyptienne et à la mettre dans les mains d’une organisation internationale aspirant au pouvoir, et ce, à n’importe quel prix. Cette organisation était prête à se soumettre aux superpuissances et à suivre leurs directives même si ses slogans disent le contraire.

La politique de Barack Obama est responsable de la prolifération des organisations extrémistes et terroristes dans la région arabe et dans d’autres parties du monde islamique. Elle est aussi respon­sable de l’émergence de plateformes médiatiques qui possèdent de grandes capacités financières et dont le rôle est de soutenir et de répandre les idées et les projets destructifs de ces organisations dans les pays arabes et islamiques.

Les documents ont également prouvé que cer­tains régimes arabes ne sont que des agents amé­ricains. Bien qu’ils portent l’appellation « arabe », ils ont été un facteur de destruction de tout ce qui est arabe et islamique. Ce qui nous mène à faire plusieurs remarques.

La première est que la révélation de certains e-mails sous la pression de Trump est liée à la campagne électorale du président américain et sa volonté d’adresser des coups fatals à son concur­rent Biden. Et ce, en mettant à nu l’héritage poli­tique d’Hillary Clinton, puisque Biden était l’ad­joint d’Obama et est donc associé dans ce que cette Administration a fait au niveau arabe et mondial. Par conséquent, il est fort probable que Biden ressuscite une partie ou tout l’héritage politique d’Hillary Clinton.

La deuxième remarque est qu’il existe une relation particulière entre le Qatar en tant que financier des plans de changement de l’Admi­nistration Obama et l’Institution Clinton. Cette institution a été fondée par l’ancien président Bill Clinton après avoir quitté le pouvoir, ses objectifs seraient de soutenir les valeurs de mondialisation et d’ouverture. Mais en réalité, l’Institution Clinton est le moyen par lequel Hillary Clinton et son époux obtenaient des fonds qatari, afin d’aider les islamistes à accéder au pouvoir. Surtout les Frères musulmans qui se sont plaints à Hillary Clinton de la médiocrité de leurs capacités médiatiques. Elle a alors demandé au Qatar un financement de 100 mil­lions de dollars pour l’Institution Clinton afin de faire de la propagande médiatique en faveur des Frères et des organisations qui leur ressemblent.

Il est ici question de corruption claire puisque Hillary Clinton a utilisé son poste de secrétaire d’Etat pour obtenir un financement au profit de l’Institution Clinton. Il est évident que le Qatar a participé à ce crime au côté d’Hillary Clinton.

La troisième remarque est que 360 documents seulement sur un total de 30 000 ont été rendus publics. Peut-être que d’autres documents seront aussi rendus publics après leur révision afin de s’assurer qu’ils sont vides de toute infor­mation relative à la sécurité nationale ou de secrets que Trump ne veut pas dévoiler actuelle­ment. La quatrième remarque est que l’échec de la stratégie visant à attribuer le pouvoir aux organisations islamistes radicales et terroristes dans les pays les plus importants du régime arabe, pour dominer ensuite les autres pays, revient essentiellement à l’échec du pouvoir des Frères musulmans en Egypte et le refus popu­laire de la soumission à une organisation terro­riste secrète.

Ces remarques prouvent l’importance de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis. En effet, la victoire de Biden peut donner lieu à des problématiques politiques et des défis sécuritaires pour les pays arabes. Il faut donc se préparer au niveau égyptien et arabe à toutes les éventualités.

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