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La défense de la République

Lundi, 17 juin 2013

La semaine dernière, la vie poli­tique a vu l’apparition d’un nou­veau mouvement de résistance appelé le Mouvement de la défense de la République, créé par la conseillère Tahani Al-Guébali. Ce mouvement réu­nit 100 membres fondateurs et des per­sonnalités très impliquées dans divers domaines, allant de la politique aux arts, passant par le droit.

Le mouvement est parti d’une convic­tion tout à fait justifiée, selon laquelle les dangers qui menacent le pays ne résultent pas, comme le pensent cer­tains, d’un conflit entre deux tendances politiques ou deux idéologies contradic­toires. Le vrai conflit est celui tendant à préserver les piliers de la République moderne, reposant sur la légitimité populaire, la citoyenneté, l’alternance du pouvoir, la justice sociale et la dignité humaine.

Tels sont les piliers de la société moderne qui sont en passe d’être détruits au profit d’une organisation mondiale caressée par le rêve impérial qui fait partie des vestiges des siècles passés. Une organisation qui fait tout pour saper l’édifice républicain moderne et qui aurait pour mot d’ordre la tyrannie.

Ainsi, toute personne croyant profon­dément que l’Egypte ne se réalisera qu’à travers un Etat civil moderne, doit pertinemment savoir qu’elle est appelée à défendre la notion de République, ses principes et ses institutions. Si ces constantes disparaissaient, nous ferions ressusciter l’époque de l’obscurantisme du Moyen Age, qui reposait essentielle­ment sur le pouvoir central et l’obéis­sance aveugle, qui ne reconnaissaient pas le nationalisme, la démocratie ou l’indépendance des institutions éta­tiques.

Le Mouvement de la défense de la République, appuyé par ces éminentes personnalités, a pu toucher du doigt la blessure en réalisant, par exemple, que l’offensive menée contre le pouvoir judiciaire est dans son essence une ten­tative méthodique d’anéantir les piliers de la République moderne. Le pouvoir en place veut répandre un esprit qui transcende les limites de la nation pour la soumettre entièrement à une gouver­nance tyrannique dénuée de légitimité populaire et prétendant agir selon un ordre divin. C’est le conflit de l’esprit politique moderne contre la croyance reposant sur le droit divin attribué aux rois qui dominait au Moyen Age, et dénommé « les droits divins des droits ». De cette manière, le Mouvement de la défense de la République va au-delà de toutes les divergences partisanes, idéologiques ou confessionnelles. Il est le premier mou­vement ralliant l’ensemble des factions de la résistance nationale actuellement dispersées çà et là, entre droite, gauche, partis et indépendants. Son premier communiqué a fait savoir que le mou­vement n’est pas seulement limité à ses 100 membres fondateurs et qu’il est ouvert à tous les fils du peuple qui aspi­rent à un meilleur futur pour l’Egypte, premier pays de l’humanité ayant ins­tauré les piliers de l’Etat moderne.

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