Depuis le 26 mars, les Egyptiens votent pour élire leur président. Cette élection présidentielle, la quatrième à caractère pluriel de l’histoire de l’Egypte (après celles de 2005, 2012, et 2014), a une importance toute particulière, en raison du contexte dans lequel elle se déroule.
Après deux révolutions successives en 2011 et 2013 et une période de troubles, l’Egypte est aujourd’hui en quête de stabilité, avec l’objectif de consolider les acquis déjà réalisés, et d’avancer vers de nouveaux horizons. Au cours des dernières années, l’Egypte, au bord de la guerre civile, est parvenue à sortir de l’ornière. Elle s’est éloignée du spectre de l’Etat théocratique religieux, et a conservé le statut qui a toujours été le sien, celui d’un Etat civil basé sur l’égalité des droits. Elle s’est dotée d’une Constitution libérale qui garantit l’égalité des citoyens loin de tout sectarisme religieux ou de discrimination basée sur le sexe, la race ou la religion. La femme égyptienne a été au coeur d’une réforme menée par les autorités égyptiennes, avec notamment un quota pour la représentation féminine au sein du parlement égyptien, et des lois visant à consolider son statut dans la société. La femme a également sa place dans l’exécutif avec six femmes au sein de l’actuel gouvernement. 2017 a été déclarée année de la femme.
Parallèlement à ces réalisations, la guerre contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux est menée sans relâche. Les activités terroristes ont pratiquement disparu dans la région du Delta et une offensive est en cours pour éradiquer définitivement le fléau terroriste au Sinaï.
Sur le plan externe, l’Egypte a retrouvé la place qui était la sienne sur l’arène internationale, adoptant une diplomatie active et instaurant des relations équilibrées avec son entourage arabe et africain.
Enfin, au cours des deux dernières années, un vaste et ambitieux programme de réforme économique a été initié, avec l’objectif de freiner l’inflation et de juguler le déficit budgétaire. Aujourd’hui, et malgré l’ampleur des défis, ce plan commence à porter ses fruits comme en témoignent les chiffres des institutions monétaires internationales. Ainsi, le taux de croissance devrait passer en 2018 de 4,8 % à 5,5%. Les investissements étrangers devraient connaître une hausse de 20% en 2018. Le déficit budgétaire a été maîtrisé et le tourisme reprend lentement mais sûrement.
L’objectif à présent est de poursuivre ces réformes. Et c’est là l’enjeu de l’élection présidentielle de 2018: moderniser l’Egypte.
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