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L'Etat de droit

Mardi, 17 janvier 2017

Tiran et Sanafir sont égyptiens. Lundi 16 jan­vier, la Haute Cour administrative a confir­mé l’annulation de la rétrocession à l’Arabie saoudite de ces deux îlots de la mer Rouge. Cette conclusion à l’af­faire, qui a été sur le front de la politique intérieure égyptienne depuis un an, a fait jaillir les sentiments patrio­tiques et la joie publique. La volonté de parvenir à une décision finale fon­dée sur la justice et le droit, et la coopération de toutes les forces et instances politiques ont rendu possible une telle issue. Mais cela n’aurait été envisageable que dans un pays doté de vraies institutions.

Le résultat fut donc une décision finale confir­mant la souveraineté de l’Egypte sur Tiran et Sanafir. Cette décision arrachée par le recours à la justice et par des mani­festations, parfois en dehors de la loi, est évi­dente. Ce verdict est aussi une victoire de l’Etat : elle réside dans le fait qu’il a procédé dans le respect du partage des pouvoirs et de la Constitution, pour mettre fin à une question suspendue depuis près de quatre décennies.

Si un pays se veut défini par un territoire délimité par des frontières claires tracées par l’Histoire, par une population formée de citoyens égaux devant la loi, par des institutions exécutives, législatives et judiciaires, et par des organismes souverains et d’autres de gouverne­ment local, l’Egypte a donc le droit de s’hono­rer d’être un vrai Etat dans une région où beau­coup de pays sont en chaos ou sont en manque de vraies institutions.

Si le pays était gouver­né par un pouvoir abso­lu, l’exécutif aurait pu user de tous ses outils sans risquer d’être remis en question par un pou­voir législatif ou judi­ciaire. Or, l’Etat peut se vanter que ces décisions passent par des procé­dures susceptibles de garantir les droits de la patrie et du peuple. Quelles que soient la suite de l’affaire ou notre position vis-à-vis de cette affaire, nous devons réaliser que cette décision de la jus­tice du 16 janvier 2017 restera gravée dans l’Histoire comme une victoire du peuple et de l’Etat.

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